« LoamaoL » : un palindrome inspiré d’un nom et d’un prénom, ceux de Laura Amerand, une Strasbourgeoise d’adoption de – bientôt – 30 ans, férue de couture et d’upcycling. Aux manettes d’un compte Instagram suivi par près de 11 000 personnes, la jeune femme aux doigts de fée y partage des créations en accord avec ses convictions, en faisant du neuf avec du vieux. Comme en couture, on a fait le point… avec elle.
Alors, c’est qui le patron ?
Juriste de métier la journée, ses patrons, Laura les retrouve également chez elle en soirée comme en week-end. Et pour cause : elle est fondue de couture. Une passion qu’elle tient de sa mère qui lui faisait, plus jeune, ses ourlets de pantalon à la machine à coudre… Jusqu’à ce qu’elle finisse par s’y mettre elle-même, en 2017, et que, de fil en aiguille, elle se pique au jeu. Elle se met alors à regarder tuto sur tuto pour prendre du galon. Et c’est pour suivre des comptes Instagram consacrés à la couture qu’elle crée le sien : LoamaoL.
D’une photo dans un magazine, à un modèle issu d’une collection de prêt-à-porter, à quelqu’un de stylé croisé sur Internet ou dans la rue… Les inspirations pour ses créations sont nombreuses. Elle n’hésite d’ailleurs pas à prendre en photo des looks de badauds. Avant de passer derrière la machine et repiquer en quelques habiles tours de main de nouvelles pièces pour son dressing. Et tout y passe : des blouses, des robes, jusqu’à des manteaux uniques et colorés, et autres cirés à en faire jalouser tout le quartier.
Avec de vieux rideaux, une robe démodée, pas mal d’inventivité, elle livre des nouveautés toutes les semaines et participe à faire vivre une communauté grandissante adepte de DIY et de consommation responsable. Principalement des femmes lorsqu’elle regarde les stats de son compte Instagram (à 98%), âgées en majorité entre 25 et 44 ans. Une communauté « énorme » et bienveillante, pas dominée par l’argent et encore épargnée par les sponsos, où elle a rencontré « plein de copines qui sont [ses] amies aujourd’hui » et avec qui elle échange beaucoup.
Elle rajoute qu’elle a gagné de nombreux nouveaux abonnements au cours de ces deux dernières années, avec quelques-unes de ses créations qui ont « buzzé », à l’instar de sa réinterprétation d’une jupe d’une collection de Sézane. Vendue à 90€ par la marque, elle s’en tire pour 10€ avec la sienne, en détournant une vieille jupe chopée en seconde main, et des boutons de chez Emmaüs. Bien joué.
L’upcycling : comment faire du neuf avec du vieux
S’il est de plus en plus tendance d’acheter en seconde main, rien de récent pourtant à son goût de l’occase : chiner des fringues vintage, c’est au lycée qu’elle commence à s’y mettre ; et le premier vêtement qu’elle a cousu était déjà une robe transformée en jupe. À l’époque « plus par challenge créatif », elle le fait aujourd’hui par conviction. Elle explique qu’au début, en s’éloignant de la fast-fashion en créant ses propres habits, « on a l’impression de changer le monde », sauf qu’il est facile de retourner dans ses travers en achetant du tissu made in China et dans des merceries traditionnelles. Ce pour quoi elle se fixe aujourd’hui l’objectif de ne passer que par du 100% upcyclé, en se fournissant dans la seconde main, et majoritairement locale.
Son « meilleur conseil » ? « Chercher des rideaux et draps et non des coupons de tissu. Ça permet de trouver des sacrées pépites vintage, dont les gens veulent souvent se débarrasser parce que ça prend de la place, et ça fait des gros coupons pour faire de jolies pièces ! ».
Ses pépites à elle, Laura les trouve dans les incontournables Emmaüs, Le Bon Coin, Facebook Marketplace et la friperie strasbourgeoise Le Léopard. Mais elle furète aussi sur le site de partage Geev et sur Sharing is Caring (un groupe Facebook d’entraide et de dons sur Strasbourg qui réunit plus de 20 000 membres). Elle regarde parfois également du côté de Vinted et des annonces nationales du Bon Coin, mais précise commencer à réduire au maximum ses achats sur internet pour éviter le transport, qui s’avère polluant.
Elle ajoute qu’en choisissant de revaloriser des tissus et habits démodés, outre les aspects économiques et écologiques, elle y voit aussi le moyen de se créer des pièces « vraiment uniques que tu trouves pas ailleurs ».
Si elle vend déjà quelques petites créations sur sa boutique Etsy, elle a d’autres projets dans ses poches. Pour 2022, elle évoque la création et vente de pièces dont les fonds iront à des associations locales ; et à moyen/long terme, se mettre à vendre de grosses pièces upcyclées… Alors si cela pique votre curiosité, ne perdez pas le fil et suivez-la sur les réseaux !
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