Les petits bobos sont fréquents chez les enfants. Ils courent, tombent, se bousculent, laissent leurs doigts traîner lorsqu’on ferme la porte, aiment descendre les escaliers quatre à quatre. Résultat, entre les bosses, les bleus, les coupures, les échardes, les égratignures, vous ne savez plus où donner de la tête. Heureusement, ces petites blessures sont dans une immense majorité des cas sans gravité. Le “bisou magique” n’est en revanche pas toujours suffisant pour régler le problème ! Mieux vaut donc anticiper et avoir à disposition à la maison de quoi faire face à n’importe quelle situation…et savoir quand l'incident mérite une consultation chez le médecin.
Coupure : comment la soigner ?
“Dans un premier temps, il faut essuyer la peau pour voir de quoi a l’air la blessure. Soit à l’eau claire si on n’a rien d’autre, soit avec une solution antiseptique”, explique le médecin. L’objectif va être de déterminer si la plaie nécessite ou non des sutures. “S’il n’y a pas de bords, il n'y a rien à suturer. Si en revanche on voit bien deux bords de peau avec un orifice, que ça semble large, il faut aller aux urgences pour monter l’entaille. En cas de doute, la plaie doit également être vue par un professionnel qui dira s’il est nécessaire ou pas de suturer les deux berges de peau”, détaille l’urgentiste. Ce dernier rappelle toutefois qu’il faut réagir vite et ne pas tarder à se rendre aux urgences. Après six heures, le processus de cicatrisation est en marche et les berges comment à cicatriser, il ne sert donc plus à rien de suturer.
S’il s’agit d’une coupure superficielle, il faut donc bien nettoyer la plaie (après s’être lavé les mains) avec une compresse stérile (pas de coton), en s’assurant qu’il n’y a pas de corps étranger à l’intérieur. L’idéal est ensuite de ne pas appliquer de pansement et de laisser la peau à l’air libre.
Comment savoir si un choc à la tête est grave ?
Un enfant peut avoir une énorme bosse sur le front ou s’être fait une belle entaille dans le cuir chevelu, sans que cela soit pour autant inquiétant. Il alors toutefois que la bosse ou le bleu cache quelque chose de plus sérieux, à savoir un traumatisme crânien.
Il est important de ne pas négliger les conséquences d’une grosse chute. Comme le détaille l’urgentiste dans son livre Urgences or not urgences: manuel de survie en milieu pédiatrique” (First Éditions, 2021), il faut être attentif à 5 signes immédiats de gravité qui nécessite d’aller aux urgences :
D’autres éléments peuvent également aiguiller les parents. Si l’enfant a moins d’un an, il faut toujours consulter après une chute. Si l’enfant est plus grand, la réaction est également à adapter en fonction du type de chute (tête la première sur du béton, chute dans les escalier = on consulte. L’enfant s’est pris un coin de placard ou a chuté du canapé sur la moquette en jouant avec son frère = ça devrait aller).
Après sa chute, il est plus que probable que l’enfant ait une bosse. Comme l’indique le médecin : si la bonne est dure, c’est normal. Si en revanche la bosse est molle, il faut l’amener aux urgences car cela peut indiquer une fracture de la voûte crânienne.
Ecchymose ou hématome : comment faire la différence ?
Un hématome et une ecchymose sont ce qu’on appelle communément des bleus. “Une ecchymose est une infiltration de sang dans la couche supérieure de la peau, c’est plat. Un hématome, c’est du sang dans une cavité nouvellement formée. Le bleu va être en relief, on sent une grosseur”, explique l’urgentiste.
Pour soulager la douleur, on peut appliquer sur le bleu une poche de glace, sans toutefois la mettre directement sur la peau et donner du paracétamol. En fonction de l’aspect de l’hématome, de sa localisation, et d’autres signes éventuels (que nous avons évoqués juste au-dessus) : une consultation peut être nécessaire. Si on ne consulte pas pour un bleu au genoux après une chute en vélo, un hématome qui se forme sur la tête après une chute importante, et alors que l’enfant vomit, n’est pas dans son état normal, il faut aller aux urgences. “Cela dépend également de la grosseur de l’hématome mais aussi de la manière dont il régresse. S’il ne diminue pas, il faut consulter pour voir s’il est nécessaire de ponctionner”, conclut le médecin.
Merci à To be or not toubib, médecin urgentiste spécialisé en pédiatrie
Il est l’auteur de “Urgences or not urgences: manuel de survie en milieu pédiatrique” (First Éditions, 2021)
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