Le timing est on ne peut plus mal choisi. Alors que la grogne sociale prend de l’ampleur en France, des travaux ont débuté à l’Elysée le 22 novembre dernier. Ils doivent durer jusqu’au 15 janvier prochain. Ceux-ci ont été annoncés de longue date : dès septembre, l’exécutif a fait savoir qu’Emmanuel et Brigitte Macron souhaitaient donner un coup de jeune au palais présidentiel.
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500.000 euros
Le Figaro explique que la moquette, les rideaux, les tentures et l’assise des sièges vont être changés. Un chantier qui mobilise 120 personnes. Coût estimé : 500.000 euros. Et c’est là que le bât blesse. Le coût n’a jamais été caché par l’Elysée, qui avait assuré que les travaux seraient financés en partie par la vente des produits dérivés, raillés lors de leur présentation il y a quelques mois.
Mais sur les réseaux sociaux, de nombreuses voix s’élèvent face à ce que certains qualifient de "travaux de décoration" et leur coût, alors que la baisse du pouvoir d’achat est l’un des problèmes pointés par les "gilets jaunes".
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"Très pompidolien"
Pas de quoi perturber Brigitte Macron, qui s’explique sur ces travaux dans les colonnes du Monde daté du 30 novembre dernier. "On avait l’impression que l’Elysée était devenu une forteresse qui se protégeait de l’extérieur. On va alléger, épurer. Il faut que la lumière entre", justifie la première dame. Le Monde explique que "les changements sont déjà visibles", citant des tapis, des chaises, des bureaux, des tapisseries ou des tableaux qui ont été déplacés, rendu aux différences organismes responsables de leur conservation, ou qui sont tout simplement arrivés pour embellir l’Elysée.
Il faut noter que de nombreux éléments sont seulement prêtés au couple présidentiel, qui a affiché son goût pour l’art moderne de la première moitié du XXe siècle et l’art contemporain. "Le président veut que ce qui se passe à l’extérieur se voit à l’intérieur, que le bâtiment soit de son temps. Il pense que, si on craint l’art, on ne fera pas bouger la société. C’est très pompidolien", explique au Monde Pierre-Olivier Costa, directeur du cabinet de Brigitte Macron. "Pompidolien" ou pas, ces travaux tombent au plus mauvais des moments…
Auprès de Capital, l'Elysée explique que ce chantier était urgent. "C'est la Cour des comptes qui le dit, explique un conseiller. Il y a des infiltrations d'eau, on doit parfois mettre des seaux. Les prédécesseurs d'Emmanuel Macron n'ont pas pris leurs responsabilités en ne rénovant pas les bâtiments."