Après un an de crise et plusieurs mois de fermeture, les espaces de loisirs en intérieur rouvrent ce mercredi 9 juin. Fragilisés, contents, prudents.
Anne-Sophie HacheTemps de lecture: 3 minPartage :« Un café ? » Finalement, ce sera un verre d’eau. La machine à café est en cours de nettoyage comme paraît l’être le moindre recoin des 2000 m2 de l’espace de loisirs. Un laser game et parc de trampoline géant au premier étage d’une zone commerciale, à Neuville-en-Ferrain (Nord). À deux jours de l’ouverture, il ronronne dans le vide au son des aspirateurs.
Découvrir plus de vidéos« Toute l’équipe est présente ce matin pour tout remettre en état. Eux aussi ont hâte de reprendre », sourit Sébastien Fuger, associé de l’entreprise. « Un espace comme celui-ci, avec les enfants, habituellement, c’est très bruyant. Jamais je n’aurais pensé que ça pouvait autant me manquer. Moralement, c’est dur. » « On est à la fois tendus et excités, dit le gérant, Raphaël Meganck.
Un sentiment partagé par les collègues, estime celui qui est aussi représentant régional de l’association SPACE qui les fédère. « Ça fait cinq mois qu’on n’a pas vendu une partie, on a l’impression d’ouvrir un nouveau parc », « mais avec beaucoup plus de dettes... », complète en souriant son associé.
Aller de l’avant
On rembobine, il y a un an : « Après le premier confinement, on avait rouvert en juin et là, très grosse baisse de fréquentation. On perdu la moitié de notre chiffre d’affaires. On a bien passé l’été avec les centres de loisirs et puis, fin octobre, on a refermé, à la veille d’Halloween, notre plus grosse soirée de l’année. On a fait Noël, avec les enfants, et on a refermé début janvier, se souvient Sébastien Fuger. L’an dernier, on a eu trois fois 1500 € d’aide par mois. On nous a annoncé 10 000 € d’aide, sachant que nos charges fixes mensuelles sont de l’ordre de 30 000 € : nous sommes des structures installées sur de grandes surfaces à louer, où le monde vient pour la nouveauté, il faut toujours investir. Des investissements extrêmement lourds. On s’est dit on va crever. »
Mobilisé, le secteur a finalement obtenu du ministère de l’Économie d’être aidé de janvier à juin pour 90 % de leurs charges fixes, soit pour l’entreprise « plus de 100 000 €, toujours pas arrivés ». À la veille d’une réouverture aux beaux jours, pas la meilleure saison pour les loisirs d’intérieur, et en jauge réduite.
« Personne n’a fait de trésorerie, et on commencera à rembourser le PGE (prêt garanti par l’État) l’an prochain... On est inquiet » Mais aussi « contents », comme en témoignent leurs sourires et aussi ce patron d’un vaste espace de loisir, à Hazebrouck, Francis Onraet, pour qui « il faut rester positif et aller de l’avant. C’est ça qui domine. »
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