Dans ses podcasts à succès comme “Me My Sexe and I” et “La Fille sur le canapé”, Axelle Jah Njiké explore l’intimité des femmes noires. Une réflexion nourrie de ses propres traumatismes, qu’elle poursuit aujourd’hui dans son livre “Journal intime d’une féministe (noire)”.
Pendant longtemps, elle a pris pour un compliment d’être appelée « la petite Blanche de la famille ». Née au Cameroun, Axelle Jah Njiké a été envoyée en France par sa mère à l’âge de 7 ans. « J’étais là pour faire de bonnes études, devenir avocate, trouver un mari et être une bonne mère de famille », écrit-elle dans son Journal intime d’une féministe (noire), paru chez Au diable vauvert. Plutôt que s’ingénier à entrer dans une case prédéfinie, la bientôt quinquagénaire est devenue, à force de ténacité et de travail, une « autrice et militante féministe païenne » — selon ses mots. Une podcasteuse reconnue aussi (Me My Sexe and I en 2018, La Fille sur le canapé en 2020). Cela au gré d’un parcours souvent dur et remuant, qu’elle retrace avec sensibilité dans son livre, tout en y affirmant sa grande liberté.
Ce qui semble primer pour elle, c’est l’amour de la littérature, qui la fait avancer. « Enfant, je rêvais d’être Danielle Steel ou Judith Krantz [deux autrices de romans sentimentaux à succès], lâche-t-elle très sérieusement à la terrasse d’un café. Je voulais écrire pour devenir célèbre et faire venir ma mère en France. » À l’école primaire, elle s’ennuie tant que la maîtresse, maligne, lui donne la clé de la bibliothèque de la classe. « Sophie dans les romans de la comtesse de Ségur me gonflait, moi je ne me sentais pas le droit de faire des bêtises comme elle, alors je réécrivais ses histoires à ma façon dans des cahiers. »
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