Il vient à Montceau-les-Mines parler de sécurité nous avait on dit la veille. Mardi soir au centre nautique, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et soutien au candidat-président Emmanuel Macron, a dézingué en plein vol le programme de Marine le Pen sur une terre où elle est arrivée en tête.
Devant deux cents personnes, de fervents supporters à Emmanuel Macron, madame le maire de Montceau-les-Mines a redit combien dimanche soir, peu après 20h, le résultat de Marine Le Pen à Montceau-les-Mines fut un choc. « Cette terre ne ressemble pas à l’extrême droite. Ici, dans cette jeune commune, les Polonais, les Italiens, les Portugais, les Turcs et les Algériens et même des boat people sont venus travailler, pour beaucoup, à la mine. Aujourd’hui nous continuons à construire cette ville dans la solidarité et la fraternité qui sont l’ADN de Montceau » indique Marie-Claude Jarrot en s’adressant à Gérald Darmanin.
« Alors très vite, j’ai invité et incité à voter pour Macron qui représente la République, le rassemblement et non la haine et l’exclusion » ajoute-t-elle avant de glisser un mot à propos de son soutien au premier tour à Valérie Pécresse, son amie de toujours. « Je m’y étais engagée avec loyauté et sérieux ». Ce sérieux qui dimanche soir a déterminé son choix en faveur d’Emmanuel Macron. « Sans lui, le territoire serait abîmé et c’est le maire qui parle. Il nous faut aller cherchez des voix car il y a danger. Mobilisons nous, c’est ce que nous faisons ce soir ». Les paroles du député Rémy Rebeyrotte et de François Patriat, président du groupe LREM au Sénat, vont dans le même sens.
Gérald Darmanin a été très clair dans son discours en fustigeant le programme de Marine Le Pen, qualifiée au second tour de la présidentielle et arrivée en tête avec près de 30% des voix à Montceau-les-Mines. « Je prends au sérieux les arguments du Rassemblement National qui amèneraient le pays à la ruine » dit-il en préambule.
« Elle ne raconte que des carabistouilles » (Gérald Darmanin)
Quand, après la révolte sociale des gilets jaunes, « Emmanuel Macron a proposé de grandes réformes, baisser les impôts, supprimer la taxe d’habitation, entre autres, Le Pen n’a jamais rien voté. Elle est contre tout ». Il fait une piqûre de rappel sur les quatorze textes qu’elle n’a pas voté quand il a fallu gérer la pandémie et protéger les plus faibles. « Elle a même été au sommet de son art avec sa thèse complotiste et qu’il fallait prendre le vaccin russe ».
Gérald Darmanin appuie là où ça fait mal, sur les liens de Le Pen avec la Russie et Poutine « qui est son banquier. Elle est tenue par ses amis russes. Elle veut même passer, c’est dans son programme, un pacte militaire avec la Russie. Pensez-vous qu’on peut confier le pays à quelqu’un qui n’est pas indépendant ? »
« Elle ne raconte que des carabistouilles » ironise le ministre, sur l’immigration et son modèle de la Grande-Bretagne, la police qu’elle dit aimer avec moins de moyens puisque moins d’immigration. « C’est sept milliards d’euros soit 35 000 policier en moins ou alors elle baisse les salaires ». Tout serait sans conséquences budgétaires comme supprimer la redevance TV, privatiser l’audiovisuel (France télévision, RadioFrance…), construire 100 000 logements pour les étudiants. « Son programme est infinançable » prévient il. « Le Pen élue, elle sera alors obligée d’augmenter les impôts ».
Pour Gérald Darmanin, le visage de Marine le Pen n’a pas changé, « elle est la fille de son père, elle est homophobe, elle a des idées folles, sélectionne les journalistes (NDLR : ne veut pas ceux de Quotidien). Ce qu’elle propose est délirant ». Il en rajoute encore une petite couche, « avec le Pen, les classes populaires vont souffrir ».
Il n’oublie par cependant de tresser des lauriers à Emmanuel Macron qui a fait baisser le chômage des jeunes, « qui l’a fait depuis 20 ans ? », il a créé un million d’emplois, les entreprises revivent ».
Alors le 24 avril, « on ne va pas à la pêche, on va donner un avenir à nos enfants même si tout n’est pas parfait. Sans quoi, vous n’aurez que vos yeux pour pleurer ».
Jean Bernard
