Pour parler de ce sujet brûlant,nous sommes allés à la rencontre de Pierre Hourticq, skieur aussi puissant que polyvalent, guide de haute montagne à Chamonix et utilisateur convaincu de fixations…à inserts. Et oui, le skieur originaire des Pyrénées qui “engage” régulièrement avec son ami Jérémie Heitz dans les pentes les plus raides des Alpes, ride en Plum Guide 12. Il nous a ouvert son quiver et partagé ses convictions en ce qui concerne le matos qu'il utilise au quotidien dans sa pratique. Cet échange avec Pierre ainsi qu’une session freerando dans la fraîche de décembre 2021 aura permis de déminer certaines idées reçues sur le matos utilisé par les pros.
Pierre Hourticq, convaincu par Plum avant même d'être ambassadeur
Pour ceux qui ne connaîtraient pas Pierre, un coup d'œil à ses projets vidéos devrait vous offrir une présentation efficace du personnage. De ses débuts dansSteep-tease, au tout dernierSauvatge, en passant parFélicité(où il skie en compagnie de Jérémie Heitz),Pierre est un skieur de montagne polyvalent. Avec notamment un papa coach au ski club, il fait ses gammes dans l'univers de l'alpin, sur le stade de slalom de la Pierre Saint Martin, la station pyrénéenne de son enfance. Il s'éloigne ensuite progressivement des piquets, et transpose ses acquis de l'alpin vers le freeride, avant de développer une pratique tournée plus encore vers la montagne, à grand renfort de matos de rando pour prendre de la hauteur.
Au début pourtant, les chaussures droites et les fixations à plaques, ce n'était pas vraiment le coup de cœur : difficile de retrouver les sensations et la fluidité de l'alpin avec ce genre de matos. Heureusement,le matos va alors considérablement s'alléger et se démocratiser. Et c'est en 2012 que Pierre achète sa première paire de fixations à inserts au rassemblement des moniteurs pyrénéens : une Plum Guide 12, qu'il utilise encore aujourd'hui. Quand on lui demande ce qui lui a plu sur cette fixation : la polyvalence offerte par sa simplicité et son DIN 12. Si aujourd’hui Pierre collabore avec la marque française, il a donc d’abord été un client convaincu avant d’en devenir ambassadeur.
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Idée reçue numéro 1 : pour les bons skieurs, il faut un gros DIN*
* La valeur DIN correspond à la valeur de déclenchement
Réglée “seulement” jusqu'au maximum de 12 (moins un tour de vis de précaution, réglage maison), il pousse sa vaillante Guide 12 dans ses retranchements, variant grandes courbes et sauts sur les pentes enneigées, voire carrément glacées comme dans Frozen Mind.Une utilisation au cours de laquelle il accorde une confiance totale à sa fixation. Il concède considérer l'utiliser dans certains cas à la limite de ses capacités, notamment lors de certaines compressions qu'il doit encaisser lorsqu'il avale une face raide en trois courbe. Pour autant, souhaiterait-il utiliser une fixation à inserts avec un DIN supérieur à 12 ?Pour lui, la course au DIN dansle milieu de la rando est devenu un argument purement marketing :
«Je crois qu’à 12 je n’ai jamais déclenché. Quand j’ai eu besoin de skier fort et de ne pas déchausser, ça n’a pas bougé. Et pourtant,j’ai vraiment tapé dedans des fois. En réalité, la Guide à 12, ça ne bouge pas. Je ne vois pas l'intérêt de faire une Plum Guide 16 par exemple. Les gros DIN sur les fixations à inserts, c’est devenu un argument commercial à mon sens.»
ajouter du contenuAjoutez des photos (2020px)ajouter du contenuIdée reçue numéro 2 : des fixations à inserts sur des gros skis, ça ne marche pas.
Pour skier au maximum de ses capacités, Pierre n'hésite pas à employer les gros moyens en termes de largeur de ski. Quand on lui demande quel est son ski de tous les jours, il nous parle tout d'abord de son 105, issu de la gamme rando.Avant de concéder qu'il skie quasiment tous les jours avec un 115, un ski freeride qu'il monte en Plum Guide 12.
«Pour skier vite, il faut des skis larges (115mm) et longs , cela apporte beaucoup de stabilité. Il faut donc que les fixations soient adaptées à ça. Tu ne peux pas mettre des fixations trop légères et petites, il faut réussir à trouver le bon équilibre. Ce que j’utilise beaucoup sur mes projets, c’est la Guide 12. Elle est bien adaptée à ces skis, elle est solide, et le DIN va jusqu’à 12. Ce sont les seules que j’ai eu depuis le début, je leur ai fait confiance direct, et j’ai toujours fait avec elles.»
Sa touche personnelle sur ses fixations ?L'ajout de la cale appui talon(disponible en option avec la Guide), afin d'avoir un contact direct entre sa chaussure et le ski pour une meilleure transmission des forces, et soulager les contraintes exercées sur les inserts.
ajouter du contenuAjoutez des photos (2020px)ajouter du contenuIdée reçue numéro 3 : le poids des fixations de rando n’est important qu’à la montée
Pour certains projets, Pierre privilégie la skiabilité afin de tirer le meilleur partie des neiges rencontrées, et rechercher la vitesse. Pour ce genre de descentes,la légèreté n'est plus le critère principal, et c'est même l'inverse qui est recherché : Pierre a besoin de matériel lourd, qui présente une bonne inertie. Pour cela il utilise «des skis modifiés, des modèles plus lourds pour athlètes, qui permettent d'avoir une plus grande stabilité» qu’il cherche à associer avec une fixation alpine et lourde. Et comme il apprécie ses Guide 12 aussi pour leur légèreté, c’est vers le système CAST qu’il se tourne. Si vous ne connaissez pas ce système qui permet de monter en rando tout en descendant avec une fixation alpine serrée à 16, pas de panique et attendez un peu avant de courir dans votre shop préféré pour vous le procurer. Il est plutôt l'apanage des freeriders professionnels, à l'instar de Jérémie Heitz ou Pierre. Le revers d'un tel système ? Le poids bien sûr, si bien qu'en fonction du dénivelé envisagé et des conditions, Pierre doit arbitrer sur le matos à emporter. Les runs envisagés vont-ils au-delà de la confiance placée en ses Guide 12 ? Est-il nécessaire de porter un set-up aussi lourd à la montée au risque d'être entamé à la descente ? Même pour un skieur professionnel, pas toujours. En effet, Pierre précise :
«Il faut les monter. Du coup mon choix se fera aussi en fonction du critère dénivelé : par exemple pour Frozen Mind, ça m'est arrivé de skier des plaques de glace avec les Guide 12.»
ajouter du contenuAjoutez des photos (2020px)ajouter du contenuIdée reçue numéro 4 : il faut skier verrouillé avec une fixation à inserts
Comme pour le matériel en général, il faut adapter sa fixation au terrain. Pour Pierre, comme pour de nombreux skieurs expérimentés,le verrouillage de la butée avant se fait lorsque la perte de ski n'est plus une option, et qu’au contraire les garder aux pieds peut sauver en cas de chute.
«Sur les descentes engagées, je skie tout le temps avec la butée verrouillée, après si en arrivant plus bas je trouve de la neige de printemps toute molle, je déverrouille pour éviter de me blesser.»
ajouter du contenuEn résumé, si le danger principal est une chute aux lourdes conséquences il verrouille. Si le danger principal est une blessure ou une avalanche, il déverrouille pour permettre le déchaussage.
La Plum Guide 12, d'où vient-elle ?
D'où vient la fameuse Plum Guide 12 si chère à Pierre dans sa pratique du ski de montagne ?
Afin de découvrir cela, avons fait un arrêt à l'usine Plum de Thyez, que nous avions déjà eu l'occasion de visiter il y a maintenant plusieurs saisons.
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