Mercredi 16 février 2022, la Haute autorité de santé (HAS) a émis de nouvelles recommandations concernant les piles boutons. Ces petits objets présents notamment dans les jouets, montres ou télécommandes. « Elles présentent un risque potentiellement mortel en raison de leur toxicité pour l’organisme des très jeunes enfants », explique l’autorité, qui liste dans son rapport les bonnes réactions à adopter en cas d’ingestion de la part d’un enfant.
Une publication qui intervient alors « qu’on constate une augmentation en France des cas d’ingestion de piles de grand diamètre », souligne la HAS. Mais à ce jour, « aucune recommandation française ne définit de façon détaillée la prise en charge globale des enfants ayant ingéré une pile bouton : les professionnels de santé apprécient seuls la situation de chaque enfant ce qui peut induire une hétérogénéité des pratiques sur le terrain ». Une situation à laquelle elle entend répondre, en publiant ce document.
La première recommandation qu’émet la HAS vient répudier l’idée selon laquelle il faudra faire recracher immédiatement par l’enfant la pile avalée.
« En cas d’ingestion d’une pile bouton ou de doute, il est recommandé de laisser à jeun et de ne pas le faire vomir », écrit-elle. Il est en revanche nécessaire d’immédiatement contacter le 15 ou un centre antipoison.
La HAS met en effet en avant l’importance de la réactivité, les risques augmentant avec le temps. Une pile avalée peut enclaver l’œsophage, le tube reliant la gorge à l’estomac. Une telle situation peut alors entraîner « une brûlure chimique de la muqueuse dont la gravité augmente au-delà de 2 heures ».
La HAS ajoute ensuite qu’un risque d’enclavement augmente si l’enfant est âgé de 5 ans ou moins, et que la pile possède un diamètre « supérieur ou égal à 15 mm ».
Afin de rechercher où la pile est restée bloquée, la HAS recommande aux professionnels de santé la réalisation d’une radiographie thoracique, décrite comme une « véritable urgence ». Puis de réaliser une « endoscopie digestive haute » qui doit intervenir « sans délai pour limiter la survenue d’une brûlure œsophagienne grave », afin de libérer le tube digestif.
Aux pouvoirs publics, la HAS et la Société de toxicologie clinique (STC) suggèrent notamment une information régulière sur le long terme sur les risques d’ingestion d’une pile bouton ciblant le grand public, les professionnels de la petite enfance et de santé.
Elles leur recommandent également de « travailler avec les industriels responsables de la mise sur le marché des piles bouton, y compris au niveau européen, pour favoriser la fabrication et l’utilisation de piles bouton d’un diamètre inférieur à 15 mm, mais aussi pour sécuriser les appareils fonctionnant avec ces piles », selon le communiqué.
Le 7 Minutes du 16 février 2022
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