Les revêtements de sol textiles ont longtemps été jugés, à tort, d’être responsables de certaines allergies. On sait désormais avec certitude que tout cela est faux…
Une bonne nouvelle : la moquette est innocente. C’est sur cette phrase surprenante que s’est ouverte une conférence de presse destinée à réhabiliter ce revêtement de sol textile.
Pour Bernard Guiraud, président de l’UFTM, l’Union des Fabricants de Tapis et Moquettes, « il faut réparer une grande injustice dont la moquette est la victime : être systématiquement associée à ces allergènes que sont les acariens ».
Pour mieux comprendre l’objet du délit, il faut remonter à la fin des années 80, date à laquelle une campagne de publicité pour un aspiro-brosseur donne le coup de grâce à la moquette en l’associant aux acariens.
Si la rumeur ne transpirera jamais au-delà des frontières françaises, elle fera des ravages dans l’hexagone et de vrais dégâts sur le plan industriel et économique du secteur. « Le retour du parquet et l’arrivée du laminé ont enfoncé le clou, contribuant à fairebaisser largement la consommation de moquette en France », souligne Gérard Lalonde, ex-président de l’UFTM.
La goutte qui a fait déborder le vase
Ce dernier poursuit : « la goutte qui a fait déborder le vase s’est produite il y a deux ans, lorsque, dans une campagne de communication, un hôtelier disaitvouloir remplacer toute sa moquette par du parquet pour une meilleure hygiène. C’est à ce moment crucial que nous avons demandé à l’ARCAA* de faire de sérieuses études sur le sujet ».
« Il faut reconnaitre que même le corps médical était persuadé du bien-fondé de cette constante association "moquette-acariens", ce qui est une profonde injustice, souligne Fabien Squinazi, membre expert de l’ARCAA et ancien directeur du laboratoire d'hygiène de la ville de Paris.
« Résultat de ce terrible bouche à oreille, la moquette a largement disparu de l’offre décoration, rappelle Claude Chevallier, président d’Udirev, 1er groupement de distributeurs de revêtements de sol. Il était temps de remettre les choses en ordre ».
« Le combat, c’est le lit et rien d’autre !»
« 75% des cas traités dans les cabinets d’allergologues sont d’origine respiratoire, précise Fabien Squinazi. Les acariens de la poussière de la maison sont des mangeurs de peau et leurs déchets, comme leurs œufs, sont porteurs d’allergènes. Le problème n’est donc pas l’acarien lui-même, mais ses sécrétions ».
Par ailleurs, les acariensse trouvent essentiellement dans ce que l’on appelle le “premier réservoir” qui est la literie. On en trouve ensuite dans les réservoirs secondaires que sont les aménagements textiles, rideaux, canapés, sièges matelassés et revêtements de sol et de mur.
« Il n’y a pas d’acariens sans lit … Plus le lit est infesté, plus il y en aura à l’extérieur du lit ! », martèle Fabien Squinazi. Dans la poussière des matelas, la teneur en acariens esten effet 10 fois plus élevée que dans les diversespoussières de maison analysées et quel que soit le sol, il y a toujours des acariens.
En contrôlant le lit, la moquette neuve reste pauvre en acariens pendant au moins un an, à condition, bien sûr, comme pour tout autre revêtement, d’être entretenue correctement ».
Rétention des aérosols
Trois facteurs favorisent l’apparition des acariens : l’humidité (les conditions sont optimales si l’humidité relative se situe entre 60 et 80% à 25°C), la température (idéale pour leur développement et leur reproduction, si elle est comprise entre 25 et 32°C) et la nourriture (ils se nourrissent de squames humains ou animales).
« Il faut savoir qu’unbalayage à sec sur un parquet dissémine les allergènes, alors que les moquettes retiennent les poussières et libèrent moins d’aérosols qu’un revêtement lisse ainsi nettoyé », précise l’expert de l’ARCAA.
Contrairement aux surfaces lisses, le velours des moquettes retient les poussières et réduit ainsi la dispersion dans l’air des allergènes qui doivent ensuite être évacués par un aspiro-brosseur ».
Entretien correct à prévoir
Un balayage à sec sur du sol dur fait en effet soulever les allergènes de 1,50 m du sol, tandis qu’une aspiration sur une moquette ne les soulève que de 40 cm. « Enlever une moquette pour lutter contre les acariens est totalement inutile pour réduire les concentrations d’allergènes », souligne Fabien Squinazi.
C’est donc un ensemble de mesures qu’il convient d’appliquer pour éradiquer le problème, quel que soit le revêtement de sol. Et l’ARCAA de conclure : les tapis et les moquettes ne sont pas responsables de la prolifération des acariens, si on les entretient correctement, selon les recommandations du fabricant…
Pour rassurer vos clients : le label CAA
Créée en 2006, l’ARCAA, Association de Recherche Clinique en Allergologie et Asthmologie qui mobilise 80 médecins allergologues, a notamment pour objectif d’effectuer des études cliniques,épidémiologiques ou autres en allergologie et en asthmologie et de trouver des solutions a? l’amélioration de la qualité de l’air pour les personnes allergiques.
A la suite d'une action conjointe menée avec l’UFTM (Union des Fabricants de Tapis et Moquettes), ses experts ont abouti, en 2015, à la définition d’un label d’Actions et de Conseils : Le label CAA “Combattre les Acariens et les Allergies”.
D’après les études, Les moquettes présentent des taux d’émission de COV (composés organiques volatiles) très inférieurs à tous les autres revêtements de sols.
*Association de Recherche Clinique en Allergologie et Asthmologie.
Source : batirama.com / Michèle Fourret
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