"Tu es riche, tu as une belle maison (...), tu as fait fortune. Peut-être plus tard y parviendrai-je moi-même. C'est la France que j'aime" dit Nicolas Sarkozy le 23 octobre 2006 en remettant la légion d'honneur à Stéphane Richard, marié en 2002 par le maire de Neuilly... ce même Nicolas Sarkozy (*). Richard décrochera plus tard la tête de France Telecom, poussé par la présidence, en remplacement de Didier Lombard et sa gestion calamiteuse (je ne dirais pas suicidaire par respect pour ceux qui ont disparu dans cet enfer). Le président de la République résume donc ainsi la réussite : pour lui c'est d'être riche et d' avoir une grande maison (avec piscine ?). Pour ceux qui auraient pu croire en son intellectualisme, pourtant aussi fortement vanté, c'est chou blanc. Le bling-bling, chez lui est bien une première nature. Logique de voir son témoin de mariage en cas devancer ses propres souhaits, en faisant dans le gigantesque, plutôt adroitement, dirons-nous... car sans qu'une quelconque fortune soit engloutie dans l'affaire : les impôts ignorant jusque 2009 l'existence de la construction. Hier nous avons vu que l'endroit choisi pour bâtir la maison de sa réussite sarkozienne n'était pas commun. Aujourd'hui, nous allons tenter d'en savoir davantage.
Car il y en a plein d'autres, des sources d'argent, outre la location pour tournages de films de télévision, décrites là-aussi en détail par une prolixe épouse désireuse visiblement de régler quelque comptes. Celle par exemple de la noria de valises aperçues aussi bien en Suisse qu'à Nilo. Remplies de billets, et souvent apportées par un dénommé Ziad Takieddine, celui-là même qui s'était fait pincer en 2011, la valise remplie de petites coupures (1,5 million d'euros) à la descente d'un jet privé en provenance de Libye. Selon lui, évidemment, rien de tout ça. Ou presque. Pas un sou (ou presque). Son mari "allait en Suisse avec Ziad Takieddine », quand il « travaillait au ministère du budget »... indiquait aux policiers la belle Hélène, en poussant du bout du pied la savonnette sous les pieds de son ex. La villa de l'un des deux au moins aurait donc êté construite en partie avec l'argent perçu sur les commissions des ventes d'armes auxquelles aurait participé Ziad Takieddine. Sinon les deux auraient utilisé, selon les enquêteurs, des sociétés-écran panaméennes, Monahan International et Airedale Business pour effectuer les transactions douteuses le permettant. Des transactions que les inspecteurs de Tracfin on découvert avec surprise, visiblement. Tout le monde se retrouvant pour en discuter sur le (petit) yacht de 24 mètres de Takieddine, La Diva (estimé à 4 millions d'euros).C'est sur ce bateau, justement, qu'en 2002 Pierre-Mathieu Duhamel (ici en bonne compagnie et là aussi) un haut-fonctionnaire des douanes (et ancien secrétaire général de Tracfin, le service anti-blanchiment du ministère des finances de 1996 à 1999) sera photographié. C'est aussi l'ancien Maire UMP de Boulogne-Billlancourt (ici saluant Nathan Darty, le fondateur de la dynastie dont l'une des petites filles est devenue Madame Sarkozy junior), à la carrière remontant à celle de Chirac en 1995), venu fêter à et endroit sa Légion d'Honneur (encore une !). L'homme regrettera de s'être ainsi laissé photographié, jurant par tous ses dieux n'avoir eu aucun rôle auprès des personnes citées. Que des gens dignes, ce jour-là assurera-t-il plus tard. On ne demande qu'à le croire.
Takieddine jouant alors au billard à trois bandes et même quatre entre Nicolas Sarkozy, Ingrid Bétancourt, les Farcs et... Kadhafi, retenu comme intermédiaire financier possible d'une libération ! "Dans une note datée du 17 avril 2008, M. Takieddine annonce avoir « la confirmation de la volonté libyenne » d’une libération d’Ingrid Betancourt « dans les plus brefs délais ». La contribution libyenne à « une issue rapide » du problème étant liée « à l’importance qu’y attache le président de la république française ». Un contact des libyens avec le président vénézuelien Hugo Chavez est évoqué. « Confirmation de son accord pour intervenir d’une manière efficace selon les conditions énumérées ci-après avec la Libye », note M. Takieddine". Les valises à billets de Takieddine auraient-elles contenu un paiement de rançon versé par la Libye, en échange... d'une volonté française affichée de rendre présentable le dictateur Libyen ? L'Elysée tentait plusieurs voies, car, en même temps, via ses trois envoyés spéciaux, dont Noël Saez, il négociait pourtant clairement encore en mars 2008 avec Reyes lors du bombardement de son camp, décidé par Uribe et Santos sans que Nicolas Sarkozy en aît été en quoi que ce soit informé. Sur le plan diplomatique, la France de Sarkozy démarrait par un beau fiasco. Et Saez, dans un livre vengeur, expliquera un peu plus tard que ce qui avait été soi-disant découvert par le gouvernement colombien dans les ordinateurs de Reyes avait eté fabriqué. Il trouvera Ingrid Bétancourt "ingrate". Takieddine, lui, sortant 100 000 alors euros d'une banque suisse "pour la gestion de la villa de Gaubert". En France, Takieddine en déclare le double seulement ! En décembre 2002, il se fait photographier sous la cloche du porche d'entrée de sa villa. A l'origine de la fuite, Nicola Johnson, l’épouse de Ziad Takieddine.
Des gens respectables, à bord du yacht, pas le genre de société à faire dans le bar à prostituées ? Ce n'est pas sûr : en 2003, à peine la villa terminée, Thierry Gaubert avait ouvert... un bar, à Nilo même, alors qu'il était toujours officiellement chargé de mission auprès de Jean-François Copé, le nageur de piscine du Cap d'Antibes, (dans la propriété de Takieddine !) au sein du secrétariat des relations avec le Parlement. Et comme en Sarkozie on a du goût, c'est bien connu, le bar avait été aussitôt baptisé "Le Nibar". Un second ouvert peu après (en 2005) étant lui appelé "Le Nichon", pour faire encore plus local sans doute. Ou rappeler les telenovelas violentes filmées à l'intérieur des deux villas, où les actrices ont comme jeu principal comment faire bouger leur poitrine (comme ici dans le "fameux" 'Poupées de la Mafia"). Selon les deux protagonistes, les deux bars, fermés et revendus depuis, n'auraient accueilli aucune forme de prostitution. Bien sûr. Dans une ville de garnison, c'est bien connu, aucun bar à serveuses ne se livre à ce genre de choses ! En France comme en Colombie !
Pas de prostituées ? Ce n'est pas tout à fait l'avis de l'ex-épouse, décidément fort remontée contre son ancien mari (mais cette fois c'est l'ex-épouse du voisin semble-t-il) : " En 2006, Astrid Betancourt (l'épouse de M. Couzi, ndlr) m'avait informée qu'il se passait de drôles de choses dans la maison de Thierry, alors qu'il s'y trouvait avec mon fils, a-t-elle expliqué. Astrid m'a alors informée qu'il y avait une ambiance de débauche morale. Elle m'a raconté, alors que mon fils était en vacances chez son père, que quatre prostituées très jeunes se trouvaient avec Thierry et qu'elles se promenaient nues dans la maison. Cela m'a profondément bouleversée pour mon fils, qui était alors âgé de neuf ans." Décidément, il n"y a a pas qu'au Carlton de Lille qu'une faune interlope se promenait devant des hommes politiques ou leurs amis. Interrogé sur la question avec une photo le montrant enlaçant deux beautés locales (photo ci-dessus), Couzi fera à Médiapart cette répartie toute "nichonesque" : c'est vrai qu'elles font un peu putes, ces deux-là". Quel tact, et quel cynisme ! Une équipe "de goût", je vous dis : ce n'est pas pour rien que leur chef à fait un jour dans le "casse toi"... Pour rester dans l'absence de goût, un des articles de Mediapart signale un beau pompon supplémentaire : "un SAS de Gérard de Villiers, Ramenez-les vivants, signalait déjà en 2004 l’existence du Nibar en Colombie. Le romancier était en effet l’un des amis d’un autre Français installé sur place, Thierry de La Brosse, l’ancien directeur général de l’OM, décédé depuis. Le couple de La Brosse avait fait construire une propriété sur les conseils de Thierry Gaubert'. Le sujet de "l'inestimable" ouvrage, comme indiqué sur la 4eme de couvre ? "Les Farcs venaient de réussir â kidnapper Malko"... une prise d'otage en Colombie ! Incroyable contenu !!! Le résumé réel de l'histoire étant "Sauver 3 agents de la CIA, prisonniers de la guerilla colombienne, une nouvelle mission particulièrement dangereuse pour SAS". Bref, l'histoire cuisinée façon de Villiers des trois otages américains. "Des beaufs, avec des lectures de beaufs (difficile de faire en effet une "couvre" plus trash pour l'ouvrage) ! Comme l'avait rappelé Nicolas Domenach et Maurice Szafran dans "Off – ce que Sarkozy n'aurait jamais dû nous dire, "dans le milieu de la politique, ce sont tous des ploucs sans aucune attention pour les autres. Ah, tu le savais pas. Mais je suis quasiment une exception..." Avec en toile de fond, des militaires, des mercenaires... et toujours la base de Tolemeida. Une belle exception, elle aussi.
Selon Mediapart, toujours, les policiers colombiens se seraient intéressés de près à un autre investissement signé Couzi, un hôtel situé à à Santa Marta, réputé haut lieu touristique... et également (c'est un hasard) haut lieu de la prostitution colombienne. Un aventurier américain à bicyclette racontait ainsi en 2009 sa visite par hasard de Santa Mara, à l'hôtel Miramar : "mes amis avocats m'ont poussé à visiter l'un des bordels. Arturo a même offert de m'embarquer pour en visiter un. J'étais ivre, et donc j'ai pensé," à Rome, fais comme les Romains ...", mais ça aurait été bizarre. Bien qu'il semble que les maisons closes et la prostitution soient une partie acceptée de la culture en Colombie, j'ai dû expliquer à mes amis que c'était étrange et tabou aux États-Unis. en fin de compte, j'ai décidé d'aller contre l'immersion culturelle. Arturo a alors sorti de la cocaïne colombienne -. De qualité supérieureet à très bas prix, Arturo a déliré à ce sujet et a fait le geste d'en renifler gestes, Eduardo s'est rassis, désintéressé. Eduardo n'était visiblement pas usager de drogue, mais Arturo était passionné par le sujet."Notre cycliste rencontrant le lendemain au même endroit un autre personnage, appelé René, que l'on peut supposer d'origine française : "Lorsque Eduardo est parti pour l'aéroport, Arturo et moi avons rejoint son ami à une autre table. René était un vieil homme, plutôt gros, qui portait une canne. Il parlait bien l'anglais. Comme l'a expliqué é René, c'était parce qu'il avait vécu aux États-Unis depuis quelques années. Toutefois, Arturo m'a dit ensuite que René avait passé cinq ans en prison aux États-Unis en raison de son implication dans le commerce de la drogue - c'est pourquoi il parlait aussi bien l'anglais". Santa Marta, autre fief douteux. Pour donner le change, ou brouiller les pistes, les deux compères avaient ouvert à Silo, un tout autre commerce : "El Pollo frances", un magasin de vente de poulets... qui n'étaient évidemment pas français. L'aile ou la cuisse (légère), pour ainsi dire, en restant bien franchouillard, pour rester dans le ton.
Ce n'est pas de tout ça, mais d'avoir une grande maison sans y inviter personne, c'est un peu nul (à gauche, J-Ph. Couzy). Vous allez me dire, certes, mais Bogota n'est pas la porte à coté, et pour y aller, il faut au moins un Airbus d'Air France, voire d'un jet privé (un Falcon ?) pour les plus fortunés. Voilà pourquoi sans doute les enquêteurs retrouvent une tête connue sur les photos : "en 2002, pour les fêtes de Noël, la finca Cactus attend un autre homme clé de ce réseau politique : Olivier Dassault, fils du célèbre avionneur, député UMP de l'Oise et administrateur de la Socpresse, la société éditrice du quotidien Le Figaro. Lors d'une randonnée,Takieddine et Dassault prennent la pose autour de Thierry Gaubert." Un Dassault fils qui est bien pilote de ses propres appareils des Falcon : "de son côté, Olivier Dassault, député de l'Oise, saisit toutes les occasions d'entrer dans le cockpit de ses Falcon : il accumule entre deux cents et trois cents heures de vol par an". A bord de son petit Falcon 10 personnel, repeint de neuf, le F-GTOD ("O" et "D" pour Olivier Dassault, bien sûr, voilà qui vaut bien tous les "Yogi" du monde !)
"Récemment, lors d'une visite de travail auprès du ministre des Finances de Norvège, il a embarqué ses collègues et effectué le voyage dans la journée, afin de regagner Paris à temps pour défendre les amendements du groupe. Pilote depuis 1975, formé "dans les règles de l'art, à l'école de l'armée de l'air", le petit-fils de Marcel Dassault se fait lyrique quand il décrit ses sensations en vol : "La liberté, bien entendu. Une sorte d'apesanteur, à la fois dans le temps et dans l'espace. Mais aussi une sensation plus complexe, simultanément faite de force et de fragilité." Lyrique, à ses heures, le petit fils de l'inventeur du Mirage ! Pour atterrir au plus proche des deux villas, avec un petit appareil, c'est le Santiago Vila Airport qu'il faut choisir, situé à Girardot, rattaché à la ville de Flandes, possédant une courte piste en asphalte de 1600 m. Rustique, mais bien dégagée. Mais pas pour autant destiné au Falcon ! A Bogota, c'est l'aéroport de Madrid, resté célèbre avec le crash le 7 juil d'un 747 de Kalitta censé être rempli de fleurs... mais la "fameuse" base militaire toute proche semble la plus probable pour la visite des villas. Une base militaire acceptant les passages civils ? Il semble exister un service de cargos civils, sur la base, en tout cas. Le gestionnaire est un gars de... Dyncorp, installé à Melbourne, en Floride. On y voit de passage comme à El Dorado des avions d'Evergreen ; (ici vu aussi à Medellin) connus depuis longtemps comme société paravent de la CIA. Car c'est bien celle-là qui a servi comme le confirmeront aux journalistes les employées de maison de la villa Gaubert. Employés sous-payés d'une villa luxueuse :"à ce jour, ma maison m'a coûté 600 000 dollars. Il faut savoir que la vie en Colombie n'est pas chère du tout. Thierry Gaubert en veut pour preuve le faible salaire de ses employés sur place : "150 dollars par mois" (101 euros, ajoute Médiapart : un 1/14 eme de smic, sans charges aucunes !). Et plus d'un demi-milliard de dollars (407 000 euros donc) passés sous le nez du fisc ! Ecœurant !
Cet invité là, et bientôt un autre, pas venu en Falcon celui-là : Alexandre Begoügne de Juniac, l'ancien collaborateur de Sarkozy quand il était au Budget (toujours le même petit cercle d'amis), et également ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde, l'actuel patron... d’Air France, chargé de mission au cabinet de François Baroin. L'homme a la réputation d'être "très à l'aise dans un monde où il faut aller conquérir des choses à l'étranger" disait-on. Et semblait aussi avoir le fond partageur, qui plus est. Il pourrait avoir tout intérêt à se déguiser en militaire pour visiter en espion la base colombienne qui jouxte la villa de Gaubert ; il a successivement œuvré pour Thomson SA, Sextant Avionique, Dassault Electronique, et même Thomson-CSF devenu Thales... La base, c'était celle de Tolemaida.
La Colombie n'ayant pas acheté de Rafale, on peut raisonnablement penser quand même que c'était pure villégiature que cette petite excursion, déguisée ou pas. Quoique... lors de leurs perquisitions, les inspecteurs du fisc tombent sur les invitations et les menus des journées dans la villa de Gaubert (en photo à à gauche celle de Couzi, vue de l'intérieur du patio central), mais aussi sur d'autres bien plus intriguantes :"d'autres photos, saisies par les policiers, montrent la visite de la base militaire voisine, et les pelotons en rang d'oignons devant les drapeaux. Un incontournable du programme de Cactus. Ceux que cela intéresse doivent porter des « tenues militaires ». Sur place, le petit personnel, ici une servante, interrogée, confirme les liens étroits avec la soldatesque : "en une occasion, les Gaubert avaient d’ailleurs pu rejoindre Nilo dans l’hélicoptère de Pastrana. « Quand ils venaient, nous étions huit ou dix employés, poursuit Gladys. Quelqu’un s’occupait du jardin. Un autre des chevaux. Il y avait une trentaine de chevaux – certains ont été vendus. Des vaches aussi, elles avaient été marquées d’une couronne. Il y avait une lingère et une équipe pour la cuisine. Il fallait que le repas soit prêt à une heure très précise. » Les Gaubert avaient apporté de la vaisselle française pour les dîners d’invitation. Sur une feuille blanche, Gladys refait le plan des lieux avec nostalgie. « La salle à manger était immense, dit-elle. Il y avait deux tours. La chambre de la princesse qui donnait sur le lac était immense aussi. C’était un lac artificiel.» Mediapart racontant l'épisode de la femme-princesse de Gaubert, désireuse d'offrir une robe à une de ses servantes, et se servant dans un petit local (et non dans une simple armoire) où il y en avait une bonne centaine. Une scène qui apparaît aussi dans l'un des épisodes du téléfavela, comme montré ici à droite. A croire que ce sont les villas qui ont dicté une bonne partie du scénario... aussi vide que les comptes suisses actuels de Gaubert.
« Jean-Philippe, Thierry et la princesse ont inauguré la base militaire voisine de l’Espro, rapporte encore l’ancienne gouvernante. Ils sont devenus les amis du commandant. » « Ils se sont infiltrés », peste Joachim Parga, militaire retraité et « contrôleur de la légalité » à la mairie de Nilo. « Même la police ici les escortait ! » Une photo d’ailleurs témoigne de ces faveurs, régulières, des autorités". Andrés Pastrana Arango a été le prédécesseur d'Uribe, de 1998 à 2002 : c'est donc sous son mandat qu'ont été construites les deux villas. Mais à sa décharge, c'est celui qui a le plus lutté contre la drogue dans le pays. Il avait en effet remporté l'élection contre Ernesto Samper Pizano, président précédent qui avait été reconnu avoir été mêlé de près aux narco-trafiquants (sa femme se fausant surprendre dans des conversations téléphoniques sans équivoque). On y revient, donc.
Les invités de Gaubert et Couzi visitaient donc la "fameuse" base de Tolemaida (mais pourquoi donc en uniformes ?). Or celle-ci défrayait encore la chronique en 2004, en raison du comportement des mercenaires qui y s'entraînaient. De quoi sérieusement inquiéter encore une fois, sachant qui travaillait sur cette base, et ce qui s'y passait exactement. "On pourrait aussi noter que, dans un cas beaucoup moins remarqué, en Octobre 2004, il a été révélé que les travailleurs contractuels de DynCorp opérant à la base aérienne de Tolemaida, en Colombie, distribuaient une vidéo dans laquelle ils pourraient être observés en train de violer des jeunes filles mineures de la ville de Melgar. Cette vidéo a même été vendue sur les rues principales de Bogota.Néanmoins, le Collectif des avocats de la Colombie n'a pas eu connaissance d'une enquête criminelle menée par rapport à ces actes impliquant des mineurs. Selon les travaux de suivi effectués par le Collectif des avocats, on a découvert que l'une des mineurs impliquées dans les vidéos s'était suicidée peu de temps après la publication d'une des vidéos" note David Isenberg, auteur de "Shadow Force : Private Security Contractors in Iraq".Ce n'était pas la première fois que les gens de Dyncorp se faisaient ainis remarquer.
Les mercenaires de Dyncorp sortaient en fait d'un scandale similaire en Bosnie, pendant la guerre du même nom. Les très jeunes filles d'alors, pour ne pas dire des enfants (entre 12 et 15 ans) n'étaient pas bosniaques ou serbes et avaient été "importées" de russie ou de roumanie : c'était bien un trafic d'être humains caractérisé.La revue Insight révélant leur faits de débauche, une constante chez eux. Fait aggravant, l'employé de Dyncorp qui avait dénoncé les faits, Ben Johnston, avait aussi témoigné de la présence de "politiciens" aux orgies organisées à la base en Bosnie. Aucune enquête sérieuse n'avait été menée par les USA, l'un des responsables de Dyncorp, John Hirtz, superviseur en Bosnie et son adjoint Kevin Werner déclarant qu'il n'y avait rien à voir. Il seront poursuivis néanmoins plus tard pour viols. Victor Malarek, dans le livre "The Natashas, Inside the new global sex trade" décrira ces trafics généralisés et reviendra sur le cas particulier de Tolemeida. En Colombie idem, la justice traînera les pieds : sur le total de crimes commis par les militaires, meurtres ou viols, en effet, "l'impunité a également été consolidée à un rythme alarmant, presque absolu" affirme le site "Rebellion". "Selon un rapport de 2010 du Rapporteur spécial des Nations Unies sur les exécutions arbitraires, Philip Alston, l'impunité dans le pays à la période couvre 98,5% des cas."
Le cas de Dyncorp ne s'arrangeant pas avec le lourd dossier réuni en février 2007 au nom du Collectif d'avocats ; dans lequel assassinats et drogue étaient clairement liés. Notamment le cas des bouteilles remplies d'héroïne saisies sur la base d'El Dorado, tout prêt de Bogota, et destinées à la base de Patrick en Floride en mai 2000. L'officier de police colombien qui avait découvert le trafic sera aussitôt démis de ses fonctions, sur pression du Bureau des Narcotiques de l'ambassade des Etats-Unis à Bogota. Ou le cas en 2002 d'Alexander Wakefield Ross, âgé de 25 ans, employé par Dyncorp, tué dans un accident au sol d'un Bronco destiné à la "fumigation" (à l'herbicide !), jugé par sa mère être un meurtre déguisé, son fils ayant évoqué un trafic de drogue sur la base de Putumayo. Ou encore le cas en 2005 des 16 kilos de cocaïne saisis à bord d'un appareil parti d'Apiay (dans le département de Meta) vers le Texas. L'un des responsables accusés avait travaillé sur les bases de Larandia et de Tumaco (dans le Narino), où il avait vu des "bidons militaires pleins d'alcaloïdes".
Tolemeida, une base où Dyncorp sévit toujours en 2012. Vous rappelez mes articles sur la libération d'Ingrid Bétancourt ? Je vous y avais décrit à plusieurs reprises un homme à casquette orange dédié aux Texas Longhorns, une équipe de football américain. William R. Brownfield, celui qui n'est pas né au Texas mais affiche constamment un amour immodéré pour cet état suit régulièrement les réunions entre militaires américains et colombiens. On l'avait vu le 2 juillet 2008, on le retrouve avec le même couvre-chef en juillet 2010, assistant à la réunion entre le général Douglas M. Fraser commandant du Southern Command et le chef des armées colombiennes le général Freddy Padilla. Même casquette, et même façon de se mêler ce ce qui ne le regarde pas nécessairement : c'est en effet l'ambassadeur US en Colombie ! Ou l'était, car le 22 Septembre 2010, il a été nommé secrétaire du Bureau of International Narcotics and Law Enforcement Affairs (ou INL). INL possède 348 appareils volants, des OV-10, des AT-802 (un "crop duster" de chez Air Tractor, mais armé !), des T-65 (de chez Ayres), et même des C-27 Spartan de transport et de veille électronique et des hélicoptères Hueys, Blackhawk et K-Max (devenu un drone !), dont près de la moitié réside en Colombie. Or INL est aussi le plus grand donneur d'ordres pour Dyncorp (acquis en 2003 par Computer Sciences Corporation (CSC), qui a toujours largement arrosé le parti républicain. L'homme a bien, comme je l'avais clairement indiqué, toujours été très proche de Dyncorp, et a donc bien couvert les exactions menées par les employés de la firme de mercenaires. De le voir aujourd'hui chargé de la lutte antidrogue est sinon risible du moins désolant. Car en 2003, plus de la moitié des contrats signés avec Dyncorpt l'étaient pour la CIA ou le FBI, et de larges soupçons de conflits d'intérêts directs pour ces contrats on fait régulièrement surface. Ainsi, "le 29 novembre 2008, dans un long article, le New York Times avait été évoqué le conflit d'intérêt évident entre l'embauche par Veritas Capital Fund, société mère de DynCorp, du général Barry McCaffrey, car ce dernier avait précédemment servi comme "Tsar de la Drogue", à la Maison Blanche où il avait poussé le partenariat public-privé en matière de politique de lutte antidrogue" précise Wikipedia. McCaffrey, de Defense Solutions, société de mercenaires, est l'un de ces fameux "consultants" qui ont empoisonné toutes les chaînes de TV aux Etats-Unis, notamment chez NBC, où il avait fait plus de 1000 interventions, pour justifier l'intervention américaine en Irak, car sa propre firme en bénéficiait directement : il avait ainsi été mêlé à l'envoi des catastrophiques voitures blindées polonaises (**), en ayant convaincu Petraeus d'en équiper les irakiens, alors qu'elles s'avèreront inutilisables. A tous les stades, des soupçons de grosses commissions versées avaient été évoquées (même envers Petraeus). MacCaffrey était aussi un des grands "lobbyistes" de la traque de Ben Laden (dont il reste encore moins de trace depuis hier) !
Les trois otages américains détenus avec Bétancourt travaillaient pour la CIA, on le sait (en photo à droite leur Cessna Caravan 208 N1116G de Microwave Systems, posé en catastrophe), et étaient payés par Dyncorp. Leur avion avait été photographié auparavant en plein désert à Base Camp., près de Tonopah (Nevada). Avant même qu'il ne soient faits prisonniers, leur avion ayant été abattu, en février 2003, on avait découvert ce à quoi jouait Dyncorp en Amérique du Sud. Dyncorp a été découvert avant même la prise d'otage : "en Juin 2001, la présence désagréable de DynCorp dans la guerre contre la drogue en Colombie a été exposée quand un avion missionnaire américain a été abattu au Pérou, en laissant une mère et sa petite fille mortes" (j'en ai parlé ici, notamment avec le témpoignage de Celerino Castillo). Selon une dépêche de AP (« L' incident au Pérou met sous le feu des projecteurs des pratiques de l'ombre », par Lisa Hoffman, le 24 avril 2001). Dyncorp, mais aussi ses sous-traitants : "un autre sous-traitant de DynCorp Aerospace Technology dans la soi-disant guerre contre la drogue (le "Plan Colombie") appelé EAST (Eagle Aviation Service and Technology, Inc) possède une notoriété similaire. EAST "a en effet aidé Oliver North à transporter les armes à feu au Nicaragua dans ce qui serait connu comme l'affaire Iran-Contra », écrivait à l'AP le journaliste Ken Guggenheim, le 5 Juin 2001. Fondée dans les années 1980 par Richard Gadd, EAST a secrètement fournit des armes et des munitions aux Nicaraguayens. Le général Richard Secord a embauché Gadd en 1985 pour superviser les livraisons d'armes, et il y a fort à parier que de la drogue a volé vers le nord sur le chemin du retour, avec l' infâme opération "Guns-For-Drugs" d'Oliver North. On retombe sur les liens entre la CIA et la drogue, moyen de paiement pour des armes en échange...
Lassé de ses services d'espionnage et de leur acoquinage surtout avec les magouilles de Dyncorp, et des scandales surgis ces derniers mois, Manuel Santos prenait la décision surprise, le 20 janvier dernier, de dissoudre carrément son agence de renseignements, la DAS, provoquant un beau séisme. Les renseignements colombiens étaient allés jusqu'à espionner la présidence elle-même ! "Mais le pire est que les agents de renseignement ont été engagés dans des crimes graves. Une poignée de responsables de l'agence sont actuellement toujours en service tandis que des dizaines d'agents sont soit sous enquête ou face à des accusations d'avoir compilé des dossiers illégaux sur les leaders de l'opposition pour l'ancien président Alvaro Uribe (...) Un ancien directeur a lui même été reconnu coupable d'avoir comploté des assassinats. Les Etats-Unis, qui a soutenu l'agence pendant des décennies, lui ont coupé l'aide en 2010, et maintenant le gouvernement colombien, le plus proche allié de Washington en Amérique latine, a décidé lui aussi de rejeter l'ensemble de l'agence" précise NPR. Santos s'est-il aperçu qu'au delà du fichage son agence d'espionnage avait pris modèle sur la CIA au point de participer activement au trafic de drogue ?
La drogue, sur laquelle on retombe encore une fois, ou du moins avec de forts étranges similitudes. Dans tout le volumineux dossier réuni par Mediapart, il reste en effet un document qui intrigue davantage que les autres : c'est un mail, envoyé tardivement par Couzi (le 1er juillet dernier seulement !), qui gère manifestement les deux villas en l'absence de Gaubert, et qui écrit des choses qui prêtent sérieusement à questionnement, alors que le vent du boulet lancé par le juge Van Ruymbeke sur Thierry Gaubert vient de se faire sentir. Visiblement, le pot aux roses découvert, c'est le branle-bas de combat pour se débarrasser de l'encombrant cadeau colombien. Le mail intercepté évoque tout d'abord le fait de détruire un "mirador" et de détruire ou de réparer "un quai" car "cela donne une très mauvaise image de la maison, surtout pour une revente éventuelle"... précise Couzi. Un "quai" qui aurait été abîmé par quoi ou par quelle manipulation ? Un camion venu s'empaler dessus (on imagine mal un "quai à voitures" !) ? Que viendrait faire régulièrement un camion à cet endroit, au point de lui avoir construit une zone d'accueil plus accessible ? La villa n'a pas été agrandie depuis comme celle de Couzi qui a gagné une tourelle, cela faisait donc partie de ses plans initiaux. Et pourquoi donc un "mirador" dans une propriété de vacances ? A ce que je sache, la Colombie ne propose pas la chasse à la palombe ! Que vient faire ce vocabulaire militaire dans la description de cette propriété de vacances ? Plus étonnant encore, dans le même mail, le même auteur parle d'un "tunnel qui ne desservirait que la terrasse de ta chambre"... un "tunnel" ? Pour accéder au sec à la piscine située à plusieurs dizaines de mètres de la villa ou pour joindre la seconde, celle de Couzi ? Pourquoi deux villas proches l'une de l'autre communiqueraient-elles ainsi ? On se baigne rarement par temps de pluie !
En quoi une villa doit-elle là-bas disposer d'un "tunnel", genre de fabrication, on le sait, très lié aux pratiques d'un dénommé Escobar, qui en truffait jadis toutes ses maisons pour pouvoir s'en échapper plus facilement ? Le truand aurait-il autant influencé tout ce qui peut être fait désormais en Colombie, les teleffavelas vantant ouvertement sa mémoire, on l'a vu, au point d'influencer l'architecture locale ? En somme, depuis Escobar, toutes les villas colombiennes seraient munies de tunnels ? Je veux bien même encore la croire, celle-là : mais avouez que c'est plutôt... intriguant ! Au Mexique, on tombera aussi tardivement sur un tunnel fabriqué par Joaquin Guzman Loera, "El Chapo" ("le grassouillet"), découvert et parcouru par Mike Unzueta de l'U.S. Immigration and Customs Enforcement. Long de 670 mètres, il réunissait une cuisine d'une des habitations d'El Chapo, à Tijuana, à deux autres maisons... de San Diego. El Chapo, un des principaux parrains du Mexique, condamné en 1993, avait réussi à s'échapper en 2001 en se cachant dans un camion de linge sale de la prison de haute sécurité où il purgeait sa peine de 20 ans de prison. Aujourd'hui, il détiendrait un milliard de dollars... quelque part, étant toujours en fuite. Couzi en aurait-il trop dit, là ? Car beaucoup de sous-entendus résident dans ce mail, désormais, qui en dit trop sans en dire assez ! Car comment aussi comprendre alors la réflexion d'un policier colombien devant la villa : « Cette finca est une forteresse », soupire un responsable policier de Bogota" précise Mediapart. Une forteresse de vacances ? A part... le fort de Brégançon (et oui !), on en connaît fort peu dans le monde !
Voici en tout cas en comparaison comment on décrit les villas d'Escobar, devenues attractions touristiques, dont celles ici de Tulum, au Mexique, devenue elle hôtel de luxe depuis (le "Casa Magna") Or, si on relit attentivement, un détail choque plus que d'autres. "Il est vrai que les bâtiments partagent certaines curieuses caractéristiques : un tunnel qui dépasse les 100 mètres qui sépare les deux structures, et un toit inhabituel. Malgré une terrasse un peu trop étroite pour servir d'héliport fiable, la maison offre de nombreux belvédères naturels, et on pourrait imaginer qu'il soient patrouillés par des gardes armés sur le qui-vive pour surveiller les fédéraux voyageant par mer ou labourant la jungle avec leurs jeeps. Les autorités américaines, cependant, ne semblent pas avoir la connaissance de ces propriétés." L'hacienda Nápoles (ici à droite en photo), autre repère d'Escobar, construite à Puerto Triunfo, dans le département d'Antioquia à 155 km au nord de Bogota présente les mêmes particularités. Et des différences ; comme cet aéroglisseur, en particulier pour circuler autour de sa propriété ceinturée d'eau! Escobar y déboulait en jet, à proximité de sa propriété.Et y arrivait ensuite en bimoteur. Elle aussi est devenue site touristique (ici sa visite ; la même que celle qu'avait faite TF1 !). Etrange similitudes !
En dehors de cet épisode purement architectural, à quoi pouvait donc rimer une visite de caserne qui semblait incontournable à cet endroit ? Et pourqui la faire en uniformes ? Quel en était l'intérêt final ? Quel "deal" avait pu être passé entre cette fine équipe de touristes épisodiques et l'armée colombienne, ou avec l'ex-président Pastrano, armée dont le rôle essentiel dans le secteur est de faire la chasse aux trafiquants de drogue en hélicoptère Blackhawk ? En quoi cela aurait-il pu constituer des "vacances" ? Dassault a bien vendu autrefois des Mirage V, mais ils sont à la retraite aujourd'hui (où ont été remplacés par des Kfirs construits par les israéliens !). Mais de vendre ses logiciels 3D de Dassault Systemes semble aujourd'hui bien plus prometteur. Au final, en tout cas il y a donc un sacré cactus de planté sur la route présidentielle de Nicolas Sarkozy : ses amitiés avec Thierry Gaubert aux aventures colombiennes assez gratinées risquent fort de lui coûter très cher. « Lui confier le pouvoir, c’est, déclara Jacques Chirac à ses proches, comme organiser une barbecue partie en plein été dans l’Esterel » (cf Marianne, 14 avril 2007). Chirac a toujours eu le sens de la formule... incendiaire.
L'autre incendie, judiciaire celui-là, allumé par les affaires n'est donc pas prêt d'être éteint, et ce cactus fort épineux semble bien planté au travers de la route empruntée par le chef actuel de l'Etat. Surtout qu'on apprenait ce mercredi qu'une épine de plus s'ajoutait au cactus, avec l'annonce par la Suisse de l'obligation dans leur pays d'origine des dépôts bancaires en suisse... "La ministre des Finances, Eveline Widmer-Schlumpf, a obtenu mercredi le feu vert du Conseil fédéral pour imposer à terme aux banques le principe d'autodéclaration de leurs clients étrangers. L'objectif étant d'« élaborer des mesures concrètes d'ici à septembre 2012. Il s'agit d'éviter autant que possible tout usage abusif du secret bancaire », précise le communiqué des autorités suisses. Concrètement, il obligera les banques helvètes à s'assurer que l'argent déposé en Suisse par les clients étrangers est bien déclaré dans leur pays de résidence. Plus contraignant encore, elles seront tenues, en cas de soupçon d'évasion fiscale ou d'origine douteuse des fonds, en vertu d'un plan dit « argent propre », de se montrer diligentes et de vérifier l'exactitude des déclarations de leurs clients". Voilà qui va faire souffler comme un vent de panique chez les personnes citées ici... et bien d'autres également. Avec les déclarations d'Hélène Gaubert, la décision suisse prend en effet une singulière apparence : "d'après Hélène de Yougoslavie, son mari se rendait environ « une fois tous les deux mois » en Suisse, mais « ne parlait des montants ni me montrait les billets. Généralement, il les ramenait dans des petites sacoches. » Une fois, Thierry Gaubert lui a précisé qu'il allait remettre l'argent « à Nicolas Bazire », alors directeur de la campagne d'Edouard Balladur. La princesse maintient également que son mari se rendait parfois en Suisse « accompagné de Ziad Takieddine », intermédiaire franco-libanais mis en examen pour « complicité et recel d'abus de biens sociaux » dans le volet financier de l'affaire Karachi." Nicolas Sarkozy, ou la France des valises pleines de billets en Suisse ?
Battu, le navire de son copain Courbit coulé, l'envie de Fouquet's bis étant définitivement enterrée (dans un hoquet fort médiatisé et fort téléphoné), Nicolas Sarkozy peut toujours envisager d'aller se reposer dans la villa "Cactus" qui sait. Il n'aura même pas à prévenir : là-bas, il y a toujours un petit personnel pour préparer les arrivées!
(*) n'oublions pas non plus le premier mariage de Gaubert avec l'héritière des casinos Barrière. Celle-ci se remariant avec Dominique Desseigne, autre grand ami de Sarkozy. C'est le propriétaire du Fouquet's, depuis le décès de sa femme très courtisé par "Corinne Bouygues, une fille Darty, une héritière Desmarets ( son père étant une des plus grosses fortunes mondiales et un autre ami de Sarkozy) ou encore la Libanaise Mouna Ayoub, avec qui sa liaison a duré plus de deux ans" nous apprend la concierge de Paris-Match qui oublie de préciser qu'Aoub était alors "mariée au milliardaire saoudien Nasser Al-Rashid" (dont le super-yacht, le Lady Moura, de 108 m de long, s'échouera lamentablement devant Cannes le 20 mai 2007 !)... un petit monde, dans lequel d'aucuns tentent de rentrer : "on lui a prêté récemment une aventure éclair avec Rachida Dati. Il la juge, il est vrai « belle, intelligente et vive » ; précisant : « Et mes enfants l’adorent. C’est un ministre compétent et courageux. » Au Fouquet's, en tout cas, la crise n'existe pas et Desseigne le dit avec cynisme : « A l’exception du Fouquet’s Barrière, qui a 100 de clients privés, tous encore milliardaires même s’ils ont perdu la moitié de leur fortune, les palaces du groupe ont, eux, 50 de clientèle d’entreprise et c’est elle qui sabre dans les dépenses. » Écœurant cynisme !
(**) Extrait : " Le ministère d’al-Khuzaei avait acheté des hélicoptères polonais (des Hind russes d’origine) dans un état pitoyable, incapables de voler, et des jeeps "blindés" du même pays qui ne résistaient pas aux tirs de Kalachnikovs. Les fameux fusils MP5 Heckler et Koch achetés 3500 dollars pièces s’avérèrent être des copies égyptiennes à 200 dollars. Il avait aussi commandé des balles de 7,62 à 16 cents pièce, alors qu’elles en valaient entre 4 et 6. Comme intermédiaire, il avait utilisé un irako-polonais simple vendeur de voitures en Pologne, dans un petit garage, Ziad Cattan, qui avait été bombardé responsable des commandes nationales. Avant d’être garagiste il avait vendu des fleurs et des chaussures... l’homme signera pour 89 contrats de commandes d’armement pour 1,3 milliard de dollars. Chez Bumar, la principale firme d’armement polonaise, il avait acheté ses jeeps blindées modèle Dzik 167 000 dollars pièce : c’étaient à la base des camionnettes Iveco, recouvertes de tôles. 600 modèles étaient prévus : Petraeus et Nick Beadle, du ministère de la féfense anglaise rejetèrent les hélicos mais acceptèrent les jeeps. Lors d’un test fait par un journaliste, le véhicule s’était montré incapable de grimper une côte à 45° : son moteur de 150 cv seulement était bien trop petit pour ses 4 tonnes 1/2 ! Les polonais avaient pris le premier Iveco venu et l"avaient bardé de plaques de blindages, sans en changer le moteur... Devant les insurgés du Mahdi, en avril 2008, les véhicules ne résisteront pas longtemps.... petit détail à savoir : si les Iveco déguisés parviendront par bateau, les munitions le seront via les avions d’Aerocom, à savoir ceux de Viktor Bout, présenté partout comme le marchand de mort... déjà à cette époque."