Près du tiers des commerces serviraient leur client d’abord dans la langue de Shakespeare a constaté le journal 24h, après avoir visité une quinzaine d’établissements du centre-ville de Montréal, jeudi après-midi.
Au total, six commerces ont accueilli notre journaliste en anglais pour ensuite continuer la conversation en français.
Pour ce qui est des établissements ayant abordé les clients en français, on en dénombre sept.
Quant au fameux «Bonjour, hi», on y a eu droit à seulement deux reprises.
«Montréal est la deuxième ville française au monde… mais de langue anglaise», a affirmé Jean-Paul Perreault, président d’Impératif Français, organisme voué à la promotion de la langue française.
Urgence d’agir
Selon M. Perreault, il y a urgence d’agir et d’obliger les commerçants de servir leurs clients d’abord en français.
L’organisme a dénoncé jeudi matin la situation lors du lancement de sa campagne de recrutement et de financement pour l’année en cours.
«On a un gouvernement complice de l’anglicisation, qui n’adopte pas de politique précise et qui n’exige pas à l’Office québécois de la langue française d’intervenir lorsqu’il y a des commerces qui contreviennent aux règles», a-t-il soutenu.
Le président de l’organisme a rappelé que des études menées en 2012 par l’Office québécois de la langue française révélaient que 26 % des commerces n’accueillaient pas exclusivement leur clientèle en français.
Quant aux noms d’entreprise, de plus en plus de commerces ont choisi d’inclure une variante francophone à leur nom. C’est le cas par exemple de David’s tea, devenu Les thés David’s tea.
«Il faut arrêter de dire que tout va bien dans le domaine linguistique, a dit M. Perreault. La responsabilité du gouvernement, c’est de s’assurer du respect de la langue française et non d’accommoder les gens qui refusent de partager la langue commune.»
Pour ce qui est de l’affichage dans les établissements, la plupart des lieux visités par le journal «24h» étaient conformes.
C’est en se dirigeant vers l’ouest de la rue Sainte-Catherine, à proximité de l’Université Concordia, qu’on a constaté que certains commerçants optaient pour un affichage exclusivement en anglais.
Exiger l’anglais
Impératif Français a également soulevé une inquiétude en matière d’exigences du bilinguisme dans le marché du travail, notamment pour des postes au sein de la fonction publique fédérale.
Selon l’organisme, 60 % des emplois au fédéral exigent la connaissance de l’anglais.
«On dénonce l’attitude du gouvernement qui est discriminatoire. Le français doit demeurer la langue d’usage», a réitéré M. Perreault.