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Les libéraux n’auront pas leur « victoire facile », disent les conservateurs

J’entends qu’il est déjà brisé, a lancé le chef conservateur à la blague, en montrant du doigt l’avion de son rival.

Bien sûr, l’appareil des libéraux est tout à fait à même de voler – pas comme en 2019, où l'une de ses ailes avait été écorchée par un autobus, au premier jour de tournée. Mais l’image suggérée par Erin O’Toole illustre bien le bilan que dressent les conservateurs de la première semaine de campagne.

Les libéraux ont fait preuve d’un surplus de confiance en nous plongeant en élections. Ils pensaient que ça allait être une victoire facile, mais ils ont oublié que leurs adversaires pouvaient aussi faire campagne, a souligné un haut placé du parti, sous le couvert de l’anonymat, qui se ditoptimiste, mais prudent, après sept jours d’hostilités politiques.

En coulisses, les conservateurs croient avoir marqué des points en publiant leur plateforme au jour 2 de la campagne – le plus tôt dans l’histoire récente du parti. Ils souhaitent projeter l’image d’une formation politique qui a un plan de relance économique, contrairement aux libéraux qui n’ont pas encore publié leur plateforme détaillée.

Sur le terrain, d’ailleurs, beaucoup de candidats disent aimer pouvoir faire du porte-à-porte avec un document de 160 pages entre les mains.Ça nous permet de répondre à tout le monde, parce que chaque citoyen a sa préoccupation personnelle, explique le candidat conservateur dans Richmond-Arthabaska, Alain Rayes.

Des ratés

La question de l’avortement est revenue hanter le chef conservateur.

Les libéraux n’auront pas leur « victoire facile », disent les conservateurs

Photo : La Presse canadienne / Ryan Remiorz

Évidemment, la première semaine n’a pas été sans failles. Au jour du déclenchement des élections, par exemple, le chef Erin O’Toole a esquivé plusieurs questions sur la vaccination obligatoire des fonctionnaires et des candidats de son parti.

On aurait dû dès le départ être plus clairs sur notre politique en matière de vaccin, reconnaît ce même haut placé dans la campagne conservatrice.

La question de l’avortement est également revenue hanter le chef conservateur. Durant sa course au leadership, Erin O’Toole s’était opposé à ce qu’on force les médecins à diriger leurs patients vers d’autres professionnels de la santé quand ils ne voulaient pas prodiguer des soins comme l’avortement, alors qu’il a affirmé le contraire vendredi en campagne. Même le groupe antiavortement RightNow l’accuse d’avoir fait volte-face sur la question.

Ne pas s’emballer trop vite

Un analyste de sondages reconnaît que la formation d'Erin O'Toole a eu une bonne première semaine.

Photo : Radio-Canada / Jonathan Dupaul

Malgré ces quelques difficultés, l’analyste de sondages Éric Grenier reconnaît que les conservateurs – comme les néo-démocrates – ont eu une bonne première semaine. Il émet quand même des mises en garde.

D’abord, leurs appuis, qui sont remontés à 31-32 % dans certains sondages cette semaine, restent inférieurs au vote populaire qu’ils ont obtenu lors de la dernière élection, soit 34 %.

« M. O’Toole a encore du travail à faire simplement pour revenir où Andrew Scheer était il y a deux ans. »

— Une citation deÉric Grenier, analyste de sondages

De plus, ajoute M. Grenier, c’est surtout dans les Prairies que les conservateurs semblent avoir repris du terrain. Or, pour l’emporter, les troupes d’Erin O’Toole doivent gagner de nouveaux appuis au Québec et en Ontario.

Si j’étais M. O’Toole, j’attendrais avant de mesurer les rideaux dans le bureau du premier ministre, conclut-il en souriant.

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