L'essentiel à retenir
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20h33. C'est la fin de ce direct. Merci de l'avoir suivi sur francebleu.fr, à demain pour la cinquième journée d'audience.
20h30. L'audience est suspendue. Les débats reprendront vendredi matin à 9 heures.
19h55. L'audience se poursuit. Les détails soulevés restent très techniques.
19h17. Une image pourrait avoir un caractère pédopornographique. "Dans les images extraites des deux téléphones, une seule pourrait avoir un caractère pédopornographique, nous ne sommes pas certain de l'âge de la personne", explique l'expert qui insiste sur le mot "pourrait".
18h59. Trois téléphones, des fichiers effacés, une recherche sur la "décomposition d'un corps humain". L'enquêteur, qui a analysé la téléphonie de l'accusé, précise qu'après 7 heures du matin le 27 août 2017, Nordahl Lelandais, de retour chez lui, va effacer 107 photos et 32 fichiers multimédia de son iPhone 4S. Le gendarme a analysé deux téléphonesde l'accusé, extrait toutes les données enregistrées entre le 1er janvier 2017 et le 4 septembre 2017, il a passé tout au peigne fin. Au final, 200 fichiers, essentiellement pornographiques, seront exploités. Le 24 avril 2017, l'accusé cherche sur internet des informations sur "la décomposition d'un corps humain", c'est 12 jours après le meurtre du caporal Noyer. Johann Polewczyk, le gendarme expert informatique, a aussi extrait des données de téléphonie, celles des applis (photos, vidéos, données de géolocalisation).
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18h53. La Cour entend un quatrième gendarme pour terminer cette journée d'audition. Johann Polewczyk est expert de l'Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale (IRCGN), spécialisé en informatique. Il avait été désigné par les juges d'instruction en charge de l'affaire Maëlys. Sa mission était d'exploiter les données stockées dans les mémoires de trois téléphones portables et d'un ordinateur appartenant à Nordahl Lelandais.
18h40. La fillette dans la voiture, la mort de Maëlys, le dépôt du corps. François Tixier, le gendarme continue d'égrainer les heures à la barre dans la salle qui écoute attentivement. À 2h48 et 25 secondes : l'Audi A3 Nordahl Lelandais passe devant une première caméra de vidéosurveillance. On y distingue donc la fillette côté passager. La voiture s'arrête à 3h01 au passage à niveau de la voie ferrée, près de laquelle il a déposé le corps dans un premier temps. L'accusé va rester 14 minutes sur place avant de reprendre la route pour se diriger vers le domicile de ses parents à Domessin (Savoie) afin de changer de vêtements. Il repart de chez lui à 3h22 pour revenir au mariage, il y est à nouveau à 3h26 et il enlève le mode avion de son téléphone. Nordahl Lelandais part définitivement le mariage à 3h56. Il ira récupérer le corps de l'enfant à 4h10 et l'enterrer sur les hauteurs d'Attignat-Oncin.
18h20. Les derniers instants de Maëlys au mariage, la bascule à 2h46 et 52 secondes. Le gendarme François Tixier déroule toujours le fil horaire de la soirée de mariage. À 2 heures du matin, un invité, qui ne se sentait pas bien, décide de regagner sa voiture sur le parking derrière la salle. Il croise alors Nordahl Lelandais et Maëlys qui reviennent de l'extérieur. À 2h30, la fillette est dehors et "joue au ballon avec une invitée" ,puis avec deux petits garçons dans la salle de jeu. À 2h40, des invités quittent le mariage et l'un deux aperçoit Nordahl Lelandais seul dans sa voiture. Il est en train de consulter son téléphone. À ce moment, Maëlys dit au revoir à ses grands-parents qui lui proposent de la ramener, mais elle préfère rester jouer. À 2h45, un couple fait un bisou à la fillette avant de partir. À 2h46 et 52 secondes, le DJ diffuse le morceau "Cotton Eye Jo", un morceau que Maëlys adore et Jennifer, sa mère, la cherche du regard et s'étonne de ne pas la voir déjà danser parmi les invités sur la piste. Quarante secondes plus tôt, Nordahl Lelandais a basculé son téléphone en mode avion.
18h04. Un invité qui s'incruste. Comme pour faire écho à ce dont parlait David, un ami de Nordahl Lelandais qui venait témoigner à la barre mercredi, l'accusé peut se montrer très envahissant. C'est ce que démontre à la barre l'adjudant-chef Tixier. Le 14 août 2017, l'accusé se rend à un barbecue "auquel il n'était pas invité" et apprend l'existence de ce mariage. Une semaine plus tard, il se rend au domicile du marié Eddy, mais celui-ci n'est pas présent. Le 24 août 2017, il tente de contacter le marié au cours de cinq appels et un SMS. Ce dernier le rappelle le lendemain et lui propose de venir au vin d'honneur. Finalement, il revient au mariage à 0h20 le soir-même et sera vu à la table des mariés. Quelques trente minutes plus tard, il montrera ses chiens en photos sur son téléphone à Maëlys. "À 1h38, c'est la deuxième fois de la soirée que Nordahl Lelandais échangera avec la fillette", précise le gendarme.
17h52. Reprise de l'audience. Le troisième témoin du jour est l'adjudant-chef François Tixier, gendarme, analyste en recherche criminelle.
17h20. Suspension. L'audience est interrompue 15 minutes.
"On a retrouvé sa robe en plusieurs morceaux, (...) la partie arrière de la culotte était absente." - Yannick Lefeur, gendarme et technicien d'identification criminelle
17h08. Le lieu où a été découvert le corps de Maëlys, resté six mois dans la nature. Yannick Lefeur, gendarme et technicien d'identification criminelle, poursuit sa description du lieu où Nordahl Lelandais a déposé le corps de la fillette. Des photos sont projetées. Le corps de l'enfant a été retrouvé dans un trou de 80 cm sur 40 cm, en position fœtale, sur le flanc gauche. Deux mèches de cheveux tressés ont été découvertes à une vingtaine de mètres, des morceaux de vêtements à cinq mètres du corps. C'est "à cause des animaux" explique le gendarme. "Souvent il y a des animaux qui viennent, des prédateurs qui viennent retirer des os pour se nourrir, des chairs peuvent bouger." Le corps de Maëlys est resté six mois dans la forêt. "Une roche de 14 kg" a été posée dessus, ajoute le gendarme enquêteur. Concernant les vêtements, le gendarme à la barre apportent ces précisions : "On a retrouvé sa robe en plusieurs morceaux, la partie basse dissociée de la partie haute, et puis des déchirures verticales, la partie arrière de la culotte était absente."
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16h50. Beaucoup de prélèvements, de scellés, de relevés et peu de résultats. La Cour entend à présent le major Yannick Lefeur, gendarme et technicien d'identification criminelle, mobilisé dès le 28 août 2017, au lendemain de la disparition de Maëlys. "La difficulté, quand on arrive sur place, tout avait été nettoyé. On était sur un enlèvement. C'était compliqué ! Je propose alors les opérations d'odorologie." Les recherches liées à la disparition de Maëlys sont assez considérables au vu des 324 scellés qui ont été réalisés rien que la première semaine, et 107 écouvillons ont aussi été analysés génétiquement.
Les analyses n'ont révélé aucune trace de produit anesthésiant. Les premiers résultats des prélèvements effectués dans le véhicule de Nordahl Lelandais ne mettent en évidence aucune trace ADN de l'enfant, explique le gendarme. Il n'y a pas non plus d'empreintes digitales. "On a cherché des traces de sang dans la voiture", poursuit le gendarme technicien. Une "trace visible" a été retrouvée "sur le rebord (gauche) du coffre" mais "elle était à peine visible". Cette petite trace de sang n'a été mise au jour que grâce au démontage du véhicule de Nordahl Lelandais. C'est Yannick Lefeur, qui en a eu l'idée : "Moi je suis papa avec trois enfants, je me suis dit il est pas possible qu’on tente pas tout sur ce véhicule, c’est pas possible qu’il n'ait pas laissé quelque chose. Quand vous renversez un verre d’eau, vous verriez la marque sur le sol. On s’est dit forcément il y a quelque chose."
"Cette forme blanche, c’est bien Maëlys ?"
"Oui, madame la présidente."
16h31. "C’est bien vous monsieur Lelandais que l’on voit dans cette Audi ?" À cette question, la présidente du tribunal précise : "Cette forme blanche, c’est bien Maëlys ?" Nordahl Lelandais ne sourcille pas : "Oui, madame la présidente." L'accusé reconnaît encore avoir menti : "car je n'assumais pas". La présidente enchaîne : "Que dites vous à Maëlys ? Que se passe-t-il dans la voiture à ce moment-là ?" L'accusé reste vague : "Je n’ai plus exactement de souvenirs de ce qu’on s’est dit, on n’a pas beaucoup discuté, on a parlé des chiens, de la voiture, de ce qu'elle aimait bien. C'est elle qui est montée toute seule à l'avant."
La présidente s'étonne et tente d'en savoir plus : "Là, elle ne pleure pas ? Elle ne demande pas à retourner à la salle des fêtes ?" Nordahl Lelandais explique que non. Alors Valérie Blain essaie de coller à la version de l'accusé : "Mais dans les minutes qui suivent, Maëlys pleure, pourquoi ?" Nordahl Lelandais marmonne : "Je ne sais pas. Elle pensait peut-être au fait d'être partie avec quelqu'un..." Et la présidente : "Vous ne faites pas demi-tour ?" "Non", répond Nordahl Lelandais qui maintient que trois minutes plus tard, il va frapper Maëlys car elle pleure.
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16h17. La silhouette blanche, le visage de Maëlys, les larmes de sa grand-mère. Le directeur d'enquête Olivier Doudet, est amené à commenter la vidéosurveillance de la commune du Pont-de-Beauvoisin, en Isère. À 2h47, la voiture de Nordahl Lelandais apparaît sur les images, avec côté passager une silhouette aux vêtements très clairs. Les images sont diffusées à nouveau au ralenti, cette forme blanche est proche de la fenêtre. Sur d'autres images visionnées dans la salle d'audience, on y voit la voiture traversant un dos d’âne avec un passage piéton. On y distingue encore assez bien la silhouette blanche. On perçoit un visage. La grand mère de Maëlys quitte la salle en larmes. Plusieurs parties civiles quittent également les bancs, notamment la sœur, Colleen, et Joachim, le père de Maëlys.
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16h08. Le trajet de Nordahl Lelandais cette nuit-là, le dépôt du corps de l'enfant. Le trajet de l'accusé est retracé avec un focus sur l’endroit où il stationne sa voiture dans une zone boisée, le sentier qu’il prend pour aller déposer le corps de Maëlys. Nordahl Lelandais a indiqué dans un premier temps avoir déposé le corps dans un cabanon situé à une centaine de mètres de son domicile. En réalité, dans un premier temps, il a laissé le corps de la fillette près d'un chemin de fer.
La Cour peut se faire une idée grâce à des images filmées depuis un drone dans le massif de la Chartreuse, là où l'accusé laisse sa voiture sur la route, là où il descend par un sentier vers un tas de rochers, le lieu où seront retrouvés les ossements de l'enfant. L'accusé a définitivement abandonné le corps près de la commune d'Attignat-Oncin (Savoie). Nordahl Lelandais est ensuite retourné au mariage le dimanche 27 août 2017 au petit matin. Dans la salle d'audience, dans son box, il détourne le regard de l'écran.
16h00. Des images de la voiture et de la salle de mariage. La Cour observe désormais des images de la salle des fêtes où s’est déroulé le mariage, à l'intérieur et extérieur. Sur un film montrant les lieux, on y voit la salle des fêtes et les environs. On voit aussi que le véhicule de Nordahl Lelandais se trouve à proximité de la porte d'entrée réservée au DJ et tout près de l'escalier d'accès à la salle de repos, où jouaient les enfants ce soir-là.
15h45. Nordahl Lelandais reconnaît menti et avoir effacé les traces de Maëlys. À l'époque, Nordahl Lelandais avait expliqué avoir fait tout cela, "un lavage succinct" (dans la déposition devant les gendarmes), avant la possible vente de sa voiture. Nordahl Lelandais reconnaît qu'il a menti. "Monsieur Lelandais, merci de vous lever. Est-ce que vous reconnaissez que ce nettoyage avait uniquement pour but de faire disparaître les traces de Maëlys ?" L'accusé debout : "Oui madame la présidente, c’était pour effacer les traces." Autre question de la présidente du tribunal qui va dans le même sens : "Le sac de lingettes que vous avez jeté aussi plus loin, c'était pour effacer les traces ?" "Oui, madame." reconnaît l'accusé.
"C’était pour effacer les traces"
15h28. Tout est décapé, juste après une audition devant les gendarmes. Sur ces images où l'on voit Nordahl Lelandais nettoyer sa voiture de façon extrêmement poussée, on l'y voit également mettre des lingettes usagées dans un sac plastique à côté de la poubelle, pas dans la poubelle. Ces images sont captées seulement une demi heure après la première audition de l'accusé comme témoin par les gendarmes. "Nordahl Lelandais repasse côté conducteur. À 19h19, il aspire le coffre et asperge les tapis de sol à l'aide de produits aérosols. À 19h21, il passe un produit décrassant sur les jantes de sa voiture avant d'en asperger les joints du coffre. Au total, il est resté 2h05 à la station de lavage" dont 1h44 à nettoyer le véhicule, précise la Cour.
15h12. La voiture nettoyée le lendemain du mariage. L'adjudant-chef Olivier Doudet est revenu à la barre. Le gendarme âgé de 48 ans a dirigé les recherches et l'enquête après la disparition de Maëlys De Araujo au Pont-de-Beauvoisin (Isère). La Cour visionne les photos de Nordahl Lelandais en train de nettoyer sa voiture au lendemain du mariage. Ce sera de 17h27 à 19h32 le dimanche 27 août 2017. Valérie Blain, la présidente du tribunal, décrit les photos : "il ouvre le coffre, le referme, sort une boîte de lingettes, commence à nettoyer le contour de son coffre de manière extrêmement minutieuse..."
Les images sont issues de la vidéosurveillance de la station de lavage. On y voit l'accusé à l'époque, torse nu, en jogging clair, baskets noires. Il utilise aussi un jet haute pression y compris à l'intérieur de l'Audi A3. L’intérieur du coffre est aspergé de détergent puis rincé. La description continue : "Il passe l’aspirateur côté conducteur puis passager avant, il aspire les tapis de son véhicule, il passe des lingettes côté passager avant, sur l’intérieur de la porte avant. Il nettoie de manière excessive le côté gauche du coffre." Le côté gauche du coffre, c’est à cet endroit que la microscopique tâche de sang a été retrouvée.
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15h03. Reprise des débats, le programme de l'après-midi. La Cour va entendre des enquêteurs et un expert en informatique. Grâce à une réparation de fortune, le visionnage des photos peut reprendre avec celles du nettoyage de la voiture de l'accusé.
14h56. Une enquête ouverte en marge de ce procès Lelandais. Le procureur de la République de Grenoble a révélé l'existence d'une vidéo tournée lors du procès, par une femme du public. Sur cette vidéo d'un peu plus d'une minute, tournée en début de semaine et diffusée sur les réseaux sociaux, on peut voir Nordahl Lelandais. Jacques Dallest, l'avocat général a débuté ses propos jeudi matin par un avertissement en direction du public qui assiste aux audiences : "Le fait de capter des images constitue un délit pénal passible de deux mois de prison et 4500 euros d'amende".
14h42. Du retard. L'audience n'a toujours pas débuté. Il semble que les problèmes techniques, de son et d'image, dans la salle d'audience perdurent et soient en cours de réparation.
13h19. Suspension d'audience. Les débats sont interrompus pour la mi-journée à l'heure du déjeuner, reprise à 14h30.
13h14. À nouveau interrogé sur la possibilité d'un tueur en série. Alain Jakubowicz, l'avocat de Nordahl Lelandais, revient sur ce point : "On vous a demandé si Nordahl Lelandais était un tueur en série ?" L'adjudant répète : "Je ne peux l'infirmer ni le confirmer." Applaudissements, l'avocat s'énerve : "C'est dommageable de ne pas avoir l'honnêteté intellectuelle de dire non." La défense, en colère, hausse le ton dans la salle d'audience : "C'est une honte pour un directeur d’enquête, qu’il déshonore le métier !"
13h12. Les vidéos pornographiques, les mots-clés tapés par l'accusé. C'est une des questions délicates en fil rouge de ces premiers jours d'audience devant la cour d'assises de l'Isère. Alain Jakubowicz, avocat de Nordahl Lelandais, interroge l'adjudant sur le fait que son client a regardé des sites pédopornographiques. Or l'avocat montre des photos d'une actrice porno née en 1989, majeure. "J'ai passé des heures sur ce site horrible" lance l'avocat. L'adjudant rectifie : "J'ai parlé de sites pornographiques avec des mots-clés qui renvoient à des rubriques 'teen', 'petite girl'." La défense rappelle que le mot teen est dans les trois recherches les plus fréquentes sur les sites pornos au niveau mondial." Maître Jakubowicz ajoute qu'il s'agit bien de "sites pornographiques" et que rien ne permet d'affirmer qu'il s'agit de vidéos mettant en scène des enfants ou des adolescentes. L'avocat de Lelandais ne nie pas "certains comportements" de son client, ne nie pas l'existence des vidéos de ses petites cousines. "Je ne défends pas un saint, mais il n'a pas consulté de sites pédopornographiques."
13h03. Des doutes sur certains éléments de l'enquête. Alain Jakubowicz, avocat de Nordahl Lelandais, précise qu'au début de l'enquête, des témoins du mariage, dont la mère, se sont trompés quant à l'heure à laquelle ils avaient vu Maëlys pour la dernière fois. "C'est pour cela qu'à l'époque, on avait fait une demande de remise en liberté" dit-il. L'avocat revient aussi sur des détails dont on ne sait pas pas trop ce que cela apporterait pour la suite des débats : l'emplacement exact de la voiture de l'accusé le soir du mariage, le nombre de personnes qui sont passées devant...
12h52. L'enquêteur est interrogé par la défense. Alain Jakubowicz, l'avocat de Nordahl Lelandais, revient sur les premières auditions de son client, quand il niait les faits alors qu'il devenait le principal suspect. "Diriez-vous qu'à ce moment-là, au regard de votre expérience, il a eu un comportement humain ?" Mentir ou nier dans un premier temps est chose courante et le gendarme Olivier Doudet reconnaît, qu'en effet, d'autres personnes suspectes dans d'autres affaires ne reconnaissent pas toujours les faits immédiatement. Mais d'autres le font. "Il avait cette faculté à répondre du tac au tac", cette faculté d'avoir réponse à tout, explique l'enquêteur.
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12h45. Pourquoi les gendarmes ont-ils laissé une place à des magnétiseurs dans cette enquête ? C'est une remarque qui peut surprendre, mais c'est aussi un reproche adressé par l'avocat général aux gendarmes dans cette affaire : "Pourquoi vous obstinez vous à faire appel aux mages, magnétiseurs. Quel intérêt de donner crédit à ces gens-là ?" L'avocat général sous-entend ici : pourquoi laisser une place à l'ésotérisme et à l'irrationnel ("même si ces gens sont honnêtes") dans une telle affaire ? Le gendarme, un peu surpris à la barre, répond donc factuellement : "L’idée, ce n’est pas d'apporter du crédit à ces gens, c’est de réceptionner tous ces renseignements car on ne sait pas qui se cache derrière les renseignements. Comme cela, on n'aura pas à répondre aux remontrances telles que 'les gendarmes n'ont pas vérifié'" ajoute l'adjudant-chef.
12h35. Maëlys aurait-elle pu être retrouvée vivante ? L'avocat général demande à l'adjudant-chef Olivier Doudet : "Nordahl Lelandais vous a-t-il aidé au cours de cette enquête ?" Le gendarme : "Non, il s'est adapté aux éléments que nous avions mis en évidence. Mais il faut reconnaître que c'est lui qui nous a permis de retrouver les restes de l'enfant", qui rappelle que l'accusé a modifié ses versions au fil des preuves. L'avocat général se demande : "Cette affaire aurait-elle pu être résolue si nous n'avions pas retrouvé la goutte de sang dans le coffre de sa voiture ?" Le gendarme hésite mais s'avance : "Oui, mais surtout si on n'avait pas retrouvé le corps, cela aurait pu durer encore plus longtemps" dit l'adjudant. Et cette question glaçante posée dans la salle d'audience : "Aviez-vous, un temps, l'espoir de retrouver Maëlys vivante ?", demande l'avocat général. "On y a cru et on y a cru assez longtemps. Oui, il y a eu de l'espoir", répond le gendarme qui a dirigé l'enquête.
12h23. S'éloigner de la famille pour mieux avancer et garder la tête froide. À la barre, Laurent Broguet, avocat du père de Maëlys, a remercié le gendarme pour la qualité des investigations menées par les enquêteurs. Yves Crespin, avocat qui représente deux associations de défense de l'enfant, insiste : "Un travail remarquable !" Pour avancer dans les investigations, Olivier Doudet précise : "J'avais choisi de sortir de ma relation avec la famille pour garder la tête froide et faire avancer le dossier. Mais un de mes collègues avait gardé un lien avec la famille, sans tout lui dire."
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12h17. Un travail de fourmis. Pour compléter son interrogatoire, Olivier Doudet, âgé de 48 ans, adjudant-chef de gendarmerie qui a dirigé les recherches pour trouver Maëlys De Araujo dès sa disparition fin août 2017, revient le travail titanesque et les pistes à creuser avant la découverte des restes du corps (en février 2018). "Notre priorité était bien de retrouver Maëlys. L'étude du téléphone de Nordahl Lelandais a débuté rapidement mais a pris du temps. Il nous avait dit qu'il n'avait qu'un seul portable alors qu'il en avait deux. (...) Nos recherches de terrain ont été faites en aveugle, car le suspect ne disait rien. Nous avons cherché dans la Drôme, à Bordeaux, à Metz, en fonction des informations que l'on pouvait recueillir. Nous vérifions toutes les pistes."
12h08. L'attitude bizarre de Lelandais et son envie de relation sexuelle avant le drame. Laurent Boguet, avocat de Joachim De Araujo, père de Maëlys, prend la parole pour demander "quelles formes de similarité" aurait-il pu observer dans "les faits reprochés" à Nordahl Lelandais (Maëlys, les agressions sexuelles de petites cousines, ou même le caporal Noyer, ndlr). "Quelle analyse pouvez-vous faire des points de concordance ?" Le constat du gendarme : dans un cas il s'agit d'un adulte (Arthur Noyer) dans un "contexte ouvert" , une agglomération (Chambéry), et dans l'autre une fillette dans un "contexte fermé", et un mariage, précise le gendarme.
"Pourquoi vous intéressez-vous rapidement à l'accusé ?" Sans détour : "Il est parti alors que tout le monde recherchait une fillette disparue. Il avait une attitude bizarre, selon les invités" répond le gendarme. "Quelle était son attitude lors de ses premières auditions ?" Rien d'extraordinaire selon l'enquêteur : "Il était un peu noyé parmi les autres personnes entendues. Il était normal. Mais il faisait partie d'un lot de cinq personnes qu'on avait ciblées." Caroline Remond, avocat des petites-cousines agressées sexuellement par Nordahl Lelandais, rappelle à l'enquêteur : dans les deux cas, Nordahl Lelandais a joint ses petites amies ou relations du moment, quelques heures avant le drame, dans le but d'avoir une relation sexuelle.
11h49. Un faisceau de preuves contre l'accusé. Fabien Rajon, avocat de la famille maternelle de Maëlys, en vient à interroger le gendarme enquêteur : "Vous avez évoqué les preuves irréfutables qui attestent de la responsabilité de l'accusé très rapidement ?" Le militaire à la barre explique donc : "Assez rapidement, nous avions un faisceau d'indices, notamment grâce à la téléphonie et la vidéosurveillance." L'avocat souhaite aussi des explications sur la voiture, comment les gendarmes ont-ils acquis la certitude que le véhicule repéré sur les caméras était bien celui de l'accusé ? "Nous avons pu effectuer des comparaisons sur la base de clichés."
Pour ces comparaisons, les enquêteurs ont prêté attention à la forme de l'antenne, la couleur bleutée des phares, l'autocollant collé à l'arrière du véhicule et le positionnement de l'autocollant du contrôle technique ainsi que du certificat d'assurance, tout cela "ne laissait planer aucun doute". Un avocat du père de Maëlys interroge le gendarme sur l'enquête concernant le meurtre du caporal Noyer. "J'y vois des similitudes. Et vous ?" "Le véhicule, mais je n'ai pas eu accès à la procédure chambérienne."
11h40. "De ce que vous connaissez du dossier, diriez-vous que Nordahl Lelandais est un tueur en série ?" C'est un assesseur qui pose la question. Le gendarme qui a dirigé l'enquête ne produit pas une réponse très éclairante. "Je ne peux pas faire de remarques, je n'ai pas de regard sur les autres procédures en cours ou clôturées relatives à monsieur Lelandais", répond l'enquêteur.
11h32. L'audience reprend, l'adjudant-chef revient à la barre et commente des projections. La Cour visionne à nouveau des photos de la salle des fêtes du Pont-de-Beauvoisin. Le gendarme qui a dirigé l'enquête les commente. Il montre les trois zones : on y voit l'entrée principale du site, la salle des fêtes et le parking qui est derrière la salle. Dans ces lieux, il y a aussi un lieu où ont dormi des invités. L'enquêteur indique que les chiens ont "marqué" l'odeur de la fillette, dont on perd la trace à la sortie du parking. Une vue aérienne des environs du domicile des Lelandais est projetée ainsi que des photos extraites des caméras de vidéosurveillance. C'est peu clair, on y voit des faisceaux de phares, rien qui ne permet de reconnaître la voiture de l'accusé (une Audi A3, ndlr).
10h51. L'audience est suspendue. Les débats vont reprendre à 11h05 car un problème technique de réseau empêche la Cour de visionner correctement certaines pièces du dossier sur l'écran géant installé dans la salle.
"C'est une enquête qui a été compliquée et complexe, notamment avec le contexte très médiatique" - Olivier Doudet, gendarme, adjudant-chef en charge de l'enquête en 2017
10h45. Une enquête très compliquée pour les gendarmes parce que très médiatique. Le directeur d'enquête a terminé sa déposition. La présidente lui demande : "Comment qualifier cette enquête ?" Réponse du gendarme : "C'est une enquête qui a été compliquée et complexe, notamment avec le contexte très médiatique. Complexe aussi, eu égard au comportement du suspect qui a tenté de nié à plusieurs reprises", indique le gendarme.
"Il a fallu un nombre considérable d'investigations pour obtenir des aveux" - Olivier Doudet, gendarme, adjudant-chef en charge de l'enquête en 2017
10h43. Un Nordahl Lelandais méthodique. À l'issue de plus d'une heure d'exposé, le directeur d'enquête conclut que l'accusé a fait preuve de sang-froid : "Il a effacé toutes ses traces dans sa voiture, sur ses vêtements, sur son téléphone. Il a attendu six mois pour dire où il avait caché le corps de la fillette." Le directeur d'enquête précise que pour enlever Maëlys, il a été précautionneux, car personne n'a vu la fillette monter dans sa voiture. Pourtant, on sait qu'il avait réussi à créer un lien avec elle dans la soirée, à au moins trois reprises. "Pendant plusieurs semaines, nous ignorerons si cette fillette est toujours en vie, avec un suspect qui nie." En réponse à une question du tribunal, le gendarme à la barre résume : "Il a fallu un nombre considérable d'investigations pour obtenir des aveux."
10h42. La goutte de sang et les restes du corps. Le directeur d'enquête raconte comment, en janvier 2018, une microscopique goutte de sang, retrouvée dans le coffre de l'Audi de l'accusé, a finalement permis de retrouver les restes de Maëlys, le 14 février 2018, en Chartreuse. C'est un rebondissement dans le déroulé de l'enquête ! Le 14 février 2018, Nordahl Lelandais a conduit les enquêteurs sur les lieux où il a déposé le corps de Maëlys, à environ une quinzaine de kilomètres de Domessin et à 756 mètres d’altitude. La "quasi intégralité de ses ossements, de ses vêtements, chaussures et plusieurs mèches de ses cheveux", sont retrouvés. Le directeur d'enquête raconte aussi comment de nombreuses perquisitions ont été effectuées ainsi que des recherches de terrain : grottes, forêts, lacs sont fouillés.
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10h38. Des photos et documents sont exposés à la cour. La présidente indique qu'un certain nombre de photos vont être projetées. On voit cette salle des fêtes, de couleur jaune, où se déroulait le mariage. Des plans des lieux sont également projetés pour que l'adjudant-chef montre avec précision à la cour ce qu'il vient d'expliquer. On voit donc le plan de cette salle des fêtes du Pont-de-Beauvoisin où s'est déroulé le mariage et où a disparu Maëlys dans la nuit du 26 au 27 août 2017.
10h36. L'heure précise de la disparition de Maëlys. L'accusé, masque sur le visage, écoute attentivement le gendarme raconter comment l'enquête a permis de le confondre. Et les moyens déployés ont été considérables. Les parents de Maëlys sont impassibles. Le directeur d'enquête : "Nous avons traité une masse considérable d'informations, pour établir la disparition de Maëlys à 2h45. À 2h47, grâce à vidéosurveillance, on voit sa voiture traverser Le Pont-de-Beauvoisin, avec une petite forme sur la place passager." Des éléments de l'enquête montrent que Nordahl Lelandais a porté des coups après 2h49 le dimanche 27 août 2017. Il s'est ensuite absenté du mariage pendant 41 minutes dans cette nuit-là.
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10h27. La voiture nettoyée, décapée. L'enquête révèle que Nordahl Lelandais s'est particulièrement attaché à nettoyer sa voiture, le coffre notamment mais aussi le côté avant du véhicule. Les enquêteurs parviennent à reconstituer, à la minute près, le temps passé sur chaque endroit du véhicule. De nouvelles analyses sont demandées. Les gendarmes visionnent la vidéo de la station de lavage le dimanche 27 août 2017 de 17h27 à 19h32. L'accusé effectue un nettoyage minutieux pendant 1h44 se concentrant sur le coffre et la place passager avant, il utilise des lingettes, bombes aérosols, de l'eau, du détergent.
10h18. La cocaïne et l'ADN. Nordahl Lelandais est assis ce jeudi dans le box, chemise noire, attentif à l'exposé du directeur d'enquête. Ce dernier revient sur les prises de cocaïne dans le courant de la soirée du mariage. Des analyses toxicologiques confirment la prise de cocaïne. Les gendarmes interrogent deux ex-compagnes de Nordahl Lelandais et dépeignent un profil sombre. Il est remis en liberté et mis sous surveillance. Le enquêteurs vont découvrir de l'ADN de Maëlys dans la voiture de l'accusé, ainsi que de l'éthanol. Sa défense à l'époque est de dire que cela peut être un ADN de transfert, la fillette étant venue dans le véhicule avec un petit garçon blond pour "vérifier qu’il n’y avait pas de chiens".
10h14. Un deuxième téléphone. Les gendarmes ont découvert que Nordahl Lelandais a une deuxième ligne de téléphone. Son activité est intéressante pour les enquêteurs. En parallèle, les résultats de l'odorologie sont "néants" (les chiens tomberont malades après avoir senti les odeurs de la voiture). Les soupçons des enquêteurs : le téléphone portable du suspect a été coupé à plusieurs reprises dans la soirée, notamment lors du créneau horaire correspondant à la disparition de la fillette.
10h08. Des éléments étranges. Des témoins notent un comportement bizarre pendant et après le mariage. Nordahl Lelandais est pris d’un malaise et se rend aux toilettes. Il quitte les lieux sans l’avoir dit aux mariés. Quelques heures plus tard, il est vu en train de nettoyer son véhicule. Il est placé en garde à vue le jeudi 31 août 2017, soit quatre jours après la disparition de Maëlys. Il commence déjà à adapter ses réponses aux éléments qui lui sont exposés. Il est découvert avec un short blanc sur les photos (et pas noir comme il l'a dit). Nordahl Lelandais est stressé, il explique qu'il a vomi sur le short. Il nie toute implication dans la disparition de Maëlys. Il est alors relâché le 1er septembre, puis est remis en garde à vue et incarcéré. Il nie toujours.
9h45. Le profil de Lelandais intéresse rapidement les enquêteurs. Les gendarmes entendent 192 personnes. Il y a cinq suspects potentiels, dont un grand oncle connu pour des faits sur des mineurs, un homme qui sort de prison et Nordahl Lelandais, très rapidement. La mère de Maëlys s'est souvenue que la fillette avait appelé l'accusé "son copain". Le comportement de Lelandais semble étrange à différents témoins, le soir du mariage et le lendemain, notamment quand il décide de nettoyer sa voiture dans les moindres recoins.
Il était invité de dernière minute au mariage. Il est entendu deux fois par les gendarmes, des griffures sont remarquées. "Notre attention va rapidement se porter sur Nordahl Lelandais." Un témoin dit l’avoir vu discuté avec Maëlys à l’extérieur de la salle des fêtes. "C'est un ami de longue date du marié, même s'ils s'étaient perdus de vue. Il appelle quelques jours avant pour participer à l’apéritif, ensuite il demande l’autorisation de revenir après le dîner."
"Très vite le travail des chiens pisteurs émettent l’hypothèse que la fillette n’a pas quitté les lieux à pieds" - Olivier Doudet, adjudant-chef de la section de recherches de Grenoble en 2017
9h36. Le directeur d’enquête détaille les premiers temps de recherche après la disparition le 27 août 2017. Olivier Doudet, adjudant-chef de la section de recherches de Grenoble, âgé de 48 ans, en uniforme à la barre, évoque une enquête "longue, complexe malgré un suspect identifié rapidement. Malgré les mensonges de Nordahl Lelandais, les investigations ont abouti. La priorité a été donnée à la recherche de Maëlys. Cet espoir s'est éteint en février 2018". Il a travaillé sur ce dossier du 28 août 2017 à janvier 2021. "Très vite, le travail des chiens pisteurs émettent l’hypothèse que la fillette n’a pas quitté les lieux à pieds", explique-t-il.
"On sait qu’elle est réservée et timide mais une fois en confiance, elle peut être très ouverte." Le directeur d'enquête présente la méthode : recensement des délinquants sexuels du secteur, des sites dotés de vidéosurveillance, recueil de témoignages pour dater le créneau de disparition de l'enfant entre 2h30 et 3h30. Les enquêteurs s'intéressent à toute personne présentant des éléments "suspects". Plusieurs convives du mariage sont soupçonnés. "Elle est vue une dernière fois, à l’heure du dessert, par sa maman, vue par un petit garçon avec qui elle jouait remettre ses chaussures quelques minutes avant de disparaître."
9h30. La colère d'Alain Jakubowicz. L'avocat lyonnais qui défend Nordahl Lelandais a pris la parole pour se fendre d'une colère. Celle qui répond à la défense : non son client n'est pas un pédophile, oui il n'est plus le même depuis les graves faits qui lui sont reprochés. "Si vous avez regardé la télévision hier soir, sur les chaînes d'info en continu, et surtout sur une, on a matraqué, je dis bien 'matraqué', matraqué sur le fait que Nordahl Lelandais n'avait pas changé ?" Alors l'avocat de Lelandais précise le contenu de la lettre : "'Tu m’as demandé ce que je faisais : je rentre en deuxième année de BTS au lycée.' Voilà la jeune lycéenne ! Voilà la seule vérité ! Et il y en a assez de ce type d’effet sur des choses objectivement fausses !" Maître Rajon, avocat de la famille maternelle de Maëlys, prend la parole pour répondre à son confrère en précisant qu'il n'avait pas fait allusion à "des sites pédopornographiques" mais bien à "des sites consacrés à des adolescentes". L'incident d'audience est clos.
"Oui il a eu un téléphone comme un grand nombre de détenus, oui il est allé sur des sites pornographiques et c’est une forme de paix sociale en détention il faut le savoir" - Alain Jakubowicz, avocat de Nordahl Lelandais
9h21. Le téléphone de Nordahl Lelandais en prison. Alain Jakubowicz, avocat de la défense, justifie la consultation de vidéos pornographiques de son client sur un téléphone dans sa cellule. "Oui il a eu un téléphone comme un grand nombre de détenus, oui il est allé sur des sites pornographiques et c’est une forme de paix sociale en détention il faut le savoir." Après enquête sur les téléphones, il n'y a "aucune consultation web réalisée sur d’éventuels contenus à caractère pédopornographique, ça c’est la réalité du dossier" appuie Alain Jakubowicz. "Mon confrère (Fabien Rajon, ndlr) a souhaité ainsi montrer que mon client n'avait pas changé et qu'il restait un pédophile. Ces déclarations ne reposaient sur aucune pièce. Rien n'a été produit au dossier sauf l'effet recherché."
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9h12. L'audience a débuté avec quelques passes d'armes entre la défense et l'accusation. Nordahl Lelandais est vêtu d'une chemise noire. Alain Jakubowicz, avocat de la défense, veut faire verser au dossier des pièces par rapport à des points évoqués mercredi, notamment les mots-clés des vidéos pornographiques consultées par l'accusé sur un téléphone en prison. À ce sujet, la défense critique "l’effet d’audience", la veille, de Fabien Rajon, avocat de la famille maternelle de Maëlys, concernant des échanges épistolaires avec "une lycéenne" de Chambéry. Il va donc produire ces échanges et les communiquer. "Nulle part il n'est écrit qu’elle est mineure ni qu’elle est lycéenne, elle a 20 ans" s'étonne Alain Jakubowicz.
8h50. Le programme de ce jeudi. Dès 9 heures, la Cour entendra des enquêteurs, avec les témoignages à la barre des gendarmes mobilisés lors de la disparition et la mort Maëlys. Plus précisément, le directeur d'enquête doit témoigner dans la matinée. Puis, dans l'après-midi, trois nouveaux témoins reviendront sur l'enquête entourant la mort de Maëlys et celle sur les agressions sexuelles présumées de deux cousines.
8h44. La personnalité de l'accusé pendant les trois premiers jours. Fait rare lors d'un procès, trois jours ont été consacrés à la personnalité de l'accusé. Ainsi, la journée de mercredi s'est finie l'après-midi avec les questions des avocats des parties civiles et de la défense, ainsi que de l'avocat général à Nordahl Lelandais. Celui-ci a résumé lui-même ses journées oisives, en 2017, ponctuées de "café, clope, cocaïne, sites pornographiques, copains, clope, cocaïne, café, sites pornos, ..." La Cour aura aussi appris qu'il disposait d'un téléphone en prison, ce qui lui a permis de créer une page Facebook ou de consulter quelques vidéos pornos avec des adolescentes.
8h42. "Je sais ce que je ne veux plus être". Mercredi, Nordahl Lelandais a fait face à quelques questions similaires : qui êtes-vous monsieur Lelandais ? Il est revenu sur ses nombreux échecs mais explique désormais : "Je lis beaucoup d'ouvrages sur le bouddhisme. J'essaie d'avancer." Il a aussi été bousculé par David : "Nordahl, je suis certainement le copain qui te connaît le plus. Tu le sais, n'est-ce pas ? Alors, tout ce que tu as dit depuis le début... Je ne te crois pas du tout. Maintenant tu vas dire la vérité à cette famille. La vérité, tu la dois à la famille." L'accusé a écouté, masque baissé, sans réaction.
8h37. Deux témoins mercredi matin. Lors de la troisième journée d'audience, Nordahl Lelandais, qui comparaît pour l'enlèvement et le meurtre de Maëlys De Araujo en 2017, ainsi que des agressions sexuelles sur deux petites-cousines, a fait face à deux témoins. Le tribunal a d'abord entendu Laure, une ancienne relation de l'accusé. "J'ai eu l'impression d'avoir eu une relation avec Docteur Jekyll et Mister Hyde." Elle a dépeint un accusé très porté sur le sexe, mystérieux et très vague sur sa vie et sa famille, en s'inventant un nouveau prénom (Jordan), un passé dans la Légion. L'homme qu'elle a connu avait une armure, sans émotions. David, un second témoin mercredi a, certes, décrit un "super ami", mais quelques fois envahissant, pas très travailleur mais séducteur, surnommé "Nono le barjot". Il a aussi gardé en tête cette phrase de l'accusé lors d'une partie de pêche : "si un jour, on veut se débarrasser d'un corps, il faudra le cacher ici."
8h35. Bonjour et bienvenue sur ce direct. Nous suivons ensemble cette quatrième journée d'audience consacrée au procès Lelandais devant la cour d'assises de l'Isère à Grenoble. Comme chaque matin, les débats doivent s'ouvrir à 9 heures.