Si les écoles doivent rouvrir le 17 janvier, l’avenir des activités intérieures de sport et de loisir demeure incertain. Des organisations ont déjà annulé la session d’hiver, tandis que d’autres l’ont suspendue ou reportée de quelques semaines. Des parents gardent espoir que l’arrêt soit de courte durée, contrairement à l’an dernier.
Publié le 7 janvierCatherine Handfield La PresseTill Jolly, 8 ans, joue dans une équipe de hockey depuis trois ans. Il a retrouvé les siens avec joie, l’automne dernier, quand les activités sportives ont pu reprendre après presque un an d’arrêt.
Sa sœur Liv, 14 ans, suit des cours de cirque de haut niveau à raison de 13 heures par semaine. Tout comme son petit frère (et des dizaines et des dizaines de milliers d’enfants au Québec), elle ne sait pas encore si elle pourra reprendre ses activités, cet hiver, alors que le variant Omicron se propage de manière fulgurante.
Des organisations ont déjà pris la décision d’annuler la session d’hiver, comme le Centre culturel et sportif Regina Assumpta, à Montréal. Plusieurs autres l’ont reportée à la fin du mois de janvier ou encore au mois de mars. D’autres encore — comme celles qui chapeautent les activités de Till et de Liv — attendent de voir comment évoluera la situation.
Le 30 décembre, le gouvernement du Québec a suspendu pour une période indéterminée la pratique d’activités de groupe à l’intérieur. Seules celles pratiquées en solitaire, en dyade ou en bulle familiale peuvent avoir lieu. Les activités de groupe à l’extérieur, elles, demeurent permises.
Quand cette suspension prendra-t-elle fin ? Au ministère de l’Éducation, qui chapeaute les sports et les loisirs, on indique qu’« une décision sera prise avant le 17 janvier » et que « la Santé publique continue de suivre l’évolution de la pandémie ».
Chez Sports Québec, association qui représente 65 fédérations sportives et 17 unités régionales de loisir et de sport, on confirme que la plupart des organisations ont dû annuler ou reporter la session qui devait débuter au retour des Fêtes. Plusieurs sont en train de développer une offre d’activités en solitaire, en dyade ou en bulle familiale.
Ils essaient de trouver des moyens pour que les gens puissent quand même profiter des infrastructures. La pandémie est plus grosse que le sport, actuellement.
Isabelle Ducharme, directrice générale de Sports Québec
Chez Gymnix, le club de gymnastique du Centre Claude-Robillard, à Montréal, on prépare justement une offre de cours privés pour la semaine prochaine. « On va faire un hybride entre cours privés et cours virtuels, indique Katerine Dussault, directrice technique de haut niveau au Club Gymnix, qui est mal à l’aise de revenir à la charge avec des cours sur Zoom, consciente que ça ne répond pas aux besoins des enfants.
Katerine Dussault y voit une mesure temporaire. À ce stade-ci, la session récréative de l’hiver n’est pas encore compromise. « On a [bon espoir] que le gouvernement va être capable de mettre en place des mesures pour qu’on puisse revenir au moins à un minimum d’activités physiques », dit-elle.
La mère de Liv et de Till, Annelise Jolly, espère que la suspension des activités intérieures ne s’éternisera pas. Liv aussi. « Ça me donne un but », confie Liv. L’an passé, elle avait dû suivre ses cours de cirque en virtuel, sans grande motivation. Si l’histoire se répète, Annelise craint que sa fille — auparavant très active — ne décroche du sport.
« Les adolescents sont bien, sous leur couette. S’il n’y a plus d’activités sportives, ils vont devenir des patates de canapé », dit Annelise en riant, bien qu’on sente une tristesse dans sa voix. « Si ça se termine comme ça, c’est dommage, dit-elle. Liv voulait faire du cirque son métier. »
Bérénice Lajeunesse, 9 ans, devait reprendre ses cours de taekwondo cette semaine et commencer des cours d’escalade. Aux yeux de sa mère, Annie Giroux, le sport joue un rôle majeur dans la vie de Bérénice, qui a des troubles d’apprentissage.
Comme à l’école, c’est très difficile, le sport n’est pas juste une façon de socialiser pour elle. C’est une façon d’avoir des réussites.
Annie Giroux, mère de Bérénice Lajeunesse, 9 ans
L’avenir des deux activités de Bérénice demeure en suspens. « Une éclosion dans un cours, ce n’est pas idéal, convient Annie Giroux. Mais pour avoir vu l’impact de l’absence de l’école et d’activités sur ma fille, c’est peut-être égoïste, mais j’aimerais que les cours reprennent. »
Isabelle Ducharme, de Sports Québec, estime que la force des gens en loisirs et en sports, c’est l’adaptation. « Si on peut reprendre dans deux semaines, on va trouver un moyen de repartir les activités. Si on peut reprendre dans trois mois, on va trouver le moyen de le faire », assure-t-elle.
Malgré ses inquiétudes, Annelise Jolly, la mère de Till et de Liv, tâche de voir les choses du bon côté. Si les cours des enfants sont annulés, la famille fera d’autres activités, comme du ski. « Ça va nous permettre de sortir plus de Montréal la fin de semaine », conclut-elle.
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