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Christian Gourcuff, l’esthète breton

Sans surprise, Christian Gourcuff sera l’entraîneur du Stade rennais la saison prochaine. L’information a officiellement été confirmée mardi à Ouest-France par René Ruello. À cette occasion, nous vous proposons de relire le portrait du technicien breton que nous avions publié en 2012.

Le plaisir du jeu

Fils d’enseignants, Christian Gourcuff est né le 5 avril 1955 au Hanvec, dans le Finistère. Il débute sa jeune carrière de footballeur aux Gâs d’Ys de Tréboul, un petit club de quartier de Douarnenez, mais excelle également en athlétisme où il est un prometteur coureur de demi-fond. À cette époque, il privilégie pourtant les études. C’est donc tout naturellement que le jeune Christian Gourcuff arrive à Rennes en 1972, pour y poursuivre ses études supérieures. Il y obtient finalement sa licence, avant de devenir plus tard enseignant en mathématiques. Rapidement, le gamin de Douarnenez se distingue par un caractère atypique dans le milieu. En effet, Christian Gourcuff est un Breton au tempérament bien trempé. Dans la foulée, il intègre petit à petit les équipes de jeunes du Stade rennais. Comme joueur, il remporte ainsi la Coupe Gambardella en 1973 avec le SRFC au côté de Jean-Luc Arribart notamment, et fait partie de cette belle génération qui verra naître une kyrielle de bons joueurs professionnels tels que Pierrick Hiard, Jean-Paul Rabier et consorts.

Malheureusement, Christian Gourcuff ne réussit pas dans un premier temps à franchir le cap du professionnalisme, et continue alors sa carrière au niveau amateur. C’est ainsi qu’il explose réellement à l’US Berné en D3, où il prend part à la fabuleuse et inégalée épopée du petit club morbihannais. À cette époque, le milieu de terrain créatif, formé dans les abysses de Douarnenez, évolue déjà sous la houlette du regretté Jean Prouff, et s’inspirera plus tard de ses conceptions en matière de football. Il confirme ensuite toute l’étendue de son potentiel sous les couleurs de l’En Avant de Guingamp, et ce, l’espace de deux saisons, entre 1978 et 1980. Dans les Côtes-d’Armor, il se distingue comme un joueur à la technique très fouillée, et à la vision du jeu au-dessus de la moyenne. Particulièrement élégant, ses qualités d’esthète font merveille sur le rectangle vert. Très habile dans la conservation du ballon, il est l’un des hommes-clés de la formation de Noël Le Graët.

Numéro dix « à l’ancienne », tous les ballons passent par lui. Il est la plaque tournante de l’entrejeu guingampais. Avec l’équipe costarmoricaine, il se forge une réputation de joueur particulièrement technique, qui aime le football léché et qui excelle dans le jeu de passes courtes. Malgré un manque de vitesse sur le terrain, il comble certaines de ses lacunes grâce à des gestes de grande classe. Véritable artiste des temps modernes, son toucher de balle de l’extérieur du pied est un véritable régal pour les spectateurs du stade Yves-Jaguin. Élégant mais teigneux, il tente ensuite deux nouvelles aventures, d’abord à Rouen en D1, puis à la Chaux-de-Fonds en Suisse. Après une éphémère période professionnelle hors de sa Bretagne natale, Christian Gourcuff rejoint le FC Lorient en 1982, et y effectue ses premiers galops vers son futur métier d’entraîneur.

À Lorient, il obtient la pleine confiance de son nouveau président. Au début des années 1980, le FCL est retombé en DSR (Division supérieure régionale) et souhaite retrouver une place au soleil. Le président des « Merlus », Georges Guénoum, va de ce fait avoir une idée de génie en faisant venir Christian Gourcuff. Sous sa coupe, le FC Lorient retrouve des ambitions et accède à la D3 dans un premier temps, puis en deuxième division au soir d’une belle victoire face à Évreux (4-2). Le tout, en l’espace de quatre saisons seulement (1982-1986).

Huit années après leur dernière saison en D2, les « Merlus » retrouvent enfin l’antichambre de l’élite. L’entraîneur-joueur Christian Gourcuff a déjà marqué de son empreinte le FC Lorient, grâce à un style et des principes de jeu totalement inventifs et soignés. Dans le Morbihan, Christian Gourcuff a carte blanche pour prôner ses idées en matière de jeu, celles héritées de son mentor Jean Prouff, mais surtout de la mythique école nantaise de José Arribas. Prendre du plaisir sur le terrain, accumuler les passes courtes pour accélérer le jeu en déviations, développer des passes sur les ailes, évoluer en mouvement perpétuel, et surtout jouer un football offensif sont le leitmotiv de ce Douarneniste d’origine. Le FCL est devenu son « laboratoire ». Mais les supporters des « Merlus » ne s’en plaignent pas, bien au contraire. Sous sa coupe, le FCL retrouve donc la D2 lors de l’exercice 1985-1986, mais n’y réussit pas une belle saison. Les Morbihannais sont de nouveau relégués en D3, malgré les sept buts de son « lutin » Willem Letemahulu.

FC Lorient, saison 1983-1984

Un bâtisseur hors pair

À la suite de cet échec, Christian Gourcuff prend la direction du Mans, club qu’il fait aussitôt remonter en seconde division. Malheureusement, son entente avec l’équipe dirigeante n’est pas au beau fixe, si bien qu’il décide de tenter une aventure exotique à Montréal, avant de revenir finalement dans sa région natale, à Pont-l’Abbé, puis encore à Lorient en 1991. À cette époque, le club morbihannais se distingue toujours par un sempiternel « yo-yo » entre D2 et D3. Mais Christian Gourcuff va alors entrer en scène, et changer la face de l’histoire du FC Lorient. Le technicien breton reprend donc les rênes du FCL à l’orée de l’exercice 1991-1992, alors que le club végète en troisième division. Discret, raisonnable et modeste, l’homme n’a pas changé son fusil d’épaule et prône toujours le beau jeu. La seule alternative vers le succès, selon lui.

La réussite sera tout bonnement incroyable. En 1997, au soir d’un succès face à Lille (2-0), Lorient est propulsé en tête de la D2. Une première historique pour les « Merlus ». Et logiquement, à l’issue d’un championnat 1997-1998 de toute beauté, Lorient obtient la consécration d’une accession en première division, et ce, pour la toute première fois de sa longue histoire. Avec des joueurs comme Stéphane Pédron, Christophe Le Grix, Robert Malm et Djima Oyawolé notamment, Christian Gourcuff a créé comme par enchantement une véritable alchimie au sein de son collectif, accomplissant son rêve ultime : allier le beau jeu aux résultats. Le FCL éblouit durant douze mois le football de seconde division, régalant les spectateurs aussi bien à domicile qu’à l’extérieur. Le petit merlu a entrepris de manger tous les gros poissons du bocal et y parvient à merveille. Et Lorient décroche finalement la lune face à Wasquehal, grâce à une réalisation d’Ali Bouafia (1-0). Les Morbihannais deviennent ainsi vice-champions de France de D2 derrière l’AS Nancy-Lorraine.

Christian Gourcuff est prêt à mourir pour ses idées en matière de football, et ça a payé. À force de patience et de persévérance, le technicien breton a atteint son zénith en réussissant l’incroyable pari de faire monter le FCL en D1. Par le biais de cette accession historique, il a fait triompher ses convictions. Toujours avec cœur, parfois contre vents et marées, il a accompli un véritable tour de force. Grâce aux conseils du technicien, certains joueurs atteignent même leur plénitude sur le terrain. Comme Stéphane Pédron par exemple, qui après une dernière année galère à Laval, a réalisé la meilleure saison de sa carrière. Il faut dire que Christian Gourcuff s’implique totalement, et avec humanisme dans la vie du club. Finalement, il doit sa toute nouvelle reconnaissance aux fortes valeurs du jeu, et à sa quête permanente d’idéal qu’il a su intelligemment adapter aux exigences du football moderne. Après tant de galères et de sacrifices, le natif du Hanvec a touché le Graal, et ce n’est que justice. Mais la fête est partiellement gâchée au soir de la montée : « Lorsqu’en 1982 j’ai pris le club en DH pour le mener une première fois en D2 trois ans plus tard, la fête avait été fabuleuse, dans le stade comme en dehors. J’étais alors entraineur-joueur. Les sensations étaient trop fortes. Là, contre Wasquehal, on monte en D1 sous les sifflets. Les joueurs ont été interloqués par la réaction du public lorientais avant d’ouvrir le score » explique-t-il. Peu importe, le coach des « Merlus » s’offre au passage le titre de meilleur entraîneur de D2. Un prix qui lui est décerné par le magazine France Football.

Christian Gourcuff, l’esthète breton

Mieux, le panache de la formidable formation de Christian Gourcuff est désormais reconnu par la France entière du football. Et pourtant, malgré la montée en D1, le technicien morbihannais hésite un moment avant de continuer l’expérience avec le FCL. En effet, il veut des engagements de la part du club et de la mairie de Lorient, pour améliorer des infrastructures indignes d’un club de l’élite. Les enjeux sont alors cruciaux et les supporters l’ont bien compris. « Christian à Lorient, Christian à Lorient » est ainsi repris par tout le stade lors de la réception de Laval (40ejournée), suite à la distribution d’un petit billet à l’entrée du Moustoir indiquant : « Ne laissons pas partir notre entraîneur avec les Parisiens. Réservez-lui un accueil en scandant Christian à Lorient, au début du match, à la mi-temps et à la fin du match ».

Quand bien même, le FC Lorient est devenu un modèle pour beaucoup de petites équipes aux budgets limités. Dans un monde aseptisé et dominé par l’argent, l’aventure humaine a encore sa place, pour peu qu’elle s’appuie sur des valeurs comme l’intelligence, le talent et l’ambition. Esprit d’équipe, envie, jeu, travail acharné, c’est avec ces ingrédients que Christian Gourcuff a fait monter la plus belle des mayonnaises. C’est également lui qui a apporté la plus-value à l’ensemble. Ses idées gagnent davantage qu’hier. Le jeune homme de vingt-sept ans qu’il était à ses débuts a mûri « J’ai structuré mes idées », dira ce monstre de travail.

Loin de l’image de doux rêveur qui lui a longtemps collé à la peau, il a su additionner le travail à une intelligence très au-dessus de la moyenne. Avec la complicité très active du président Le Gallo et du directeur sportif Nello Sbaïz, il a effectué un recrutement parfait pour épauler les anciens joueurs de son équipe, comme Schuth, Kerhuiel, Ripoll et Le Bert notamment. Avec les arrivées de Pédron, Le Grix et Bouafia, Christian Gourcuff a eu le nez creux. En effet, chacun dans leur registre, ces trois joueurs se sont révélés sans équivalent en D2. Il est donc fini le temps où certains esprits manichéens reprochaient à l’entraîneur lorientais de privilégier le jeu au détriment du résultat.

Christian Gourcuff a une certaine conception du football. Il doit être offensif, créatif et spectaculaire. L’entraîneur breton ne partage pas l’idée du résultat à tout prix. Il prône les bases d’un jeu tout en mouvement, où l’équipe se déplace comme un seul homme, attaque et défend main dans la main. Un système où chacun se couvre mutuellement, ce qui est la base de la solidarité. En outre, il est toujours concentré sur ses objectifs, et reste quoiqu’il arrive, toujours fidèle à sa ligne de conduite. Qui plus est, il fait toujours passer son collectif avant tout. Christian Gourcuff est un visionnaire, une sorte de précurseur, attaché à des idées fortes et au spectacle.

Tout au long de l’année, le restaurant grand luxe estampillé FCL a servi du caviar. Cette incroyable maîtrise collective du FCL propulse cette collection 1997-1998 dans le beau livre d’histoire de la ville. Pour ses débuts parmi l’élite, Christian Gourcuff ne sacrifie pas la manière au profit de résultat et reste fidèle à ses convictions : « Le jeu sera notre planche de salut. Nous devons être performants dans le jeu collectif ». Malheureusement, le FCL ne parviendra pas à se maintenir. Lorient est de retour en D2, mais pour une courte durée, puisque le club remontera en D1 deux saisons plus tard. Mais le technicien breton a attisé les convoitises.

FCL, exercice 1984-1985

Une amère expérience rennaise

En effet, après avoir obtenu la reconnaissance nationale, Christian Gourcuff attire désormais le regard des dirigeants rennais. En 2001, il est ainsi recruté par le club de la capitale bretonne, et a pour mission de créer une identité de jeu au Stade rennais. Le SRFC souhaite clairement reproduire ce qui a fait la force du grand voisin nantais pendant de longues années. Le technicien breton se confie d’ailleurs à son arrivée : « Pour moi, le plus difficile a été de couper avec Lorient. J’y ai passé dix ans de mon existence. J’y avais des repères. Ma capacité à m’adapter ici va être intéressante à mes yeux, mon envie de progresser aussi». Mais l’expérience tournera court. Pour sa première rencontre de championnat à la tête du SRFC, Djibril Cissé auteur d’un quadruplé, et les joueurs auxerrois viennent jeter un énorme coup de froid au stade de la route de Lorient. Rennes s’incline lourdement sur le score de cinq buts à zéro. La dernière défaite aussi sévère du Stade rennais sur sa pelouse, remontait d’ailleurs à la saison 1946-1947, par le biais d’une raclée reçue face à Strasbourg (1-6). Le baptême du feu de Christian Gourcuff s’avère donc plus que difficile.

Cette saison-là, Rennes est également en course dans la défunte Coupe Intertoto. Mais le club breton est finalement battu par l’équipe anglaise d’Aston Villa d’un certain David Ginola, sur l’ensemble des deux rencontres. 2-1 à l’aller pour Rennes, puis défaite 1-0 au retour à Villa Park. Faisant fi des critiques, le technicien breton ne désarme pas. Perfectionniste, Christian Gourcuff sait qu’il a jeté les bases d’un projet intéressant. Et peu à peu, les joueurs bretons vont commencer à comprendre les exigences de son système et les efforts à fournir pour respecter les consignes. Pour le nouveau coach rennais, l’émulation positive du collectif est la condition sine qua non pour atteindre les objectifs et obtenir la réussite souhaitée.

En ce sens, certains éléments se révèlent ainsi au cours de la saison. Après une dernière saison gâchée, Yoann Bigné revit et confirme tout son potentiel. Il compose l’épine dorsale de l’équipe avec Lamine Diatta derrière, et Olivier Monterrubio devant. Autour de cet axe principal, les autres joueurs se mettent au diapason, et notamment lors d’une belle victoire face à l’AS Monaco, sur le score de trois buts à zéro (triplé de Monterrubio). Cyril Yapi confirme également ses qualités, et le brésilien Vander s’avère précieux par sa régularité. Tout au long de la saison, Christian Gourcuff lance également plusieurs jeunes pousses dans le grand bain, dont le paimpolais Étienne Didot.

Mais la mayonnaise ne veut vraiment pas prendre. Malgré un bon parcours à domicile, Rennes pêche surtout à l’extérieur. Pire, l’équipe de Christian Gourcuff est éliminée par le... FC Lorient lors des demi-finales de la Coupe de la Ligue, sur un but d’un ancien joueur stadiste, le Guyanais Jean-Claude Darcheville (0-1). Dès lors, le groupe s’effrite, et le technicien breton n’est pas non plus en odeur de sainteté auprès de ses dirigeants. Le navire coule à flot. Le SRFC voit même le spectre de la relégation se rapprocher irrémédiablement.

C’est ainsi qu’au cours de la saison, et pour éviter un possible naufrage en D2, Christian Gourcuff troque son habituel 4-4-2 pour l’aménager en 4-1-4-1. Heureusement, le Stade rennais renouvèle finalement son bail en D1, et ce pour la neuvième année consécutive. Les partenaires d’Éric Durand bouclent ainsi un exercice bien long et sans grand intérêt en parvenant à battre Sedan (1-0, but de Monterrubio) sur la plus petite des marges, lors de l’avant-dernière journée du championnat 2001-2002. Mais compte tenu des ambitions affichées à moyen terme par le club stadiste, les dirigeants rennais vont très vite tirer les conclusions de ce demi-échec. Ils veulent rapidement retrouver une spirale positive. Dès lors, le premier fusible est vite trouvé, ce sera Christian Gourcuff. Le technicien breton paie finalement les pots cassés, et subit probablement le retour de manivelle de ses prises de positions vis-à-vis de certains dirigeants stadistes.

Déçu par la tournure des évènements, il se livre : « Des choix ont été faits. On m’a demandé de venir à Rennes pour des raisons précises et notamment la mise en place d’un projet de jeu. Je me suis efforcé de le faire. Cela a sans doute été un peu plus long que prévu, mais on commençait à voir les prémices, à l’image de notre dernière victoire à Auxerre (3-2). Après, il y a des décideurs qui décident. Je n’ai jamais dérogé à mes options. On est toujours un peu amer face à de telles situations, mais cela fait partie du métier » et rajoute : « Je n’ai jamais eu de problème avec quiconque, ni avec les joueurs, ni avec les dirigeants». « Mais je n’ai pas pris assez de recul », avoue-t-il également. Pendant ce temps, Lorient vole la vedette au Stade rennais et s’adjuge la Coupe de France, que toute la Bretagne attendait depuis 1971.

Le SRFC décide alors de tout changer et recrute Philippe Bergeroo. C’est la fin de la courte histoire entre le Stade rennais et Christian Gourcuff. Le technicien finistérien garde, depuis cet échec, une certaine animosité à l’encontre du club de la capitale bretonne. L’épisode qui s’est déroulé quelques années plus tard, lors du départ de son fils Yoann, en témoigne si nécessaire. Il reviendra finalement quelques mois plus tard sur sa parenthèse stadiste : « J’y ai toujours abordé mon travail d’un point de vue technique. Or, il y avait une dimension politique à laquelle je ne me suis pas attaché. Je n’ai pas prêté attention à la communication : je veux ici parler de manipulation. Faire comme d’autres m’aurait sûrement été profitable, mais je ne fonctionne pas ainsi : je ne suis pas un manipulateur ».

Faute de résultats rapides, et rejeté par plusieurs joueurs de son effectif, Christian Gourcuff est limogé en mai 2002. Stéphane Grégoire raconte : « Avec Christian Gourcuff, cela ne s’est pas forcément bien passé. Dès sa prise de fonction, on lui a rappelé que j’avais ouvertement pris la défense de Paul Le Guen, car j’avais trouvé dommage de l’évincer quelques mois plus tôt. Christian Gourcuff est donc arrivé avec certains a priori sur moi. Il m’a clairement dit que je ne ferais pas fait partie des plans de l’équipe. J’ai accepté, en lui disant que je m’entraînerai sérieusement. Je suis revenu en jeu, car certains joueurs avaient milité pour mon retour dans le groupe. Derrière, j’ai eu la chance que les résultats reviennent, ça m’a bien aidé à rester dans l’équipe. Sinon, à part dans la communication, j’ai beaucoup évolué avec Christian Gourcuff, notamment dans l’aspect technique. Il a des qualités et des défauts, mais, par contre, on ne peut pas lui reprocher grand chose sur son travail. À sa façon, c’est un entraîneur qui m’a marqué durant ma carrière ».

Après un court intermède au Qatar, il revient dans le Morbihan en 2003, pour continuer à faire progresser « son » club. De retour à Lorient, il se nourrit toujours de la même farouche ambition, celle de faire remonter les « Merlus » en Ligue 1. Une mission qu’il réalise avec la manière, comme d’habitude, en 2006 – après les accessions de 1998 et 2001. Dans la foulée, le FC Lorient se maintient pour la première fois de son histoire en Ligue 1. Depuis, avec l’arrivée de Loïc Féry aux manettes du club morbihannais, le FCL continue à murir et va se doter d’un tout nouveau centre de formation. La méthode Gourcuff est simple en apparence. Relancer des joueurs aux potentiels certains, mais mal exploités. Ces dernières années, les exemples sont légions : « Baky » Koné, Christophe Jallet, André-Pierre Gignac, Laurent Koscielny, Michaël Ciani et Kévin Gameiro notamment. Sous sa houlette, ces derniers reprennent du poil de la bête et permettent au FCL de titiller les grands du championnat. Cette année encore, les « Merlus » sont passés tout près de l’exploit, éliminés seulement en demi-finale de la Coupe de la Ligue par l’Olympique lyonnais. L’histoire continue, même si le jeu « à la Lorientaise » se révèle être un mythe pour certains, et un absolu pour d’autres.

Stade rennais, saison 2001-2002

Joueur :
Gas d’Ys Tréboul (1966-1972)
Stade rennais FC (1972-1974)
US Berné (1974-1978)
En Avant de Guingamp (1978-1980)
FC Rouen (1980-1981)
FC La Chaux-de-Fonds (Suisse, 1981-1982)
FC Lorient (1982-1986)
Le Mans UC (1986-1989)
Supra Montréal (Canada, 1989)
US Pont-l’Abbé (1989-1991)

Entraîneur :
FC Lorient (1991-2001)
Stade rennais FC (juin 2001 - mai 2002)
Al Ittihad Doha (Qatar, 2002-2003)
FC Lorient (juin 2003 - mai 2014)
Sélectionneur de l’Algérie (juillet 2014 - avril 2016)

Sources :
- Archives Le Télégramme et France Football
- forum footnostalgie
- « La grande histoire du football en Bretagne » par Georges Cadiou
- Wikipedia

Sources photos :
- forum footnostalgie
- www.fclorient.net
- srfc.frenchwill.fr
- XIIIfromTOKYO / Wikimedia Commons