Patrick et Annie sont à la retraite depuis plusieurs années. Ils ont toujours été très entourés et comptaient bien continuer. Deux de leurs enfants ont acheté tout de suite. Leur fille Fabienne les a rejoint après la naissance de son premier bébé. Elle confie: "J’offre un truc exceptionnel à mes gosses, en étant ici. Ils sont avec les cousins, les copains, les grands-parents." Elle hésite. Elle rit: "Ce qui est génial aussi, c’est qu’on a plein de relais dans l’éducation des petits. Moi, je n’ai aucune autorité sur eux et je suis bien contente que quelqu’un hausse le ton pour moi parfois!"
Une maman souligne: "Pour ça aussi, il faut être prêt. Accepter que les mômes soient parfois repris par quelqu’un d’autre. Parce qu’ils sont dans un des espaces communs et qu’ils font du bruit ou une bêtise. C’est comme ça, c’est le jeu. Mais ce qui est beau aussi c’est que tout le monde a ce réflexe d’avoir un œil sur eux."
Si on a envie de s’isoler et de ne voir personne, de se reposer, il suffit de fermer la porte.
Dans leur volumineuse salle des fêtes partagée, garnie de tables immenses, de larges canapés, d'instruments de musique, de livres par centaines, de boîtes de jeux et d’un grand écran de projection, les ados de L’Hédina s’en donnent à cœur joie. Juste à côté, la salle de sport est également bien utilisée. Peut-être pas autant que la grande nouveauté, née du confinement: l’ultra-moderne espace de coworking. Ce dernier possède même un canapé-lit, au cas où un résident aurait un invité. Ils ont pensé à tout. Et toujours aux autres.
Patrick explique: "On met la main à la pâte, même si l’installation ne va pas directement nous servir. C’est dans notre état d’esprit. Mais personne n’y est forcé. Si on a envie de s’isoler et de ne voir personne, de se reposer, il suffit de fermer la porte. On ne viendra pas nous imposer de nettoyer la piscine ou de planter un piquet. Si on le fait, c’est spontanément. Naturellement. Et ça marche bien comme ça."
Il n’y a jamais de souci de garde d’enfant ici.
Il sent qu’il bricole déjà un peu moins qu’au moment de l’installation. Question d’âge, malgré tout. Mais le couple sent qu’il vit dans les conditions idéales pour bien vieillir. "Déjà, on est présents pour nos enfants, nos petits-enfants. C’est un vrai bonheur. Et puis, on est là aussi pour ceux des autres. Ici, y’a jamais de souci de garde d’enfants! Hier, un petit était malade, ma femme s’est occupé de lui à la maison."
Une toute petite fille vient d’ailleurs interrompre la conversation: "T’as pas un gâteau?" Patrick hésite. Il regarde sa montre. "Bon, alors un seul… parce que ça va être l’heure du dîner." La fillette a les yeux qui brillent. Elle embraye, discrètement: "Dis, t’en as pas aussi pour mes copines?" "Ah. Ben si. Et elles sont combien tes copines?"
Quelques minutes plus tard, c’est Hélène – flanquée de quelques résidentes à couettes – qui se glissera côté cuisine pour attraper des sucettes.