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4 palaces parisiens au banc d’essai

LA RÉSERVE

Si l’on ignorait qu’il s’agit d’un hôtel, on pourrait penser en franchissant la double porte de La Réserve être l’hôte d’une discrète demeure bourgeoise. Marbre, tentures, rideaux et voilages rouges, fauteuils en velours et parquet de chêne en point de Hongrie, un parfum de Belle Époque imprègne ces lieux majestueux, nés sous Napoléon III et remis au goût du jour par Jacques Garcia. Le personnel évolue avec naturel. On dirait qu’il est chez lui. D’ailleurs il l’est, comme le nouvel arrivant accueilli avec une simplicité souriante qui lui donne le sentiment de pénétrer dans une maison amie. Mélodie nous conduit à notre suite, 302. Un gentleman nous y attend: «Je suis votre butler.» Kevin fait les présentations. La suite est spacieuse, sans vis-à-vis, donne sur les jardins de l’Élysée, avec la tour Eiffel en toile de fond. Le bar miroir est généreux, tout y est gratuit, sauf l’alcool. Une tablette numérique permet, en sus d’une utilisation manuelle, de régler lumière, température, et de faire apparaître, dissimulé dans un miroir, un écran de télévision. Lumineuse idée. Toilettes japonaises Toto, automatisées et chauffantes, salle de bains royale, tapissée de marbre blanc veiné de noir, douche immense. Au pied du lit, un coussin pour en adoucir la sortie. Tout est si bien pensé qu’on en oublierait presque de réfléchir. On s’abandonne avec délice à ce luxe feutré.

Le jeu des 7 critères

L’anecdote saillante.Construit en 1854, l’ancien hôtel particulier du duc de Morny, demi-frère de Napoléon III, connut les fastes du Second Empire. Devenu par la suite propriété de Pierre Cardin, il a été racheté par Michel Reybier qui en a fait un palace 5 étoiles, consacré par les lecteurs du Condé Nast Traveller «meilleur hôtel du monde» en 2017.

La demande extravagante.Rédiger sept scénarios de demande en mariage pour un client qui souhaitait demander sept fois la main de sa promise. Organiser une chasse au faucon en plein Paris…

Le cocktail signature.Dans un fauteuil club ou sur le velours (vert) du cosy salon-bibliothèque, les cocktails signature sont une invitation sophistiquée à l’évasion. Présenté sur un plateau miroir où se reflètent des traces de rouge à lèvres, La Femme fatale - champagne, fleur de sureau, fruits rouges - vous fera succomber. Le Bain de folie (gin, citron, rose, blancs d’œuf…) est servi dans une baignoire en clin d’œil à la prohibition (28 €).

Le dîner.À La Pagode de Cos, menu «carte blanche» concocté par Jérôme Banctel, chef doublement étoilé du restaurant gastronomique, Le Gabriel. Ceviche de saumon au pesto de tomate, «maison évidemment» ; pâtes fusilli ; «volaille croustillante» ; «tube exotique» sur sorbet passion. (Fort bien) accompagné d’un cos d’estournel du maître des lieux (2008). Vue sur un patio enchanteur. La sensation d’être reçu dans une grande maison.

Le point fort.Le service. Remarquable. La piscine en sous-sol, bassin de nage intérieur de 16 m de long qui jouxte le spa, accessible 24h sur 24, est un petit joyau.

Le bémol.On peut être «pet friendly» et ne pas s’enthousiasmer à l’idée de voir s’installer à la table d’à côté des convives venus dîner avec leur chien.

Le chrono.À 0 h 13, commande d’un club sandwich (poulet). Vingt-deux minutes plus tard, il fait son entrée sur une table roulante.

La Réserve.42, av. Gabriel (VIIIe). Tél.: 01 58 36 60 60.

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PARK HYATT VENDÔME

Son adresse porte bien son nom. Au 5, rue de la Paix, cerné de prestigieuses enseignes, le Park Hyatt se pare d’un halo de sérénité. Après une entrée intime, où le client est accueilli par la sculpture en bronze d’un couple joyeux, tout offre les dimensions d’un temple grec. Colonnades comprises, apportant la rondeur nécessaire à une architecture intérieure contemporaine. Partout des sculptures d’un personnage de bronze dans une posture répétée. Un homme qui s’élance très «giacomettien» et porteur de légèreté. Des touches d’or brossé animent chaque espace, ici un plafond, là un rideau à l’élégance d’un paravent.

Suivez l’or, il vous conduira à votre antre: fines ondulations incrustées dans la moquette du couloir, moulures plates et numéro de la chambre. Celle-ci est à l’unisson. La belle hauteur est soulignée avec des lignes verticales s’achevant en chapiteaux épurés. Légèrement dorée, la moquette a la douceur de l’angora et contraste idéalement avec les portes acajou. Un mur de miroirs reliant deux salles de bains étire le dressing jusqu’à le transformer en pièce à part. Dans cet ensemble moderne, un petit bouton rond à l’ancienne commande les lampes. Clin d’œil à un autre genre qui se fond à merveille dans le décor. À cela, il faut ajouter le calme de la cour intérieure, imperméable aux ronronnements automobiles. Au cœur de Paris, l’air peut donc avoir un goût de pureté.

Difficile de ne pas être enrobé de bien-être. Pour rester dans l’ambiance, direction le spa au sous-sol. Derrière la porte, un parfum de verveine vous attend. Au choix ou à cumuler, hammam, sauna et jacuzzi. Sans compter les soins prodigués dans une semi-pénombre et sous une discrète musique flottante propices à la relaxation. La discrétion, le maître mot de ce lieu à la fois majestueux et sobre.

Le jeu des 7 critères

L’anecdote saillante.Pour son mariage avec Eva Longoria, Tony Parker avait réservé la totalité de l’hôtel. Quelques ballons échangés dans les salons ont suffi à ce que les basketteurs se sentent aussi à l’aise que chez eux. Il a alors fallu multiplier les trésors d’attention. Et parer les tentatives d’intrusion pour photographier les tourtereaux.

La demande extravagante.Alors qu’il était déjà parti à l’entraînement, un gardien de but a demandé qu’on lui apporte ses gants, oubliés dans sa chambre. Mission a priori de niveau 1. Mais il a fallu convaincre plusieurs agents de la sécurité au Parc des Princes pour les remettre en mains propres. Mission de niveau 5. Chaque fois que le concierge disait qu’il apportait les gants du célèbre gardien de but, son interlocuteur lui répondait: «Et moi, je suis Napoléon!»

4 palaces parisiens au banc d’essai

Le cocktail signature.Amile Julep, un nom énigmatique qui fait craquer. Face au Banana Republic, les contrastes de couleurs et de goûts réjouissent les papilles. Ambiance décontractée et clientèle détendue.

Le dîner.À la Cheminée, plats légers, savoureux et gracieux. Et le choix entre une table basse et une assise «normale».

Le point fort.La délicatesse lumineuse des couleurs de la chambre et un luxe d’une grande sobriété.

Le bémol.Si le feu réchauffe les yeux sans crépiter au restaurant la Cheminée, son emplacement expose à tous les regards. Idéal pour un verre.

Le chrono.Club sandwich poulet servi en un peu moins de trente minutes. Moelleux, goûteux et débordant, et frites délicieusement croustillantes.

Park Hyatt Vendôme. 5, rue de la Paix (IIe). Tél.: 01 58 71 12 34.

LE PRINCE DE GALLES

La légende veut que l’hôtel fut construit en 1929 pour Édouard VIII mais que le prince n’y séjourna jamais. En revanche, Marlene Dietrich, Churchill et Elvis étaient des habitués de la maison. Aujourd’hui, ce 5-étoiles de la marque Luxury Collection du groupe Marriott, joyau de style Art déco, est un fleuron du Triangle d’or, qui cultive la sophistication et l’élégance de l’hôtellerie à la parisienne. Avec ses 159 chambres, dont 44 suites, il attire une clientèle en majorité américaine, ravie d’être au cœur du palpitant quartier, à deux pas de l’Arc de triomphe et des Champs-Élysées (qui retrouvent peu à peu de leur superbe, après un hiver difficile…). Derrière sa belle façade, le lobby en impose par son esthétique graphique et le choix du mobilier sombre et sa grille d’ascenseur en fer forgé noir. Dans le dédale feutré des couloirs, beaucoup de grands tirages en noir et blanc évoquent les figures de mode du Vogue des années 1930-50. Idem dans la chambre plutôt cossue, où se dissimulent derrière les coffrages en ébène de macassar tous les outils fonctionnels. On se plaît à imaginer la Parisienne en tailleur Bar de Dior déambulant dans l’une des suites avec terrasse… Aujourd’hui, c’est au Patio que tout se passe. Depuis sa récente transformation, la cour intérieure joliment arborée, et ses fameuses colonnes typiquement Art déco ornées de mosaïques restaurées, invite résidents et Parisiens à profiter des soirées d’été à volonté. Le nouvel aménagement vitré permet d’être à la fois dehors et dedans, en cas d’orage. Un coin de fraîcheur idéal pour la saison, que les climatologues annoncent caniculaire! Même si la table gastronomique a fermé, le bar Les Heures propose une carte de cocktails signature à accompagner de tapas. Le Prince de Galles est une maison à l’ancienne. Ni spa ni piscine, ici le confort se niche ailleurs.

Le jeu des 7 critères

L’anecdote saillante.Marie-Liesse Thery, chef concierge depuis six ans au Prince de Galles, est l’une des rares femmes clés d’or. Elle évoque les fans d’Elvis Presley qui se pressent encore chaque année avec l’espoir de visiter la chambre dans laquelle la star séjournait lorsqu’il venait à Paris, alors qu’il effectuait son service militaire en Allemagne.

La demande extravagante.Un client invité à une fête sur le thème noir et blanc a demandé deux chèvres (une noire et une blanche) pour l’accompagner. L’anecdote déjà donnée au George V s’est déroulée en réalité au Prince de Galles. Rendons à César…

Le cocktail signature.My Sour composé d’eau-de-vie, jus de citron vert frais, sirop de sucre, blanc d’œuf, parfumé et léger (23 €).

Le dîner.Au Patio, la carte joue la fraîcheur avec un menu tartare (42€) ou encore le Lobster Roll Prince de Galles (35 €). Alors que la table gastronomique a fermé avec le départ de Stéphanie Le Quellec, l’hôtel attend de rouvrir un concept de restaurant «plus simple».

Le point fort.Le Patio, évidemment. Le confort de la literie. La salle de bains spacieuse.

Le bémol.Le journal, proposé la veille, n’est pas livré avec le petit déjeuner, lequel arrive sans la corbeille de pain. Le club sandwich qui bat de l’aile (lire ci-dessous).

Le chrono.Le club sandwich (36 €) annoncé dans les vingt minutes arrive avec une d’avance! En revanche, il a été commandé un club poulet sans mayonnaise. Il arrive un club «surcoté» avec poulet, bacon… et mayonnaise! Le pain de mie blanc toasté est sec. Les frites sont correctes et la salade baigne hélas dans la vinaigrette. Manifestement, il manque un chef en cuisine.

Le Prince de Galles. 33, av. George-V (VIIIe). Tél.: 01 53 23 77 77.

GRAND HÔTEL DU PALAIS ROYAL

On a beau connaître le quartier, l’établissement nous avait échappé. On le pensait voisin du ministère de la Culture. Il est juste en face. Sa façade classée XVIIIeen pierre blonde forme l’angle de la rue de Valois et de la petite place éponyme. Piétonnière depuis peu. Un coin secret comme il est rare d’en découvrir encore. D’autant plus, à deux pas du Louvre. À notre arrivée, on nous rassure. «Nous sommes un petit bijou très discret. Cela contribue à notre charme.» Et du charme, le Grand Hôtel du Palais Royal n’en manque pas. Seuil surmonté d’une marquise chantournée, accueil sous un plafond doré à la feuille, personnel polyglotte, attentionné et sympathique assorti à la clientèle majoritairement américaine, ça papote, ça se détend dans les confortables canapés des deux petits salons en alcôve façon boudoir dans un lobby tout en longueur, décoration sable et vert tilleul signée de Pierre-Yves Rochon en écho au jardin du Palais-Royal, table centrale où trône la presse internationale, bar à la suite pris d’assaut en fin d’après-midi. Au premier, Spa Carita. Au moins un, salle de fitness Technogym et hammam en mosaïque Sicis. Au sixième, merveille des merveilles d’une suite en duplex illuminée de soleil et sa minuscule terrasse en teck à hauteur de toit. Paris sur un plateau. Y compris en prenant son bain dans la douceur des marbres blancs de Calacatta. Parquet en chêne clair, tissu Rubelli, coloris coquille d’œuf, mobilier laqué blanc, table et chaise Knoll, fleurs fraîches, pâtisseries maison, belle sélection de livres d’art. Les produits locaux, bio et recyclables sont privilégiés. La bougie parfumée et les produits d’accueil Diptyque sentent la figue. La nuit est paisible fenêtre ouverte. Pas un bruit. Presque un soir d’été.

Le jeu des 7 critères

L’anecdote saillante.Le 27 avril 1763, Louis XIV assiste à la première de Cadmus et Hermione de Lully. Conquis, le souverain fait chasser dès le lendemain la troupe de Molière (mort le 16 février précédent) de la salle du Palais-Royal pour y installer le compositeur. L’hôtel a été construit sur cet emplacement.

La demande extravagante.Un cheval blanc. Le client russe n’en démord pas. Il veut une monture couleur neige pour chevaucher dans les allées du Palais-Royal. Manèges et cirques sont sollicités. L’animal vient à la rencontre du cavalier. La balade aura lieu rue de Valois.

Le cocktail signature.Le soleil se couche sur le dôme du Conseil d’État, le Louvre, la Comédie-Française, les jardins du Palais-Royal. Au loin, la tour Eiffel. Sur notre petite terrasse, un chapeau de paille d’Italie. Et un One Wild Oat (bière blanche, Johnnie Walker, jus de pamplemousse, bitter, bergamote, cardamome). Mmmh! Ça pétille, ça rafraîchit. Comme promis (16 €).

Le dîner.Ouvert à midi, le Lulli, sur la place de Valois, est privatisé le soir. Sélection restreinte de plats servis au bar. Nous y préférons le soleil couchant de notre terrasse. En compagnie d’un accommodant (sans plus) bar à la plancha et mousseline d’artichauts (28 €).

Le point fort.L’accueil des petits. Chambres communicantes ou vrais espaces nuit avec les parents, coffre à jouets, poussettes, trottinettes, produits de bain spécifiques, menu petit mousse en room service, massages et soins Nougatine adaptés aux princes et princesses en duo avec papa et maman. Même des parapluies sont proposés, taille enfant.

Le bémol.Le bar. Y prendre un verre vite fait, pourquoi pas? Y dîner sur le pouce dans les courants d’air, c’est moins sûr.

Le chrono.Club sandwich poulet bacon toasté à souhait avec petite salade de baby épinards et tomates cerises. En 14 minutes tip-top (24 €). Saumon et végétarien sur demande (26 €-22 €).

Grand Hôtel du Palais-Royal. 4, rue de Valois (Ier). Tél.: 01 42 96 15 35.

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