Recommandations issues d'organismes professionnels internationaux (UER/EBU 3276, AES AESTD1001 et SMPTE RP200).
Rien de tel qu'un bon schéma pour éviter les longs discours. Vous pouvez déjà apercevoir quelques règles de placement de base et d'orientation dans une pièce optimale. Pour rappel, nous parlons ici d'un système 5.1 composé à l'avant des enceintes gauche (L), centrale (C) et droite (R) et, à l'arrière, des enceintes arrière-gauche (LS) et arrière-droite (RS). Le caisson de basses (subwoofer), nommé aussi canal LFE (Low Frequency Effect), n'est pas présent sur le schéma, car les enceintes utilisées sont dites pleine bande, ce qui signifie qu'elles restituent l'ensemble des sons audibles par l'oreille humaine, des plus graves aux plus aigus, il n'y a donc pas besoin de subwoofer dans une telle configuration.
Dans cet environnement les enceintes doivent être placées à hauteur d'écoute dans un angle de 0°, dirigées vers la zone d'écoute et à la même distance de l'auditeur. Dans le cas d'un vidéoprojecteur et d'un écran perforé, l'enceinte centrale peut être placée derrière l'écran vers sa moitié basse. Si toutefois les enceintes arrière ne peuvent être à la bonne distance et surtout plus proches des auditeurs que les autres enceintes, il faudra ajouter un retard (delay) disponible dans les réglages des amplificateurs. En outre, les enceintes ne doivent pas être placées dans une niche ou cavité pour éviter les effets de résonances de certaines fréquences. Le niveau d'écoute de référence pour un système d'écoute 5.1 doit être de 85 dB (C).
Dans la théorie toujours, mais plus subtil cette fois : dans une configuration multicanale, à l'inverse d'une configuration stéréophonique, il faut privilégier une pièce avec des matériaux absorbants disposés partout pour obtenir un temps de réverbération très court et donc éviter les effets que l'on retrouve, en exagérant, dans de grandes pièces ou des couloirs vides. Ce temps de réverbération doit être inférieur à 0,3 seconde et les premières réflexions de la pièce, plus grossièrement les premiers instants de réverbération, doivent avoir un niveau inférieur à 10 dB au champ direct (le signal qui nous provient directement des enceintes à nos oreilles). Pour les plus matheux et pointus d'entre vous, vous pouvez retrouver quelques petits outils de calcul dans notre encadré en bas de page.
Et maintenant, la pratique !
Évidemment, nous ne sommes pas dans le monde enchanté des Bisounours et toutes ces recommandations sont bien compliquées à appliquer chez soi, entre les pièces carrelées, les fenêtres, les différentes architectures et types de surfaces, la décoration, les préférences d'agencement de chacun… Sachez simplement qu'il n'y a pas de solution miracle et qu'il faut avant tout faire appel à votre bon sens et vos oreilles. Rappelons également que l'acoustique d'une pièce est un facteur très important dans le rendu final, pensez donc aux tapis, rideaux, bibliothèques remplies… pour absorber au mieux le son dans votre pièce, à défaut de pouvoir consacrer une pièce entière au home cinema.
Par rapport à la théorie, les premiers changements se situent au niveau de l'architecture et de la surface même de la pièce. Bien évidemment, il est difficile de vraiment agir à ce niveau-là, c'est pourquoi nous nous appuierons sur plusieurs exemples. Autre facteur, l'agencement et la décoration de la pièce sont des éléments à prendre en compte et auxquels il faudra s'adapter, mais en essayant tout de même de faire quelques concessions. En outre, il existe sur certains amplificateurs un système de calibration d'enceinte grâce à un protocole dédié et un microphone fourni, plus ou moins élaboré et précis selon les modèles. Ces systèmes automatiques se révèlent très pratiques pour optimiser le rendu sonore lorsque le placement n'est pas parfait.