Deux ans, déjà. Deux ans que la pandémie de Covid-19 a engendré une situation inédite, avec un confinement général entraînant la mise à l’arrêt de l’économie. En réaction, l’État français a très vite mis en place un arsenal de mesures faisant écho au “quoi qu’il en coûte” décidé par le président de la République. Avec pour pierre angulaire les prêts garantis par l’État (PGE), instaurés dès avril 2020.
Résultat : plus de 700 000 prêts délivrés aux entreprises par le secteur bancaire, pour un montant global d’environ 145 milliards d’euros – octroyés pour les trois quarts entre mars et juin 2020. Initialement conçus pour être remboursés dans un délai d’un an, ceux-ci ont vite été recalibrés en réponse à l’incertitude économique qui perdurait… et à la perspective de défauts de remboursement qui en découlait. “Deux mesures ont modifié le dispositif d’origine : l’amortissement des prêts, autorisé pour une durée maximale de 5 ans, soit jusqu’en 2026, ainsi que, depuis le 19 janvier 2022, l’ajout de la restructuration dans le cadre de la médiation du crédit pour ne débuter les remboursements qu’au printemps 2022, pour les premiers prêts souscrits”, rappelle Jean-Charles Boucher, associé du cabinet d’audit et de conseil RSM.
Bien évidemment, cette date butoir d’avril 2022 n’est pas un couperet pour toutes les entreprises ayant sollicité un PGE : 11 % d’entre elles ont déjà remboursé ce prêt au cours de l’année dernière, selon les données du Trésor. En revanche, pour les autres, une question se pose : comment composer avec ce remboursement à l’heure où les nuages sombres continuent de rendre incertaine la reprise économique tant attendue ?
“Reprofilage” de PGE
Par anticipation, l’État est à nouveau intervenu en tout début d’année. Conscient de la persistance du problème (et soumis à un fort lobbying venant des fédérations d’artisans, de commerçants et de professionnels [...]