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"Le TCO fait passer Saint-Leu au second plan"

À quand la remise de 25 euros ? Le 17 décembre dernier, le TCO accédait à une demande des usagers d'eau potable de Saint-Leu portée par Leu collectif de l'eau. Il avait voté une enveloppe globale de 191 575 euros pour un accompagnement financier de 7 663 abonnés. Pour rappel, ces derniers avaient été privés d'eau potable pendant plus de deux mois, de fin septembre à début décembre, suite à une contamination du réseau par une bactérie d'origine intestinale. Pendant ce temps, l'abonnement à Saur-Derichebourg OI était toujours facturé et les familles devaient acheter leurs bouteilles d'eau potable. Soit une facture mensuelle d'environ 60 euros pour une famille de 4 personnes.

Près de quatre mois plus tard, il n'existe pas de trace de la ristourne sur les factures des Saint-Leusiens. "J'ai appelé l'élu du TCO, Gilles Hubert, qui m'a renvoyé vers le service de l'eau du TCO. J'ai été baladé de service en service jusqu'à ce qu'on me dise qu'aucune consigne n'a été donnée. Depuis que le TCO gère l'eau à Saint-Leu, notre commune est passée au second plan", peste Karim Juhoor, le fondateur du collectif.

Hier matin, il a réuni une quinzaine de citoyens devant l'hôtel de ville de Saint-Leu. Objectif : interpeller les élus communaux, dont certains siègent également au TCO, pour obtenir des réponses de l'intercommunalité. "Aucun élu n'est venu nous parler. Pourtant, ils étaient là, à nous regarder derrière les rideaux de l'hôtel de ville." Contacté, le TCO nous a précisé "être en attente du positionnement des autres collectivités pour abonder ce remboursement et le rendre effectif." Ce qui ne devrait pas beaucoup avancer les abonnés sur les délais de mise en œuvre de l'accompagnement financier.

Famille nombreuse, famille précaire ?

Le problème de l'eau à Saint-Leu n'est pas nouveau. La ville a été mise en demeure, dès 2005, par l'ARS, de réaliser les travaux nécessaires pour assurer la bonne qualité de l'eau. L'usine de potabilisation sera finalement fonctionnelle... en 2023.

Le combat de Leu collectif de l'eau va plus loin. Il souhaite une facturation différenciée selon les quartiers où la qualité de l'eau est potentiellement mauvaise. Il réclame aussi un tarif adapté aux familles nombreuses. Celles-ci paient, au prix fort, leur consommation en raison des paliers de facturation : plus une famille est nombreuse, plus elle consomme, plus elle se rapproche des paliers où le prix du m3 est très élevé. "Du coup, ce sont les familles nombreuses qui sont les plus précaires", estime Claire, une habitante qui a participé au mouvement, hier matin.

De nombreux habitants de la commune ne consomment plus l'eau du robinet. C'est le cas de Dominique, un habitant de Piton, qui veille, en tant que représentant de parents d'élèves, à ce que toutes les écoles soient fournies en eau potable. "La ville avait promis d'équiper les écoles de filtre. Ce n'est toujours pas le cas." Selon la commune, un retard a effectivement été pris suite à des problèmes avec des prestataires. Les écoles devraient être équipées de filtre dans les prochaines semaines. Si tout va bien.

J.Ph.L.