Elle n’a que 16 ans. Pourtant, elle sera, pour la deuxième fois, maman dans quelques semaines. Malheureusement, elle est frappée par les cycles vicieux de l’extrême pauvreté et les pièges de la vie. Elle veut sans sortir, mais comment faire ? Rencontre avec une famille en détresse.
Une maison délabrée, des meubles qui tiennent à peine debout, un matelas posé sur le sol, une cour qui semble abandonnée… La jeune Amélie (prénom fictif) et sa famille résident dans le district de Plaines-Wilhems, non loin des plus grands développements du pays. Cependant, sa maison semble se cacher derrière les plus belles infrastructures des alentours de manière honteuse. Et c’est ainsi également qu’on pourrait qualifier la démarche de la jeune maman. Elle s’avance à petits pas de façon nonchalante, un peu hésitante au début. Le ventre tout arrondi, le corps frêle, elle semble mal en point.
Elle nous invite à entrer chez elle. La maison est constituée de trois pièces. Six personnes y habitent : ses parents, son frère et sa belle-sœur, sa petite fille et elle. Difficile de s’imaginer comment est-ce que tous les membres de la famille arrivent à trouver un endroit où dormir, car on y voit un seul lit et un matelas à même le sol. Dans la pièce qui sert à la fois de cuisine et de salon, un vieux sofa est le lieu préféré de la petite fille. Le meuble est cassé et la petite fille s’en sert pour faire de la glissade.
À l’heure de notre visite, l’enfant était dans les bras de sa grand-mère. Cette dernière essaye de calmer ses pleurs, mais rien à faire, elle réclame sa maman. Cette dernière, malgré son ventre qu’elle a de plus en plus de mal à soutenir, essaye de la tenir malgré tout. Amélie explique qu’elle est à son septième mois de grossesse. Elle va accoucher dans quelques semaines et commence à s’inquiéter. « Je suis fatiguée, j’ai peur et je n’ai pas grand-chose ». Elle n’hésite pas à raconter son histoire, même si elle semble encore avoir des comportements enfantins de temps en temps. « Mo finn fer bann erer, mo finn krwar dan bann ki finn anbet mwa ek mo finn gayn mo kou ». Effectivement, elle a été abandonnée par le père de son premier enfant, et croyant qu’elle vivrait une histoire différente, elle s’est mise en couple avec une autre personne par la suite. « L’histoire se répète, et avant même la naissance de mon enfant, nous avons eu beaucoup de problèmes. ‘Mo finn bizin retourn rest kot mo paran. Mo santi mwa enn fardo. Enn rob desam mo pena’. »
Amélie rêve d’une meilleure vie. Elle a cependant besoin d’un gros coup de pouce. Qui lui viendra en aide ?
Un environnement sain est essentiel pour le bon développement de cet enfant. Si les associations ont prévu de faire un suivi avec la famille, elles ont besoin d’un coup de pouce pour rénover la maison avant la naissance du bébé.
Si vous souhaitez venir en aide à la famille, vous pouvez contacter Magali (5 728 1101) et Yannick Cornet (5 7530449).
Parmi les dons recherchés :
Lits et matelas, table à manger et chaises, un berceau, vêtements et accessoires pour bébé, robes de chambre et vêtements pour la maman (Taille S/M), une bouilloire, serviettes et draps, sofa, rideaux, provisions, entre autres.
Si elle ne veut pas aller dans un centre pour jeunes mères ou pour femmes en détresse, c’est principalement parce qu’elle voudrait rester auprès de sa maman. Cette dernière est malvoyante et elle ne cesse de subir des méchancetés de la part de quelques personnes. Gina (prénom fictif) a perdu la vue il y a 14 ans, suite à une maladie. Elle a dû apprendre à se débrouiller seule. « Mo res lakaz tousel ek parfwa bann dimounn fer mesanste ek mwa ». Elle affirme faire de son mieux pour aider sa fille comme elle peut.
C’est à la suite de rondes effectuées dans la localité par des policiers que le cas d’Amélie a été connu. Ces policiers ont tenu à informer les travailleurs sociaux pour qu’ils apportent une aide à la famille, surtout au nouveau-né.
Les associations Planète Enfants et Dis-Moi et l’activiste Jameel Peerally ont rendu visite à la famille durant la semaine écoulée. Magali Deliot de Planète Enfants avance : « D’abord, je tiens à remercier les policiers pour cette action caritative, c’est aussi le rôle des policiers. Et puis, avec Jameel Peerally, nous menons beaucoup d’actions sur le terrain. »