“Aujourd’hui, mon cœur de maman est brisé. Mon fils va bientôt fêter ses 4 ans, et son premier anniversaire avec ses copains de classe. Tout se passe bien à l’école, il est bien intégré, il en a invité une dizaine. Sur la totalité, 1 parent a répondu présent, 2 ne viendront pas et les autres n’ont même pas répondu malgré le fait d’avoir mis une date de réponse souhaitée [...]”. Ce témoignage poignant d’une maman de notre groupe Facebook Ma vie de Magicmaman , en proie au désarroi, illustre une situation à laquelle sont confrontés de nombreux parents et enfants.
Pour Marie Costa, la première chose à faire est d’accepter son mal-être et sa douleur de parents : “l’adulte doit savoir accueillir les émotions négatives”.
Communiquer avec son enfant
Mais comment puis-je prévenir son enfant d’un tel cataclysme pour lui ? Tout réside d’abord dans la communication. Vous pouvez notamment retarder l’annonce de la mauvaise nouvelle, surtout s’il a en dessous de 5 ans. La coach parental préconise alors de “bien attendre à la dernière seconde toutes les réponses avant de lui annoncer quelque chose de négatif.”
Vidéo du jour :Après lui avoir expliqué la situation, si la déception de l’enfant est intense, l’écoute se révèle primordiale. Posez-vous auprès de lui et parler de son ressenti afin de ne pas minimiser sa douleur. “C’est faire ce qu’on appelle de l’écoute empathique” indique la spécialiste. Par ce biais, l’enfant va se sentir compris. En revanche, s’il est encore trop petit pour mettre des mots sur ses émotions, Marie Costa conseille le dessin comme outil de communication adapté à son jeune âge. “Demandez-lui de dessiner un petit bonhomme et de colorier la zone corporelle où il souffre, par exemple les yeux s’il a envie de pleurer”.Enfin, les parents peuvent apprendre aux enfants à se laisser traverser par leur tristesse, pour ensuite la calmer. “Boire un grand verre d’eau, ouvrir une fenêtre pour regarder les arbres etc.” relate la spécialiste.
Des conseils pratiques
Quelques solutions pratiques existent pour prévenir d’une éventuelle désillusion pour votre enfant. Si relancer les autres parents à la sortie de l’école demeure une solution efficiente, Marie Costa incite aussi les papas et les mamans “à créer du lien et du souvenir avec les autres parents de l’école. Ce lien peut déboucher sur une invitation du couple à la maison qui va permettre aussi aux enfants de se découvrir en dehors de l’école et des fêtes d’anniversaire.” Vous pouvez également étendre la liste d’invitation à des personnes venues d’autres horizons que la classe de votre enfant.“Il faut ouvrir les invitations aux enfants de sa classe ou au plus grand ou au plus petit, à ses anciens amis de crèches, s’il est petit, etc.Invitez également la famille élargie (cousin, cousine, grands-parents). Aussi, donnez les invitations 15 jours à l’avance ou faites des groupes WhatsApp avec les autres parents” poursuit-elle.
La date de l’anniversaire a également son importance notamment quand elle a lieu en plein été (aux mois de juillet et août). “Je conseille alors aux parents de prévoir la date de la fête d’anniversaire au mois de juin. “ commente Marie Costa.
Des problématiques plus profondes
Parfois, l’absence des camarades aux anniversaires de son enfant trouve sa source dans des causes profondes, comme l’incapacité de certains à se faire des amis en raison d’une timidité ou d’un caractère réservé. Les parents peuvent initier leur enfant à l’observation les individus pour lui permettre de rendre compte du fonctionnement d’un groupe social (celui qui commande, qui parle le plus fort). “Grâce à l’observation, il pourra sélectionner un ami idéal” souligne Marie Costa.
Pour pallier la solitude des enfants, certaines écoles mettent en place un “banc des amis”. Il s’agit d’un système ludique qui encourage les élèves à veiller sur leurs semblables isolés dans les cours de récréation. “Quand un enfant s’assoit sur ce banc, il faut que dans les moins de 2 minutes quelqu’un vienne s'asseoir à côté de lui” raconte la coach parental.
Des conséquences à long-terme
“Personne n’est venu à mon anniversaire lors de mes 16 ans. J’attendais seule sur le canapé” témoigne cette jeune femme de 27 ans, qui souhaite rester anonyme. Une soirée traumatisante qui l’impacte régulièrement en termes de prises d’initiatives. “Je n’ose plus organiser d'événements avec mes amis, de peur que ça recommence. Parfois, je me sens invisible, je ne me sens pas à ma place auprès des gens, je n’ose pas prendre la parole, je ne me sens pas légitime”.
Ainsi, un tel événement peut provoquer des répercussions à long terme aussi bien à l’adolescence qu’à l’âge adulte. La confiance en soi va en être chamboulée, et la possibilité qu’un enfant peine à trouver sa place dans la société n’est pas à exclure. Il peut se sentir rejeté et se refermer sur lui-même, allant jusqu’à développer des troubles anxieux. “A l’adolescence on en a beaucoup qui ne veulent plus aller à l’école, par phobie scolaire, ou ne plus sortir de leur chambre. Ils ne communiquent plus que par les réseaux sociaux” prévient la spécialiste. Dans ce cas, elle suggère de “faire appel à un thérapeute et en tant que parents, d’apprendre à son enfant à lui redonner confiance auprès des autres avec des petites missions comme dire bonjour à la voisine”.
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