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Anaheim 1, enfin ! Après une attente insoutenable, on y est, la saison SX US est là. Un retour aussi attendu par les fans que le Père Noël par les enfants, et on n’a pas été déçu.
Déjà, le SX US faisait son grand retour à Anaheim, dans le stade qui a contribué à forger sa légende. Pas de jauge, un public qui a fait le déplacement en nombre et qui a fait du bruit, contribuant ainsi à l’énergie de la soirée. Chaque incident de course, et ils ont été nombreux, a enflammé un Angel Stadium plein comme un œuf, et ça fait du bien. Et pas seulement aux finances de Feld Entertainment. Le public contribue pour une large part au spectacle qu’est le SX US, c’est en retrouvant ce type d’ambiance qu’on s’en rend compte.
D’ordinaire, la piste de l’ouverture est du genre tranquille, histoire de permettre aux pilotes de se remettre dans le bain à la cool. Cette année, avec deux séries de whoops du genre costaudes, mieux valait être au point tout de suite… Les whoops ont largement décidé de l’issue des courses. Ceci combiné à une terre plus meuble que d’habitude à Anaheim 1, qui a produit des ornières insondables de partout. « On aurait dit une piste de la côte est » a ainsi résumé le vétéran Justin Brayton, qui en a vu quelques unes, de pistes, depuis ses débuts en 1949…
Après avoir déclaré en conférence de presse avoir passé un mois de décembre difficile à cause d’une grosse maladie longue à soigner (pas le Covid, a-t-il pris le soin de préciser!), Ken Roczen n’a pas semblé trop à l’arrêt quand même pour ce Anaheim 1. Historiquement parlant, l’Allemand commence toujours ses saisons du bon pied, et il l’a encore prouvé cette fois. Honnêtement, il n’a pas paru trop gêné ni malade sur cette soirée… Septième temps chrono à moins d’une demi-seconde de la pôle, vainqueur de sa heat et de la finale, K-Roc a encore été solide comme un roc, justement. Avec une arme redoutable, des départs plus qu’au point. Heureusement, parce qu’il aurait eu plus de mal au milieu d’un chaos comme celui qu’il y avait derrière, lui qui n’aime pas trop frotter. Holeshot en heat, holeshot en finale, rien de mieux pour débuter la saison.
Certes, il a dû dans un premier temps contenir son impétueux coéquipier Chase Sexton. Ce qu’il a su faire avec maîtrise, d’ailleurs. Bien mieux, selon moi, que si ça avait été son meilleur ennemi Cooper Webb. Pas de panique dans son pilotage, KR94 a contré avec habileté chaque tentative du jeune. Voici d’ailleurs une dynamique qu’il va falloir suivre avec attention entre les deux coéquipiers. Car on a d’un côté l’ancien clairement défini numéro 1 du team, et de l’autre celui qui aspire justement à le devenir, ce numéro 1. D’ici à ce qu’on ait deux mâles Alpha qui se disputent comme deux lions dans un zoo pour la même femelle, il n’y a qu’un pas. Kenny a toujours aimé être le leader, et si ça ne posait pas de souci avec ce bon vieux Brayton, c’est entrain de changer rapidement. Bonne chance à Lars, le nouveau manager, pour gérer les ego ! En attendant, Ken va pouvoir accrocher une belle plaque rouge sur sa Honda…
Un peu en difficulté aux essais, parti à la faute en heat, la soirée s’annonçait compliquée pour Cooper Webb, après un départ moyen. Le pit-bull avec la plaque #1 n’était pas transcendant en début de finale non plus. Et finalement, en passant à côté des grenades qui explosaient de-ci de-là, le voilà qui coiffe Justin Barcia dans les derniers tours pour s’offrir une parfaite deuxième place. Son meilleur résultat jusqu’ici sur l’ouverture. OK, on a l’impression qu’il a pris un abonnement au buffet à volonté depuis qu’il a quitté Aldon Baker, mais ça a plutôt l’air de lui réussir… En tout cas, il n’a pas faibli en fin de course, loin de là, et il démarre parfaitement sa défense du titre. Plus dangereux que jamais, le Coop’. Il va falloir aller lui arracher, cette plaque #1. Avec les dents.
En parlant de dangereux, voici notre Justin Barcia, roi des ouvertures, qui s’offre un podium. Certes, ce n’est pas une quatrième victoire de suite, mais c’est tout de même une bien jolie façon de commencer la saison. En typique Barcia fashion, avec un bon petit block-pass pour se débarrasser de Jason Anderson. JB51 avait déjà souhaité la bonne année à Marvin en heat de la même façon, preuve qu’il sait faire preuve de savoir-vivre. Un vrai gentleman, depuis qu’il est marié avec une Anglaise. On se demande ce qu’attend la Reine pour l’anoblir. Bref, pas grand chose de neuf pour ce Barcia 2.2, si ce n’est ces horribles jantes sur sa GASGAS.
Marvin Musquin agressif à Anaheim 1
Ça faisait bien longtemps qu’on n’avait pas vu un Marvin Musquin aussi combattant et agressif, ce qui fait bien plaisir à voir. Aucun doute, il n’est visiblement pas là juste pour faire le nombre si on se base sur ce Anaheim 1. Malgré s’être fait Bambamer en heat, puis avoir taclé un commissaire avec sa Katé, et donc s’être retrouvé à une mauvaise 16e place sur la grille, Marv’ s’est battu comme un lion, plutôt que comme les chatons qu’il aime tant. Au point de découper Malcolm Stewart comme l’aurait fait Vince Friese, puis de jouer des coudes avec Sexton pour arracher cette quatrième place avec les tripes. Sacrée entrée en matière de Musquin, en tout cas. Digne de sa tante du Père Noël est une ordure.
Si l’on fait le compte, ça fait environ trois finales que Chase Sexton aurait pu/dû gagner, mais il en est toujours à zéro. Pourtant, ça y est, tout est en ordre ! La moto, les départs, le style, la vitesse, les passages dans les whoops… Rien ne manque à notre Dumbo de l’Illinois, si ce n’est un peu de patience et de réussite. Aucun doute pour moi qu’il était le plus vite sur cette finale et se serait envolé s’il avait passé Kenny de suite. Aucun doute non plus qu’il aurait été plus agressif avec n’importe qui d’autre que son coéquipier. Hélas, tout ça fait beaucoup de conditionnel… Et le résultat, c’est qu’il a toujours zéro victoire au compteur, et juste un top 5 à montrer. Tout ça pourrait pourtant changer très vite. Ça sent fort le changement de génération…
David Vuillemin l’avait dit dans un live avant la course : Eli Tomac sur la Yam, c’est comme sur la Kawa, mais en bleu. Effectivement, pas vu grande différence. Les départs sont du même acabit, et les ouvertures tout aussi poussives. Une journée très moyenne, dont il se sort avec une place moyenne. Business as usual à cette période de la saison. On en reparle début mars.
Après les avis dithyrambiques entendus tout l’hiver sur un Malcolm Stewart désormais affûté comme une lame, pointu comme un couteau (chauffer comme une flamme, puissant comme un fusil d’assaut…) grâce à son passage par la Boulangerie, autant dire que je m’attendais à peu mieux que ça. OK, se faire couper en deux par Marv’ n’a pas aidé, mais la copie rendue n’avait rien d’exceptionnelle jusque là. À vrai dire, c’est, comme ET3, le même que l’an dernier avec des couleurs différentes, pour le moment. Mookie est le seul, en plus, à avoir profité de la chute de Sexton dans les whoops en quittant la série avant son terme en en remattant comme un cochon… Quant à aller faire sa pleureuse après la course pour le même move qu’il a lui-même administré à Jason Anderson en heat, MDR, comme disent les jeunes. Bosse ta vitesse, Malcolm, au lieu de jouer au bad boy. Pff, James me manque.
Passons rapidement sur l’Anaheim 1 de Joey Savatgy, très exactement à sa place, voire même un peu mieux que l’an dernier niveau rythme. Encore plus vite sur un Aaron Plesssinger, excitant comme un jour de pluie, pour nous intéresser au vrai héros de cette finale : Jason Anderson.
Ah, en voilà un qui fait plaisir à voir ! Sans une attaque (propre) de Justin Barcia qui l’a fait un peu sur-réagir (il avait la place pour ne pas tomber…), « mon » Jason s’offrait une superbe deuxième place pour cette ouverture. Ce malgré un départ plutôt médiocre, voilà qui en dit long sur la forme actuelle et les ambitions d’El Hombre, même en mode victime ce week-end. De Malcolm d’abord, puis, donc, de son pote Bambam. Tout cela nous promet évidemment des répercussions à la hauteur des préjudices, et je m’en frotte les mains d’avance. En tout cas, quelle vitesse ! Quelle style ! Rien à dire, lui a profité de son changement de couleurs pour remettre sa carrière dans le bon sens. Go !
Adam Cianciarulo a plutôt bien limité les dégâts avec une épaule en vrac, et maîtrise toujours aussi bien l’art du départ. Belle prestation de Justin Brayton en heat, moins en finale. Superbe heat de Shane McElrath, qui pourrait rapidement montrer de belles choses à ce rythme. Il prie pour, en tout cas. Les autres ? Pas vu, ou à la limite on s’en fout, quoi. Si, bien aimé la persistance de Cade Clason en LCQ pour revenir de loin arracher la qualification face au pauvre espagnol (pléonasme ?) Joan Cros. Je rigole, Messieurs les ibériques, j’adore les tapas et la Cruzcampo. Surtout la Cruzcampo, en fait.
Et enfin, Dylan Ferrandis. Avec des départs au point en fin de saison outdoor, j’espérais naïvement que le problème serait réglé dès Anaheim 1. Visiblement pas tout à fait. Mais DF14, comme l’an dernier, a montré une superbe et encourageante vitesse. Être plus vite que Stewart dans les whoops, premier bon signe. Doubler son coéquipier Eli Tomac, deuxième bon signe. Revenir dans le top 5 après être parti dans le dernier wagon, troisième bon signe. Bref, ça sent bon, mais il va s’agir maintenant de tout mettre bout à bout pour éviter de passer à côté comme en 2021. On y croit !
A quoi ça peut tenir, un titre, ou même une carrière en SX ? Quelques centimètres, parfois. Comme ceux en trop entre la roue avant de Colt Nichols et cette bosse qu’elle aurait dû toucher. Mais la roue n’a pas tapé, est passée derrière pour s’écraser sur le whoops suivant, et c’est le drame. Deux bras cassés, une entaille à la hanche… Toute une intersaison de préparation foutue, et place à la douleur, les opérations, la rééducation et autres joyeusetés pour un pilote qui était en pleine phase ascendante, champion en titre côte est, ne l’oublions pas. Dur. Et Star Racing qui se retrouve avec ses deux champions 2021 sur le flanc. Ça tient à peu de chose…
Heureusement, il leur reste le daron de la catégorie, Christian Craig. Un Craig plus affûté que jamais, pour sa 23e saison (environ) en 250. « La dernière, c’est promis », comme il dit tous les ans. À ce rythme-là, il ne va pas tarder à jouer le titre avec un de ses nombreux enfants… D’ailleurs, je l’ai déjà dit, mais ON N’AMENE PAS SON ENFANT SUR LE PODIUM QUAND ON ROULE EN 250. Mis à part ce détail, Christian est clairement le boss de la catégorie, comme il a d’ailleurs voulu le montrer à tous ceux qui ont osé l’approcher tout au long de la soirée. Au point de se montrer un peu impatient par moments, voire agressif, alors qu’il lui suffisait d’attendre les whoops pour déposer ses adversaires comme s’ils n’étaient pas là. Victoire facile, donc, pour Craig, plus que jamais favori maintenant que Nichols est à l’infirmerie.
Belle prestation de l’homme sans cou, j’ai nommé Seth Hammaker. Rapide, constant, bien dans les whoops, notre futur agent en assurances a assuré, justement, et a su résister jusqu’au bout au retour d’Hunter Lawrence. Bon boulot.
On peut en dire de même d’Hunter, malgré un départ difficile. L’aîné des Lawrence bros est effectivement plus à son aise en SX que l’an dernier, on dirait. Sur la longueur du championnat, il pourrait être l’adversaire le plus dangereux pour CC28, à condition de partir au moins avec lui. Et que les whoops ne soient pas trop gros.
Après une année correcte l’an dernier, Garrett Marchbanks semble avoir passé un nouveau cap cette saison. À l’aise en heat comme en finale à Anaheim 1, où il est passé tout près du podium, le pilote ClubMX a la vitesse pour joueur devant, malgré une machine qui n’est pas 100% factory.
Deux départs, deux holeshots pour Vince Friese, voilà qui donne le ton pour la saison. Comme prévu, Vince n’est pas là pour se faire des potes, et ça se voit. Et sur des circuits un peu moins techniques, il sera encore plus menaçant pour les hommes de tête. Je ne parle même pas des petits jeunes qui vont devoir le doubler course après course… Solide, le type.
Michael Mosiman fait partie de ceux qui peuvent gagner une finale, mais encore faut-il qu’il pense à utiliser son cerveau… Son erreur en finale est, à cet égard, une exemple parfait. Comment espérer recouper une trace où il y a déjà deux motos engagées ? Et la chute qui suit, elle n’est pas évitable ? Dommage, parce que la vitesse est là. L’intelligence de course ? Un peu moins…
Jo Shimoda fait partie des grosses déceptions de la soirée. Le Japonais a commis un tas d’erreurs, beaucoup trop en tout cas pour espérer jouer devant. Contrairement à Mosiman, ce n’est pas habituel chez lui, on mettra donc ça sur le compte de la nervosité propre à une ouverture. Mais il va falloir rendre une copie beaucoup plus propre pour faire mieux, ce dont il est largement capable.
Le pauvre Jalek Swoll n’a pas été loin à Anaheim 1, avec une perte de connaissance dès les premiers mètres de sa heat alors que ce n’était pas de sa faute. Cruel, le SX.
Un mot sur Thomas Do, qui doit déjà regretter la désertée côte est 2021. Aucun doute, c’est plus dur quand tout le monde est là. « Ketchup » serait sans doute allé en finale au LCQ sans un accrochage au premier tour dont il n’est pas responsable, mais c’est aussi ça, le SX US. Le LCQ 250, c’est comme une course de taureaux dans les rues de Pampelune, ça peut mal finir très rapidement…
Allez, rendez-vous dès samedi prochain à Oakland, près de San Francisco. En attendant, commentez, partagez et tout le reste.
Par Richard Angot.