Vous pensez que votre chat a des puces ? De mai à novembre, ces insectes tant détestés font leur retour en force, pour le malheur des animaux de compagnie et leurs propriétaires. Si votre matou a l'air de beaucoup de gratter, suivez le guide pour vérifier la présence de puces sur votre chat, faire un traitement efficace et prévenir une nouvelle infestation.
Au sommaire de cet article :Souvent, lorsqu’un chat se gratte, il est courant de dire « il a la pupuce ! ». Même si la plupart du temps, il se gratte pour une autre raison, l’expression n’existe pas par hasard. Que votre chat sorte dehors ou non, il peut attraper des puces, et savoir les reconnaître et les traiter devient alors utile !
La puce est un parasite particulièrement courant chez nos animaux domestiques, chiens et chats. Elle se nourrit de sang, et se reproduit en pondant des œufs, qui peuvent tomber dans l’environnement proche du chat. C’est donc un parasite qui peut être difficile à éliminer, si on le laisse s’installer suffisamment longtemps.
Comment protéger son chat contre les puces ?
Souvent, les antiparasitaires pour traiter sont les mêmes que ceux pour protéger préventivement. Leur durée d’efficacité varie, mais se situe souvent autour de 1 mois.
Il convient donc, quand on a identifié un risque ou la présence de puce dans l’environnement du chat, de le protéger en avance, en le traitant pendant la période à risque.
Cela concerne souvent l’été, qui est la période active des puces. Les chats qui sortent notamment, sont confrontés fréquemment à des zones où se trouvent des puces (que ce soit via d’autres animaux domestiques, ou via la faune sauvage).
Il y a souvent aussi un pic d’activité au début de l’hiver. La période recommandée pour protéger est alors souvent de mai à novembre, pendant la moitié chaude de l’année.
Personnellement, je préfère utiliser les pipettes plutôt que les colliers, car elles diffusent le principe actif de manière égale sur tous le corps du chat, via le sébum de la peau, en 48h.
Avec un collier, on obtient un gradient de concentration qui part du collier, et les extrémités se retrouvent vite non protégées.
Mais fondamentalement, l’important est d’avoir un traitement qui suffit à éliminer les puces, et qui n’entraine pas de réaction sur la peau du chat, cela peut varier en fonction des cas et des chats, il faut savoir s'adapter.
Comment savoir si mon chat a des puces ?
Le fait de le voir se gratter n’est pas la preuve de la présence de puces ! Si vous voyez votre chat se gratter plus que de raison, il peut y avoir plusieurs causes.
Si vous suspectez une ou des puces d’être à l’origine de ces grattages, vous pouvez chercher des traces de leur présence.
A l’aide d’un peigne fin, récoltez quelques poils en peignant tout le corps. L’idée est d’avoir des petits grains noirs dans les poils : mettez l’un de ses grains sous une goutte d’eau et attendez de le voir se dissoudre.
Si une petite auréole rouge apparait, c’est qu’il s’agit de déjection de puces (ni plus ni moins que du sang digéré), ce qui signe leur présence.
Comment traiter les puces sur mon chat ?
Les antiparasitaires disponibles sur le marché sont nombreux, mais d’efficacité variable. Il faut donc être vigilant et s’adresser au bon professionnel (de préférence un vétérinaire) pour choisir.
Il en existe de plusieurs formes : en spray, en collier, en pipette ou en comprimé. Le choix d’une forme d’administration va dépendre du chat, car certains tolèrent mieux que d’autres telle ou telle forme. L’idéal est que le produit reste à concentration suffisante sur tout le corps de l’animal, suffisamment longtemps pour tuer les puces adultes présentes, et empêcher les nouvelles de piquer.
La majorité des traitements antipuce pour chat sont actifs pendant 3-4 semaines, mais il faut faire attention car il y a de nombreux facteurs de variation. Si le produit a été déposé sur le poil et pas sur la peau, ou si l’animal se mouille, cela va affecter l'efficacité et la durée d'efficacité du produit.
Comment éliminer les puces de l'environnement du chat ?
Une fois les puces adultes sur le chat éliminées, il faut traiter également son environnement, dans lequel ont pu tomber des œufs.
Parallèlement au traitement sur l’animal, qui empêche de nouveaux adultes de monter, on va donc éliminer les œufs et les larves présents potentiellement dans les lieux de couchage et de passage du chat.
Cela passe par l’aspirateur, qui élimine déjà beaucoup de cocons, mais aussi des vaporisateurs (attention à bien suivre les instructions liées à ces produits, notamment bien aérer après utilisation).
Certaines pipettes contre les puces ciblent aussi les œufs et les larves, en utilisant les squames de peau pour répandre le principe actif dans les lieux où ils tombent.
Il s’agit cependant d’un inhibiteur du cycle, qui bloque la puce dans son stade larvaire sans la tuer : il faut s’assurer du traitement sur le chat pendant la durée de vie des larves (soit environ 6 mois) pour attendre qu’elles meurent sans pouvoir se transformer.
Le protocole est donc à adapter en fonction du niveau d’infestation.
Par exemple, un chat qui sort et qui revient avec quelques puces au début de l’été, se verra donner une couverture anti-puce pendant l’été.
En revanche, pour un chat d’appartement qui a déjà eu plusieurs traitements et chez qui les puces reviennent à la fin de la durée d’une pipette, il faudra sans doute traiter la maison, et protéger le chat pendant au moins 6 mois.
Où le chat attrape-t-il des puces ?
La première infestation vient de l’extérieur : soit le chat sort et est susceptible d’en récupérer en passant à un endroit infesté, soit nous pouvons nous-même rapporter le parasite au domicile, que ce soit en servant de véhicule à la puce, soit par le biais d’un autre animal. La faune sauvage est aussi souvent infestée par les puces : un hérisson ou un rongeur que le chat approche peut lui transmettre des puces.
Une fois sur l’animal, elles vont pondre et répandre des œufs et des larves dans l’environnement du chat. Le chat se réinfecte alors à chaque fois qu’il va dans un de ses lieux de couchages (canapé, lit, fauteuil, moquette, tapis…), ou qu’il parcourt son domaine de vie.
Dans cette situation, traiter le chat seul ne suffit plus : une fois le traitement terminé, les puces dans l’environnement du chat reviennent immédiatement. Il faut donc également traiter l’environnement du chat, ou agir préventivement pour protéger directement votre chat.
Quels sont les dangers liés aux puces ?
Tout d’abord, les puces peuvent être vectrices de maladies. Chez les chats, on citera l’hémobartonellose féline, une maladie du sang due à une bactérie que les puces transmettent. Les puces peuvent également transmettre le ténia, un parasite digestif connu.
Mais la principale source de désagrément avec les piqures de puce reste la réaction allergique, chez le chat. En effet, cette espèce y est très sensible, et peut développer une Dermatite par Hypersensibilité au Piqures de Puces (DHPP) avec une seule piqure !
Déjà, les piqures nombreuses peuvent provoquer des grattages importants, avec perte de poils et parfois des lésions. Mais en cas d’allergie, les démangeaisons et les rougeurs peuvent devenir impressionnantes, avec un ressenti très négatif pour le chat. En cas de grattages persistants sur l’animal, il faut y penser même si on ne voit pas les puces !
Il est donc recommandé d’aller chez le vétérinaire si de telles lésions sont observées, afin de s’assurer de l’origine des grattages et mettre en place le traitement adapter (avec de quoi soulager l’animal de ses démangeaisons, souvent insupportables).
Quel est le cycle de vie d’une puce ?
Une bonne connaissance du cycle de vie de la puce est importante pour comprendre comment le traitement marche.
La puce en elle-même est la forme adulte de l’insecte. Elle fait partie de la famille des Pulicidés, et l’espèce la plus courante chez le chat est Ctenocephalides felis (les chats peuvent également être parasités par la puce du chien, Ctenocephalides canis).
La forme adulte fait 2 à 4mm, et possède une paire de pattes extrêmement puissantes, capable de réaliser des bonds impressionnants. Elle résiste mal dans l’environnement (1 à 4 jours) et cherche donc au plus vite à monter sur un animal (le chat de préférence).
La puce ne cherchera pas à changer d’hôte : tous ses repas se feront sur le même. Seule une très faible proportion des puces présentes sur le chat va changer d'hôte et infester d'autres animaux (nous compris). Il y a donc un risque faible d’attraper des puces en étant à proximité d’un animal infesté.
Les puces adultes se reproduisent très rapidement après leur arrivée (48h), et chaque femelle est capable de pondre jusqu'à 50 œufs par jour pendant 50 à 100 jours, soit entre 1000 et 2000 œufs sur une vie de puce. Les œufs, petits ovales d’un demi-millimètre, tombent au sol, dans les lieux où l’animal se déplace et se repose.
Les larves éclosent en quelques jours (suivant la température et l’humidité), et se déplacent pour fuir la lumière, et chercher l’humidité. Elles se cachent dans les moquettes et les tapis, sous les meubles, entre les lattes de parquet, etc.
Il leur faut quelques jours (30 maximum) pour atteindre le dernier stade d’évolution larvaire en se nourrissant de petits débris biologiques (squames de peau, ou les déjections des puces adultes).
Cette phase du cycle est très importante, car c’est là que le traitement les bloque : le stade adulte n’arrive que si des animaux sont présents à proximité. La larve se transforme en cocon, et peut y rester pendant plusieurs mois (jusqu’à 6 mois) en attendant le passage d’animaux.
Ces puces non transformées sont la principale source de parasites pour les chats hôtes ; de plus elles résistent aux insecticides courants (le traitement contre les adultes notamment ne marche pas sur les larves et les cocons).
L'émergence des puces à partir des cocons est soumise à divers stimulus. Le passage d'une ombre, des pas sur un sol, des vibrations peuvent induire la sortie des cocons.
C'est le cas du passage de l'aspirateur, qui peut donc être très intéressant avant ou juste après un traitement insecticide de l'environnement (en plus d’aspirer mécaniquement les cocons).
Désormais, vous avez toutes les informations nécessaires pour protéger votre chat des puces !
Dr Stéphane Tardif
Docteur vétérinaire et rédacteur pour Wamiz
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