L’histoire de Félix Auger-Aliassime, c’est une photo en page 76 du Journal d’hier qui la raconte. J’espère que vous n’avez pas allumé le feu de foyer sans l’avoir regardée.
Regardez les mollets (on vous publie à nouveau cette photo). Regardez la cuisse droite, celle de l’élan. Une musculation fabuleuse. Un don de Dieu. En tous les cas, un don de maman et de papa.
Félix, c’est cette photo. Il n’a que 21 ans. Il lui manquait la puissance de la maturité physique. La tête, le talent, l’intelligence du jeu, il l’avait. Il avait même déjà son gérant d’affaires, Bernard Duchesneau. Celui qui fait office de garde du corps avec les méchants journalistes.
Dimanche, Félix Auger-Aliassime a lancé le signal. Il est neuvième au monde, et à regarder la façon dont il a démoli Stefanos Tsitsipas, il se dirige allègrement vers un top 5.
Dans un temps pas si lointain, je prenais l’avion pour aller couvrir Sébastien Lareau à Melbourne, en Australie. Il n’était pas toujours dans le top 100 quand j’atterrissais. Et regarder Martin Laurendeau manger ses bananes aux changements de côté à Wimbledon quand il avait atteint les 16esde finale en 1991 était une extraordinaire aventure.
J’ai une faible idée des trips que vont s’offrir « King Mathieu » et Jessica Lapinski au cours des 12 prochaines années. Félix ET « Shapo » à se mettre sous la dent, quel régal !
J’espère seulement que la balle de neige va grossir en roulant et que des centaines de jeunes Québécois vont avoir le goût de taper sur une balle de tennis par une belle journée d’été. On ne sait jamais où va s’arrêter la grosse boule...
Un mal profond
On va bientôt pouvoir commencer le bilan de Marc Bergevin. Jeff Gorton et Kent Hughes ont entrepris le ménage. Tyler Toffoli est parti. Pourquoi lui et pas Brendan Gallagher ? Parce que Toffoli ne coûte que 4,25 millions $ par saison et avance encore sur une patinoire. Les fans vont regarder ce pauvre Gallagher peiner de longs mois avant de le voir libérer de la masse salariale chez le Canadien.
Le prochain devrait être Jeff Petry. Quoique dans son cas, il est déjà parti. Y a juste que c’est pas encore officiel et qu’il peut encore nuire à l’organisation en portant un chandail tricolore.
Ce bilan risque d’être catastrophique. En fait, la finale de la Coupe Stanley aura été un accident de parcours permis par la COVID-19 et une cascade de formidables coups de pouce de la destinée. Cette finale a occulté l’état épouvantable de l’équipe et sauvé le cul de Marc Bergevin.
Mais le mal était profond, les lacunes dans le repêchage et le développement des joueurs étaient flagrantes et je sais pour avoir discuté avec des gens du septième étage, que certains hauts dirigeants du CH avaient compris qu’une catastrophe se préparait.
Sauf qu’on ne pouvait mettre dehors un directeur général qui venait d’atteindre la finale de la Coupe Stanley.
C’est simple. Le Canadien a gagné combien de matchs depuis que Jeff Gorton est en poste ? Et Kent Hughes ? Et Martin St-Louis ?
Eux autres, y savent. Eux autres, le bilan ils l’ont fait.
La cousine de Martin St-Louis
Le Bon Dieu et Donato sont bons pour les journalistes vaillants. Samedi soir au Lezvos à Saint-Sauveur, une petite madame, blonde et allumée, portait un t-shirt bleu avec l’effigie de Martin St-Louis et le no 26 du Lightning de Tampa Bay.
Elle s’est arrêtée à notre table et on a piqué une jase carabinée qui valait la pieuvre grillée du resto.
Suzanne Raymond est la cousine via le parrain de Martin Saint-Louis.
« C’est moi qui le gardais quand il était tout jeune. Sa famille, son père Normand, sa mère, les St-Louis, c’est du bon monde pas croyable. Martin a été élevé avec les bonnes valeurs. Son père travaillait fort pour pouvoir l’emmener une fois ou deux au Forum voir le Canadien », m’a raconté Suzanne.
Elle m’a confirmé que Martin avait pleuré de rage quand Steve Yzerman l’avait mis de côté pour l’équipe olympique de Sotchi...
Pis d’autres histoires pour la besace.
Suzanne écoute le 91,9, RDS et TVA Sports, elle a reconnu Lady Ju et en sait plus sur le hockey que bien des analystes et commentateurs patentés. Une belle et instructive rencontre.
Le rap et la NFL
On va convenir que Snoop Dogg et Dr. Dre ne sont pas trop ma tasse de thé. Je n’arrive pas à retrouver une note de Mozart ou de Beethoven dans leur « musique ». Mais Zach, Kim Numès et des milliers de jeunes ont tripé à fond.
Ce qui compte, c’est la décision de la NFL d’ouvrir les vannes pour une formidable offre de la culture pop noire. De la poésie, de la danse, et du rap noirs pour 100 millions de téléspectateurs à majorité blanche.
Il n’y a jamais de hasard quand des millions de dollars sont en jeu. Au printemps dernier, dans les grands bureaux de la NFL, des spécialistes, des communicateurs, des hommes d’affaires et des gens du bureau du commissaire ont décidé de frapper le grand coup avec le Super Bowl.
Un signal fort
La NFL est souvent poursuivie. Il y a eu l’affaire Colin Kaepernick et le genou au sol, la poursuite de Brian Flores contre les Giants de New York pour avoir été utilisé afin de faire accroire qu’un Noir avait une chance réelle d’être le coach de l’équipe...
Bref, malgré les efforts du commissaire et des groupes de pression, les Noirs tirent encore de la patte dans un circuit où ils excellent.
Le signal envoyé dimanche soir par la NFL est fort. En plus, même sans Mozart et Beethoven, c’était vraiment très bon.